Des pratique à notre image

La communauté de l’Arche[Notice]

  • Lison Thibodeau

En un certain sens, l’Arche est une maison ordinaire, dans laquelle quelques personnes cohabitent, travaillent, s’amusent, s’aiment. En un autre sens, L’Arche est une communauté extraordinaire qui accueille humblement, mais autrement, des personnes dites atteintes d’un handicap intellectuel. Cet endroit offre à ces personnes la chance de s’intégrer dans une communauté et de partager leur quotidien avec d’autres personnes vivant la même situation. L’Arche est une famille dans laquelle on apprend à connaître des gens attachants, qui, malgré leur handicap, expriment une joie de vivre. Ce texte vise à nous familiariser avec cette ressource tout en nous apprenant son histoire, les interventions qu’on y pratique ainsi que son utilité dans notre société. L’Arche connaît ses débuts à Torsly, en France, en 1964, grâce à Jean Vanier et au Père Thomas Philippe. Le tout débute lorsque ces derniers font la connaissance de deux personnes ayant une déficience intellectuelle et dont la vie était perdue. C’est grâce à cette rencontre avec des personnes que tout le monde décrit comme « retardées » que Jean Vanier prend conscience qu’il doit faire quelque chose pour aider celles et ceux qu’on appelait des handicapés intellectuels et qui sont considérés comme inutiles, socialement. Après avoir constaté comment on traite les gens avec retard intellectuel, il visita un asile; cela le bouleversa énormément. Les personnes de cette institution semblent n’avoir aucune joie de vivre. De plus, elles n’ont aucun loisir et personne ne voit une lueur d’espoir dans leur regard. Jean Vanier décide alors d’entreprendre des démarches qui donneront naissance à l’Arche; celle-ci deviendra une communauté aux traditions catholiques où l’on accueille des gens qu’on dit souffrant d’un handicap mental. Jean Vanier se propose comme défi de créer un endroit où ces personnes seraient considérées au même titre que n’importe qui tout en leur proposant des activités qui leur conviennent et en regardant leur personne plutôt que leur handicap. Le but de la communauté qu’il crée est d’accueillir ces gens négligés, oubliés, mis au rancart de notre société. Dès ses débuts, cette communauté offre aux personnes souffrant d’une déficience intellectuelle d’être accompagnées et de demeurer avec des gens qui désirent offrir leur présence, au quotidien. L’Arche est un endroit de paix « au-delà de tous les conditionnements, préjugés, de toutes les peurs de la différence » (Vanier 1995 : 7). Cette vision est encore présente, tangible aujourd’hui. De plus, c’est grâce à cette vision que cette communauté est si florissante; l’Arche comprend maintenant plus de 100 maisons dans une trentaine pays. La littérature habituelle présente ces gens comme un problème et insiste sur leurs handicaps : difficulté à se concentrer, à mémoriser des choses et à connaître la valeur d’un objet ou de l’argent; difficulté à écrire et même à lire, ce qui leur pose tout un défi, à l’école en particulier; difficulté à s’intégrer dans la société, à obtenir et à garder un emploi, etc. Grâce à l’Arche, les personnes ayant une déficience intellectuelle ont la chance de s’intégrer dans la société et de faire des activités, par exemple, aller au restaurant, jouer aux quilles, aller au cinéma, participer à des ateliers de bricolage. Ces activités leur procurent un sentiment de satisfaction, une utilité sociale ainsi qu’une grande joie. Cela se reflète dans leurs sourires, leur sérénité. À l’Arche, les interventions peuvent varier selon les initiatives et priorités de chacun. Dans certaines situations, lorsque les personnes souffrent d’insécurité ou ont de la difficulté à gérer leurs émotions, ou encore si elles sont agitées ou agressives, les assistants ont recours à des interventions individuelles qui contribuent à trouver des solutions aux problèmes. En plus, il est …

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