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Mon objectif sera ici d’interroger la conception husserlienne de l’empathie, c’est-à-dire, en d’autres mots, de l’expérience d’autrui telle qu’exposée dans les Méditations cartésiennes. J’en défendrai la thèse selon laquelle la communication avec autrui s’établit d’abord et avant tout dans et par le corps charnel, tout en soutenant à la fois que cette thèse ne sera pleinement convaincante qu’à condition de concevoir cette chair comme expression ou encore langage. Si cela implique de dépasser l’explication par l’analogisation qui échoue, dans les Méditations cartésiennes, à faire voir que l’altérité d’autrui ne se réduit pas à l’identité de mon propre je, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille abandonner Husserl. Je montrerai au contraire que ce pas en avant, Husserl l’accomplit lui-même. Cette idée du corps comme expression est en effet au centre de son tout dernier manuscrit, jusqu’ici presque méconnu, portant sur l’empathie.