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  • Marie Graingeot

En Suisse, les Genevois aussi ont leur chambre de l’économie sociale et solidaire (ESS) : l’Après-GE, qui fédère plus de 270 entreprises et organisations. Cet organisme vient de publier une enquête statistique sur l’ESS à Genève, qui insiste notamment sur « la mise en évidence de toute une série de bonnes pratiques répandues dans l’ESS genevoise. Ainsi, les femmes représentent près de la moitié des membres des directions exécutives. Les entreprises et organisations de l’ESS intègrent trois fois plus d’apprenti(e)s que la moyenne observée dans le canton de Genève. Elles sont 80 % à offrir des prestations sociales supérieures au minimum légal. Quatre-vingt-dix pour cent des entreprises et organisations de l’ESS ont adopté des mesures concrètes pour réduire l’impact environnemental de leurs activités et de leurs salarié(e)s. L’étude statistique confirme que les entreprises et organisations de l’ESS constituent une économie locale, non délocalisable et à fort impact sociétal ». Les statistiques présentées, portant sur 208 des organismes membres de la chambre, présentent des chiffres dans les domaines suivants : les caractéristiques générales de l’ESS (domaines d’activité, formes juridiques, volume financier, etc.) ; l’emploi (salaires, prestations sociales, bénévolat, etc.) ; l’égalité des sexes (proportion de femmes dans les structures, les organes stratégiques, les directions exécutives, etc.) ; la responsabilité sociétale (double qualité, placements éthiques, transparence, etc.) ; la responsabilité environnementale ; et, enfin, le financement (public, privé, autofinancement, etc.). Le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) et l’Agence d’ingénierie et de services pour entreprendre autrement (Avise) ont présenté, en janvier dernier, les résultats d’une étude sur la place de l’ESS dans l’utilisation des fonds issus des programmes opérationnels régionaux Feder-FSE (Fonds européen de développement régional-Fonds social européen) en 2014. Ce sigle désigne deux des fonds structurels européens débloqués pour la période 2014-2020 dans le cadre de la stratégie Europe 2020, dont l’objectif est de soutenir une « croissance intelligente, durable et inclusive ». Ces fonds totalisent 960 milliards d’euros pour les vingt-huit pays, sur sept ans. La France bénéficie d’un total de 26,7 milliards d’euros, dont 8,4 milliards pour le Feder et 6 milliards pour le FSE. Sur ce total, pas moins de 20,5 milliards d’euros sont gérés au niveau régional. C’est donc bien dans les régions qu’il est intéressant d’observer comment ces fonds sont utilisés. Concrètement, chaque conseil régional détermine un programme opérationnel (PO), divisé en plusieurs axes, définis selon les onze objectifs retenus par la Commission européenne. A titre d’exemple, voici trois des sept axes du PO des Pays de la Loire : améliorer l’accès aux technologies de l’information et de la communication, leur utilisation et leur qualité ; améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises ; soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone dans l’ensemble des secteurs. Il ressort de l’analyse du RTES et de l’Avise que seules cinq des vingt-sept régions (avant réforme territoriale) ont un objectif spécifique dédié à l’ESS (l’Alsace, l’Aquitaine, l’Ile-de-France, la Picardie et Rhône-Alpes). A noter cependant que, dans les autres régions, un soutien explicite peut être donné à des projets portés par des entreprises d’ESS, identifiées comme telles. L’étude mentionne également qu’apparaissent dans certains programmes opérationnels des thématiques proches, telles que l’innovation sociale ou l’insertion par l’activité économique. Il est en tout cas manifeste, au vu des sommes engagés, que le secteur a un fort intérêt à faire reconnaître au niveau régional son positionnement par rapport aux grandes orientations communautaires. Etre capable de mesurer les effets de son activité est un enjeu crucial pour l’ESS. Comme le montre l’exemple européen déjà cité, il est essentiel de se rendre visible auprès des acteurs externes, …

Parties annexes