Des pratiques à notre image

La Semaine nationale du travail social : bilan et perspectives d’un projet d’action communautaire[Notice]

  • Joscelyne Levesque,
  • Audrey Cayouette Marsh et
  • Jeannine Turpin

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  • Joscelyne Levesque
    Coordonnatrice des stages et de la formation pratique, École de service social, Université d’Ottawa

  • Avec la collaboration de
    Audrey Cayouette Marsh
    Étudiante à la maîtrise en service social, École de service social, Université d’Ottawa
    Jeannine Turpin
    Secrétaire à la formation pratique, École de service social, Université d’Ottawa

Le présent article porte sur la trajectoire qu’a suivie la Semaine nationale du travail social qui se déroule depuis sept ans maintenant à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Nous en suivons d’abord l’évolution au fil des années en tant que pratique d’action collective tout en identifiant les valeurs qui la transcendent et qui sont étroitement liées à celles mises de l’avant par le travail social. Pour illustrer l’ensemble des démarches et des actions lié à son organisation, nous empruntons certains concepts théoriques se rattachant aux différentes étapes du processus de l’action communautaire. Puis, nous traitons des défis rencontrés et des réponses qui leur ont été apportées. Enfin, nous dressons une appréciation qualitative de l’impact des diverses activités de la Semaine. La collaboration d’une étudiante qui a déjà participé aux activités de la Semaine et qui s’est jointe au comité organisateur de la prochaine ajoute une vision expérientielle à la rédaction de cet article. L’idée première d’organiser une Semaine nationale du travail social a émergé autour de « discussions de corridor » portant sur le souhait de créer des espaces autres que la salle de classe, espaces pouvant favoriser les échanges entre étudiantes, étudiants, professeures et professeurs dans un climat convivial tout en mettant de l’avant une vision structurelle du travail social, laquelle s’inspire grandement des apports de Jane Addams, entre autres, l’analyse des problèmes sociaux à partir d’oppressions, tels le classisme, le racisme, le capacitisme, l’hétérosexisme, le genrisme ou l’âgisme (Lapierre, et Levesque, 2013; St-Amand, 2011). À titre de coordonnatrice des stages et de la formation pratique, j’entendais les propos des étudiantes et des étudiants en lien avec désir de discuter entre eux de différentes questions sociales, mais aussi avec des professeures ou professeurs, dans un contexte informel favorisant la prise de parole égalitaire. Chaque année depuis 1990, l’Association canadienne du travail social (ACTS) proclame le mois de mars « Mois national du travail social ». Au cours de la première semaine de mars et dans cette même foulée, l’Association des travailleuses et travailleurs sociaux de l’Ontario (ATTSO) organise différentes activités autour d’un thème. À l’École de service social, nous avons choisi d’y tenir au même moment notre Semaine nationale du travail social, mais à partir de thèmes proposés par les étudiantes et les étudiants eux-mêmes. La mission de l’École de service social repose sur les valeurs de justice sociale et de défense des droits humains, lesquelles rejoignent l’essence même de l’action communautaire, à savoir, la justice sociale, la solidarité et la démocratie (Lavoie, et Panet-Raymond, 2014). Ces valeurs ont servi d’assises à la mise sur pied du premier comité organisateur de notre Semaine. Trois personnes motivées par l’expérience étudiante et souhaitant offrir une réponse aux demandes étudiantes composaient ce premier comité, soit la coordonnatrice des stages et de la formation pratique, la personne responsable de l’expérience étudiante à la Faculté des sciences sociales et le responsable des études de premier cycle à l’École de service social. Rapidement, nous sommes passés à l’action et en mars 2009 se tenait à l’École la première Semaine nationale du travail social. Cette activité nous apparaissait comme une possible réponse aux attentes des étudiantes et des étudiants. L’expérience nous a permis de confirmer notre hypothèse et le train a rapidement été remis sur les rails pour une deuxième année, cette fois-ci, de façon plus structurée et mieux organisée : des objectifs clairement définis, une implication étudiante dans l’ensemble du processus organisationnel, des activités souhaitées, des ressources, une appréciation de la Semaine et des suggestions en vue des suivantes. Les trois années qui ont suivi ont été des années exploratoires tant sur le …

Parties annexes