Résumés
Abstract
The purpose of this article is to discuss the transformative role of comparative law in the development of small nations with short legal histories, compelled to rely on borrowed ideas, concepts and regulations to create their own legal culture and reality. As a small country Estonia does not possess the necessary legal expertise or court practice in many specific areas. Here, comparative law in both of its functions – rules-based and context-based research – provides great help. The article explains how comparative law has been used in the framing of the Estonian system of civil law as well as of specific statutes. In the drafting process, a comparative law method was used to provide drafters with strategic options drawn from an array of legal systems, codes and provisions. The notion of legal transplants is widely used and explained, but in small countries, using transplants may be the only technique for building up a national legal system. The article also focuses on analysing whether the courts may use comparative law as a legal basis for developing private law. The last part of the article is dedicated to the use of comparative law in Estonian court practice, in order to illustrate that there are limits to using comparative law methods. Models of core countries may differ in their suitability because of the differences in ability to successfully absorb legal transplants or because the level of development of the society as a whole does not support the reception of transplants.
Résumé
Le but de cette contribution est d’aborder le rôle transformatif du droit comparé dans le développement de petits États dotés d’une tradition juridique récente, forcés d’avoir recours à des idées, concepts et règles empruntés d’autres systèmes pour créer leur propre culture et réalité juridique. L’Estonie, étant un petit pays, n’a ni l’expertise juridique ni la pratique judiciaire nécessaires dans plusieurs domaines particuliers. Dès lors, le droit comparé dans ses deux fonctions – la recherche concernant les règles ou leur contexte d’application – s’avère particulièrement utile. Le texte explique d’abord comment le droit comparé a été utilisé pour l’encadrement du système civiliste et des lois particulières de l’Estonie. Lors du processus de codification, la méthode comparative a permis d’offrir aux codificateurs des options stratégiques provenant d’un grand nombre de systèmes juridiques, codes et dispositions législatives. La notion de « legal transplant » est utilisée et expliquée, mais dans les petits États, utiliser des « transplants » peut s’avérer la seule voie possible pour construire un système juridique national. Le texte analyse également l’emploi de la méthode comparative comme base légale de développement du droit civil. Enfin, il s’attarde à l’utilisation du droit comparé dans la pratique judiciaire pour démontrer les limites de la méthode comparative. Des modèles issus de pays dits « principaux » (ou « core countries ») peuvent se révéler incompatibles, en raison de différences dans la capacité d’absorber avec succès les « legal transplants » ou d’un niveau de développement insuffisant de la société dans son ensemble pour contribuer à la réception des « transplants ».