Cet ouvrage présente le contenu d’un évènement franco-québécois, tenu pour la première fois dans la Ville de Québec en novembre 2015 et ayant pour titre « Paradoxes — Colloque sur la transition à la vie adulte ». Le lancement de cet ouvrage, en 2019, à l’occasion de la troisième édition de l’évènement est l’aboutissement du travail de chercheurs qui ont souhaité rassembler divers points de vue sur la transition à la vie adulte : « de ceux qui la vivent à ceux qui l’étudient, en passant par ceux qui la soutiennent » (p. XV). Cet ouvrage est sous la direction de Julie Marcotte, France Nadeau, Mathilde Turcotte et Annie Vaillancourt. Il regroupe les perspectives multiples de professeurs et professeures en psychologie et en psychoéducation, de chercheurs et chercheures du Centre universitaire sur les jeunes et les familles (CRUJeF) et des CIUSSS, de praticiens et praticiennes, gestionnaires et intervenants et intervenantes des secteurs communautaire et public, ainsi que de quelques jeunes. L’amalgame de ces perspectives semble s’inscrire dans une logique d’échange qui a le mérite de faire un tour d’horizon des situations qui touchent les jeunes adultes dits en difficultés, et plus précisément ceux et celles qui ont vécu des expériences en protection de la jeunesse ou en centre de réadaptation. Or, les chapitres assez courts, bien qu’ils soient développés dans un langage accessible, permettent moins des analyses approfondies et posent le risque de présenter ces jeunes uniquement en fonction des défis auxquels ils sont confrontés. En première partie, l’ouvrage présente « Le regard des jeunes » au moyen de témoignages et d’exemples tirés d’une recherche-action, d’une recherche qualitative et d’interventions de groupe qui ont mis à profit des méthodes artistiques pour appuyer leur parole. D’abord, trois jeunes prennent la parole, nous partagent les expériences complexes qui ont composé leurs parcours et témoignent de la résilience dont ils ont fait preuve. Par la suite, les chapitres suivants se penchent sur le développement identitaire des jeunes au regard de leur relation interpersonnelle, leur autonomie, leur connaissance de soi et leur accomplissement. Il est aussi discuté, dans ces chapitres, de la signification accordée par les jeunes femmes à leur passage dans le système de protection de la jeunesse. On discute également d’un projet socio-artistique qui a permis à des adolescents et adolescentes de faire l’expérience de règles de fonctionnement équitables, d’évoluer au sein d’un groupe de pairs, de se connaître soi-même et de coopérer avec les adultes. Cette première partie se termine par une courte présentation de trois projets artistiques réalisés par des jeunes de Réseau l’Intersection Québec en collaboration avec Cercle-Lab vivant. La deuxième partie de ce livre se penche sur « Le point de vue des praticiens » quant à différentes situations auxquelles sont confrontés les jeunes dans le contexte de la transition à la vie adulte et les stratégies d’intervention qui en découlent. Les chapitres abordent les services offerts aux jeunes en difficulté, l’intervention auprès des jeunes parents en difficulté, les impacts des politiques pénales sur les sorties de délinquance des mineurs et mineures et des jeunes majeurs ainsi que le décalage entre la manière dont les jeunes se représentent leurs problématiques de santé et la manière dont les professionnels et professionnelles se les représentent. Les chapitres présentés dans cette partie mettent en lumière les principaux enjeux rencontrés par les praticiens et praticiennes qui accompagnent les jeunes, la complexité de l’intervention auprès d’eux et les effets de la pratique sur les trajectoires de ces jeunes. Au fil des chapitres, les auteurs et auteures dégagent certaines pistes pour mieux soutenir les jeunes dans leur transition à la vie adulte. La troisième …
Marcotte, J., Nadeau, F., Turcotte, A. et Vaillancourt, A. (dir.) (2019). Les paradoxes de la transition à la vie adulte. Presses de l’Université Laval. 236 pages[Notice]
…plus d’informations
Sara Lambert, M.S.S.
Candidate au doctorat en service social, École de Service social, Université d’Ottawa