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Cet ouvrage collectif aborde les défis méthodologiques, éthiques et relationnels entourant la recherche participative en milieux autochtones. Il est né de la rencontre d’universitaires, d’intervenantes et intervenants, de responsables politiques et administratifs, d’autochtones comme non-autochtones durant le colloque « Les (re)configurations actuelles des relations collaboratives : réalités, enjeux et préoccupations des acteurs de la recherche en milieux autochtones » lors du congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) en 2019. La recherche collaborative prend de plus en plus de place dans l’univers de la recherche. Cependant, les écrits collectifs en français sont encore rares. Celui-ci traite principalement du contexte québécois. Cette lecture donne accès à différentes recherches collaboratives et aux défis qui y sont liés. Il ne s’agit pas de trouver la réponse à toutes interrogations, mais d’ouvrir la réflexion pour décoloniser les pratiques de recherche et mieux agir pour travailler ensemble dans la même direction (pour reprendre le sens du titre de l’ouvrage « Kasalokada ta lagwosada »).

Le premier chapitre écrit par Paul Wattez, anthropologue, nous offre une perspective intime de ce changement de posture qu’il a expérimenté avec les Iyiniwch de Waswanipi. L’auteur partage son raisonnement réflexif au travers de l’inconfort qu’il a vécu en tant qu’allochtone oeuvrant dans un milieu autochtone. Il documente et décrit trois états de son processus de recherche : son implication, la création de la relation et sa posture pour se laisser affecter par ses interlocuteurs et interlocutrices. Loin de considérer cela comme l’acquisition d’une posture décoloniale, il propose une discussion qui tend vers l’exploration du processus de décolonisation du travail scientifique. Partant de cette prémisse, l’inconfort n’est pas à comprendre comme un frein, mais plutôt une opportunité d’apprentissage et de transformation. Cela implique que le rôle de chercheur ne peut pas être pleinement distinct de l’être humain qui incarne ce rôle. Riche de ce dialogue, il en déduit l’impossibilité d’estimer cet apprentissage pour acquis. Cette notion fait écho au principe d’humilité culturelle. L’humilité culturelle est définie selon un processus d’autoréflexion et de découverte afin de construire des relations de confiance favorisant les fondements de la justice sociale (Pham et al. 2021 ; Yeager et Bauer-Wu 2013). La compréhension de l’autre et de son univers ne peut être pleinement achevée. Cette connaissance étant par définition partielle, l’auteur conclut sur l’importance de garder à l’esprit l’humilité et le respect des relations. Les recherches bénéficient des savoirs autochtones. Par conséquent, mettre l’autorité de l’universitaire au service de ce respect semble judicieux pour ne pas perpétuer un cadre de recherche colonial.

Le deuxième chapitre enrichit cette réflexion avec l’expérience de Benoit Éthier, anthropologue et professeur en études autochtones à l’UQAT. Il nous explique le cadre de l’approche expérientielle spécifique à sa discipline. Ce cadre implique le regard du scientifique sur ce qu’il ou elle vit et insiste sur l’importance d’expérimenter des réalités sociales distinctes de la sienne. À cet égard, l’auteur nous partage sa démarche concernant le « travail du malentendu ». Il le définit comme « l’articulation et la confrontation productive et créative de logiques culturelles différentes » (p. 84). Ce travail suppose un exercice portant sur l’incompréhension mutuelle dans la communication interculturelle. Cette pratique fournit une occasion pertinente de révéler les valeurs, la perception et l’histoire des expériences de chaque membre de la relation. La collaboration peut s’en trouver grandie et non affaiblie. À contre-courant d’une pratique performative qui inciterait les chercheurs et chercheuses à souligner uniquement les réussites, la démarche réflexive tend vers l’analyse de ces malentendus pour mieux appréhender les différences culturelles. Ainsi, se situer avec humilité au service des savoirs autochtones offre l’occasion de remettre en question nos propres fondements. L’auteur conclut que ce travail réalisé autour des malentendus peut prendre pleinement part au raisonnement scientifique pour favoriser la compréhension et le dialogue interculturel, nécessaires dans la recherche collaborative en contextes autochtones. On peut néanmoins poser la question de son intégration au cadre scientifique occidental concernant cette posture de recherche et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur le projet.

Le chapitre 3 de Şükran Tipi aborde les enjeux institutionnels et relationnels rencontrés dans le cadre de sa recherche. L’autrice, linguiste de formation et candidate au doctorat d’anthropologie de l’Université Laval, nous offre un regard macrosystémique sur les enjeux liés à la collaboration et les conséquences qu’ils peuvent avoir sur la relation. Elle utilise son expérience de terrain pour réfléchir à la décolonisation des pratiques de recherche. Se basant sur les Principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP®) du Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations (CGIPN)[1], cette démarche vise à brosser un portrait de la territorialité des Pekuakamiulnuatsh au travers du lien entre langue et territoire. Şükran Tipi aborde les défis et les contraintes de la collaboration, ainsi que son rôle en tant que responsable et partenaire du projet. Cette réflexion met en exergue les tensions qui existent entre les systèmes de valeurs autochtone et allochtone. Les obstacles identifiés sont bien souvent d’ordres institutionnels, académiques et systémiques. Şükran Tipi démontre que le temps investi pour bâtir et maintenir une relation de confiance est crucial au dialogue entre les différents acteurs et actrices de la recherche. L’autrice souligne aussi l’effort réalisé par les parties engagées dans la recherche collaborative. Cependant, la question de la sursollicitation des personnes membres des communautés impliquées dans les projets de recherche demeure en suspens. La littérature semble encore balbutiante sur ce sujet. Quelques auteurs mentionnent que les membres des communautés les plus susceptibles de s’impliquer sont souvent ceux et celles qui ont déjà de lourdes charges de travail et un nombre croissant de sollicitations (Morton Ninomiya et Pollock 2017). Cette question pourrait supposément devenir un enjeu dans les années à venir.

Le chapitre 4 porte sur la création du Comité W8banaki pour la coordination de la recherche. David Bernard est directeur du Bureau du Ndakina. Il nous décrit le processus ayant conduit à la création du Comité W8banaki pour répondre à l’intérêt grandissant de la communauté scientifique et la multiplication des recherches au sein des communautés d’Odanak et de W8linak. Ce chapitre relate avec clarté comment les principes de la recherche peuvent être travaillés en collaboration étroite avec les communautés pour favoriser une démarche symétrique et décolonisée. L’objectif à long terme de ce type d’initiative est de permettre une réappropriation des idées et des partenariats de recherche afin d’arriver à une meilleure intégration des besoins, des connaissances et des savoirs de la Nation W8banaki dans les activités de recherche et de développement. Lorsque David Bernard expose ce processus, il rend explicites et accessibles l’approche multidisciplinaire d’affirmation territoriale et ce que signifie ce type de changement pour les communautés et les universitaires.

Le chapitre 5 intitulé « Abaznodali8wdi : Un voyage culturel avec les jeunes du projet Niona » offre un regard sur une recherche collaborative et communautaire de la Nation W8banaki. Le projet Niona vise à documenter la confection d’abaznodal (paniers de frêne noir). À travers cette activité, il s’agit de faire découvrir, transmettre et actualiser un savoir-faire ancestral. L’article relate le voyage culturel de recherche au Maine. Il rassemble des membres de l’équipe du Bureau du Ndakina (le bureau du territoire de la Nation W8banaki), des assistantes et assistants de recherche de la Nation, des intervenantes des Services à l’Enfance et à la Famille des Premières Nations (SEFPN) et des membres de Niona (groupe composé de jeunes d’Odanak et de W8linak). Il est à noter que les assistants et assistantes de recherche proviennent de la communauté. Leurs travaux et contributions sont valorisés en tant que personnes expertes de la Nation et pas seulement en tant que personnes offrant de l’information. Ici, leur expertise comme membres de la Nation, leur participation quotidienne aux activités, leur intérêt sincère pour l’apprentissage et la transmission, ainsi que leur volonté de s’impliquer concrètement au sein de leur milieu en font des membres collaborateurs efficaces et compétents. Il semble essentiel d’intégrer ce type d’observation lors de l’élaboration de recherches subséquentes dans d’autres contextes. Cette expérience a permis aux jeunes W8banakiak de découvrir, vivre et communiquer au grand public leur culture, leur histoire et les actions positives de leurs communautés, tout en approfondissant leurs connaissances et leurs propres outils. Concernant la recherche, elle ne vise plus uniquement la collecte des données, l’analyse et la publication des résultats, mais produit un effet concret au niveau des communautés. Le chapitre conclut sur les valeurs qui sous-tendent la science, mettant en lumière les bénéfices d’une opportunité communautaire pour renforcer les capacités de la communauté, sa fierté et son autonomie.

Le chapitre 6 porte sur le récit d’une initiative collaborative en contexte anicinabek dans le cadre du projet « Animodidan kimidjiminan ! Parlons de notre alimentation ! ». Ce projet de recherche comporte deux volets : 1) la documentation concernant les effets de la colonisation sur l’alimentation de la communauté dans le cadre d’une thèse ; 2) la création d’un livre communautaire concernant l’alimentation anicinabek dans le cadre d’une recherche-action participative affiliée à cette thèse. Ce livre documente des savoirs et des héritages familiaux dans le but de témoigner de la richesse culturelle des Anicinabek et de nourrir la fierté identitaire collective. Laurence Hamel-Charest, doctorante en anthropologie à l’Université de Montréal, et Maureen Papatie, coordonnatrice langue et culture au Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon, relatent leur rencontre, leur collaboration, leurs défis ainsi que la manière dont elles y ont répondu. Les enjeux psychologiques et émotionnels liés à l’exploration des connaissances ancestrales ont mené à des questionnements profonds et intimes pour les personnes participantes. Le format du travail collaboratif a subi plusieurs transformations pour satisfaire les besoins émergents. Avec humilité et authenticité, les autrices nous livrent le plus grand atout de cette collaboration comme étant l’établissement d’une relation de confiance empreinte de respect mutuel entre elles, mais aussi avec les partenaires de la recherche. Elles concluent sur l’importance de l’ouverture et de l’adaptation pour faire face aux défis rencontrés. Au coeur de leur expérience, l’instauration d’une intersubjectivité a permis de se distancier des modèles de recherche occidentaux pour se rapprocher davantage d’un idéal s’inscrivant dans un paradigme de recherche autochtone.

Le chapitre 7 aborde la co-construction d’un projet forestier et territorial avec les Mi’gmag. Les auteurs Denis Blouin, doctorant en sciences forestières de l’Université Laval, Jean François Bissonnette, professeur adjoint au département de géographie de l’Université Laval, et feu Luc Bouthillier, économiste forestier, politologue, ingénieur forestier et professeur de l’Université Laval, décrivent la démarche partenariale de recherche pour la conception et la mise en oeuvre du projet. Malgré une amélioration significative du rôle la Nation mi’gmag de Gespeg dans les prises de décisions les concernant, la question territoriale est plus souvent traitée avec les institutions comme des ententes s’apparentant à de la sous-traitance plus que de la co-gestion. Ce contexte fait émerger le besoin pour la communauté d’affirmer leur autonomie et leur appartenance au territoire ainsi que leur identité et leur culture mi’gmaq. Le conseil de bande décide alors de collaborer avec le milieu universitaire pour mieux comprendre les aspirations et attentes des membres mi’gmaq envers leur territoire ancestral. Le but est de travailler à une vision commune du projet forestier et territorial. De cette manière, la vision de la forêt est envisagée par les Mi’gmaq comme un milieu de vie et une ressource aux multiples facettes. Les besoins identifiés semblaient en adéquation avec les principes de la forêt communautaire. Cependant, cela requérait des compétences qui n’existaient pas dans la communauté. La contribution de Denis Blouin au projet a été bénéfique à la communauté en apportant un savoir-faire fondé sur ses expériences préalables. À cela, nous pourrions ajouter le besoin de personnes membres des communautés et ayant des compétences spécifiques nécessaires au développement de celle-ci. Il est donc important d’oeuvrer pour un meilleur accès aux formations de tous types (Burke 2018 ; Hannis 2014). En conclusion, les auteurs évoquent le potentiel de la recherche collaborative qui apparait comme sous-évalué entre autres, du fait des exigences et attentes du milieu de la recherche universitaire en discordance avec les paradigmes autochtones.

Le chapitre 8 écrit par Émilie Parent (Centre d’innovation sociale en agriculture – CISA), Geneviève Beaulieu (Cégep de Victoriaville), Richard Lair (Cégep de Victoriaville), Augustine Charbonneau (Université Laval) et Catherine Riel (Université Laval) concerne la création d’une ferme nordique dans la communauté Crie (Eeyou) de Chisasibi. Il traite des enjeux de la recherche participative spécifique au domaine de l’agriculture. L’objectif général visait à documenter les activités agricoles passées et le système alimentaire actuel pour faire émerger des solutions favorisant des changements positifs pour la communauté. La méthodologie de recherche-action participative a fait surgir un besoin prioritaire : documenter les facteurs sociopolitiques qui déterminent l’accessibilité à la nourriture ainsi que les relations de pouvoir qui s’y attachent. La documentation a révélé un accès à la nourriture traditionnelle de plus en plus problématique. Les effets de la colonisation ont bouleversé le mode de vie en menant progressivement vers une alimentation de type eurocanadien. En outre, le projet a dévoilé une difficulté, celle de la mobilisation de la communauté, et a nécessité des ajustements. La collecte de données et la manière de communiquer sur l’étude ont été adaptées. Les auteurs concluent par la réflexion portée sur le vide nutritionnel et culturel créé par cette histoire. Ces aliments traditionnels sont non seulement nutritifs, mais font aussi le pont entre le passé, le présent et le futur dans un contexte de changements socioéconomiques rapides. Pour terminer, il serait possible d’améliorer l’accès à une alimentation plus saine, en particulier avec la création des jardins. Cependant, le succès de ce type de transformation dépend de la mobilisation des membres de la communauté. Pour ce faire, il semble essentiel de faire appel aux acteurs et actrices de la communauté, de créer une instance de gouvernance autonome et d’inclure les institutions locales.

Le dernier chapitre conclut l’ouvrage sur une réflexion portée sur l’éthique collaborative et l’évaluation de la recherche en milieux autochtones. Les autrices, Louise Lachapelle, Claudia Maltais Thériault et Shan Dak Puana, cofondatrices et collaboratrice du collectif Mamu minututamutau, partagent leurs expériences concernant la mise en oeuvre d’une éthique collaborative. Celle-ci est élaborée à des fins d’évaluation de certaines activités de la programmation d’une Alliance de recherche universités-communautés. Cette équipe comprend un groupe d’universitaires québécois dont Dominic Bizot, et des représentants et représentantes et membres de communautés des Premières Nations innu et atikamekw du Québec. L’article soulève plusieurs questions essentielles telles que :

Quelle est la vérité mise de l’avant lors de l’évaluation ? Qui évalue quoi, selon quels critères, pour qui et dans quel but ? Quelles sont les vérités : celles qu’on souhaite (faire) entendre et celles qu’on voue au silence ? Dans le contexte d’une collaboration de recherche en milieux autochtones, quelle histoire l’évaluation raconte-t-elle à propos de ce qui aura été fait ensemble ?

p. 226

Ce sont les fondements d’une réflexion pour agir respectueusement en harmonie avec le milieu. Les autrices explicitent la difficulté de créer un dialogue éthique sécuritaire en supportant les contraintes du milieu universitaire. Elles nous amènent à considérer davantage les valeurs encourageant l’écoute, la liberté de parole et d’actions, l’inclusivité, la confiance et la compréhension mutuelle. Tentant d’amorcer le changement de paradigme par une perspective interculturelle sur la décolonisation de la recherche et par des pratiques relationnelles socialement responsables, l’évaluation a demandé des ajustements au fil de l’eau pour s’adapter au contexte. Cela a permis de révéler des prises de conscience pragmatiques des limites de la démarche. La reddition de compte et l’idéologie de la réussite en recherche génèrent des divergences avec le cadre paradigmatique autochtone. Dans un contexte de recherche critique, ce processus offre à chaque partenaire la possibilité de faire valoir sa place, d’écouter l’autre et d’avoir le sentiment d’avoir été entendu. L’illustration de ce chapitre souligne l’entente de collaboration comme un outil de gouvernance. L’objectif est de favoriser une définition concertée, partagée et inclusive d’une démarche réciproquement satisfaisante. L’authenticité et le travail de réflexivité opéré sont porteurs d’espoir pour créer des recherches plus respectueuses des milieux. Enfin, la responsabilité revient particulièrement aux scientifiques de faire en sorte que les priorités et les questionnements de l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices soient communiqués et pris en considération.

En conclusion, cet ouvrage collectif présente plusieurs enjeux spécifiques de la pratique collaborative. La relation formée entre autochtones et allochtones dans le cadre d’un projet de recherche demeure profondément marquée par l’histoire du colonialisme et la tradition scientifique occidentale. En conséquence, la recherche en milieux autochtones se doit d’être attentive à la possible reproduction des inégalités de pouvoir présentes depuis trop longtemps dans les relations de recherche. Il existe, en effet, encore des inégalités et ce, mêmes si depuis quelques années maintenant, des changements s’opèrent vers une éthique de recherche plus saine et décolonisée. Dans ce contexte, cet ouvrage offre des pistes de réflexion et des outils pertinents. Comme le soulignent les membres du Collectif Mamu minututamutau (p. 39), plusieurs auteurs autochtones considèrent que la recherche participative doit :

  1. Tendre vers plus d’inclusion ;

  2. Traiter les participants comme des acteurs et actrices et non des sujets passifs de la recherche ;

  3. Éclairer l’interprétation des données avec les participants et participantes et leur en faire un retour ;

  4. Faire en sorte que la recherche bénéficie aux communautés ;

  5. Entrer en dialogue avec les motivations et les intérêts des personnes et des communautés impliquées ;

  6. Incarner l’importance des relations humaines et nonhumaines, du dialogue, de l’expérience vécue, du respect et de la réciprocité, reconnue comme heuristique.

Pour ce faire, il est nécessaire de favoriser l’expression des voix que l’on entend moins et de réfléchir à la posture scientifique. Ainsi, le processus devient aussi important que le résultat. Il peut révéler une prise de conscience des mécanismes de pouvoir en jeu dans les pratiques et les discours scientifiques. Ce premier pas vers un changement de paradigme nous rapproche d’une recherche plus humaine et davantage ancrée dans une perspective de justice sociale. Ainsi, humilité, réflexivité et créativité sont les maîtres mots qui résonnent tout au long de cet ouvrage pour outiller la communauté scientifique dans leurs pratiques.