Recherches amérindiennes au Québec
Volume 46, numéro 2-3, 2016 Création orale et littérature Diversité et altérité d’identité et de territoire Écoles et pensionnats au Québec
Sommaire (24 articles)
Création orale et littérature
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Sous la direction de Richard Lefebvre
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À propos de la couverture : Indian Act
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Introduction
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Koukoume Ka Wapakaout’
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Paroles inuites : création et transmission dans la chanson du Nunavik
Nelly Duvicq
p. 13–22
RésuméFR :
Parmi les formes littéraires orales, la chanson, chez les Inuits, a toujours été une pratique générale et variée. Héritière de cette tradition, la chanson inuite contemporaine du Nunavik a connu un essor important au début des années 1970 et n’a cessé de se développer depuis. Dans le champ littéraire, les paroles de ces chansons constituent un corpus important de textes d’une vitalité remarquable au sein desquels les auteurs-compositeurs explorent des esthétiques variées, naviguent entre les langues et transmettent une partie de leur culture. En tenant compte du contexte historique, l’auteure de cet article esquisse une réflexion sur l’évolution formelle de la chanson inuite moderne et examine les relations que celle-ci entretient avec une forme plus traditionnelle. Enfin, si le corpus chansonnier ultra-contemporain du Nunavik a pour particularité d’être trilingue, il révèle néanmoins une recrudescence de textes en inuktitut. Qu’est-ce que cela signifie sur le plan du discours ?
EN :
Among the forms of oral history, the song, within the Inuit culture, was general practice and quite versatile. Inheriting this tradition, the contemporary Inuit song has risen in popularity starting in the 1970’s and has not diminished since. Within the literary field, the lyrics to the Inuit songs demonstrate a remarkable vitality in which the author-composers explore various aesthetics, navigate languages and transmit a part of their culture. Taking into consideration the historical context, this article aims to reflect on the formal evolution of the modern Inuit song and examine the relations that are maintained through more traditional portrayals. Finally, the ultra-contemporary body of musical works in Nunavik is notable for being particularly trilingual yet reveals an upsurge of texts in Inuktitut. What significance will this have on the overall discourse?
ES :
Entre las formas literarias orales de los inuits, la canción ha estado siempre una práctica a la vez extendida y diversificada. La canción inuit contemporánea, heredera de esta tradición, ha conocido un desarrollo importante al principio de los años 1970, el cual no ha terminado hasta la fecha. En el campo de la literatura, las palabras de las canciones forman un cuerpo considerable de textos expresivos entre los cuales los autores y compositores exploran varias estéticas, navegan entre las lenguas y transmiten una parte de su cultura. La autora de este artículo propone una reflexión sobre las transformaciones formales en la canción inuit moderna, y investiga las relaciones entre ésta y las formas tradicionales, tomando en cuenta los contextos históricos. En fin, aunque el cuerpo contemporáneo de canciones del Nunavik tenga la característica de ser trilingüe, recrudecen sin embargo los textos compuestos en lengua inuktitut. ¿Qué indica, a nivel del significado, este fenómeno?
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Penser les textes amérindiens au-delà du cadre d’interprétation traditionnel
Richard Lefebvre
p. 23–33
RésuméFR :
Cet article propose une relecture du discours critique qui a incorporé la littérature amérindienne dans les études littéraires québécoises et a déterminé son cadre d’interprétation. L’auteur s’intéresse spécialement à la façon dont la question de l’écrit et de l’oral – qui est omniprésente dans le commentaire sur les littératures amérindiennes et touche de manière fondamentale à la conception du littéraire et à son code – a été posée et pensée dans l’Histoire de la littérature amérindienne au Québec de Diane Boudreau, un essai qui est devenu, depuis sa publication en 1993, une référence commune pour les études de la littérature amérindienne dans l’espace québécois francophone. L’article montre que ce premier discours sur la littérature autochtone au Québec est le lieu où sont préservées les orientations axiologiques sur l’oralité et l’écriture, dont certaines remontent au discours colonial, alors que d’autres proviennent du discours de la grammatologie. L’analyse montre, entre autres choses, que l’approche de la « tradition orale » a ignoré ou effacé le contexte historique des créations orales et de leur transcription, et qu’elle a placé l’oralité dans un espace idéalisé, dans le passé surtout, un passé nettoyé de toute interaction avec les écritures amérindiennes, lesquelles ont été privées de leur essence d’écriture et ont été refoulées dans la catégorie des pré-écritures. En conclusion, l’auteur appelle à une réévaluation des rapports entre la parole orale et le signe graphique sur la base de leur nature sémiotique commune afin de tenir compte des rapports dynamiques ou dialectiques entre l’écriture et l’oralité.
EN :
This paper offers a rereading of the critical discourse that incorporated Native literature in Québec literary studies and established a framework for interpretation. The question of special interest to the author is the way in which the written and oral have been set down and thought about as in Diane Boudreau’s Histoire de la littérature amérindiennes au Québec. This question is ever-present in commentaries about Native literature and is essential to the creation of the literary work and its code. Boudreau’s essay became, since its release in 1993, a popular reference for Native literature studies in French-speaking Québec. The paper points out that the first critical discussion about Native literature in Québec reproduced axiological ideas about orality and writing, some of them going back to the colonial discourse and other coming from grammatology. The analysis shows, among other things, that the approach to the ‘oral tradition’ has ignored or erased the historical context and its transcription. It has placed orality in an ideal space, mainly in the past, a past free of any interaction with Native writing. Native systems of writing have been relegated to the category of the ‘forerunner’ of writing. In conclusion, this paper calls for a re-evaluation of connections between oral speech and graphic signs on the basis of their common semiotic nature in order to consider the dynamic or dialectic connections between oral and written.
ES :
Este artículo propone una nueva lectura del discurso crítico que incorporó la literatura indígena en el campo de los estudios literarios quebequeses y que determinó su cuadro de interpretación. Su autor examina especialmente la manera de plantear el tema de la escritura y de la oralidad – un tema omnipresente en los comentarios sobre las literaturas indígenas, y que toca de manera fundamental a lo literario y a su código – en Histoire de la littérature amérindienne au Québec de Diane Boudreau, un ensayo que se volvió, desde su salida en 1993, una referencia importante en cuanto a los estudios sobre literatura indígena en el campo quebequés francófono. El artículo hace ver que en aquel primer discurso sobre la literatura indígena en Quebec se resguardan las orientaciones axiomáticas sobre la escritura y la oralidad, unas de las cuales provienen del discurso colonial mientras otras proceden del discurso gramatológico. El análisis muestra, entre otras cosas, que el acercamiento a la « tradición oral » en aquel discurso crítico ignoró o borró el contexto histórico de las composiciones orales y de sus transcripciones. Muestra también que aquel acercamiento colocó la oralidad en una esfera idealizada, en el pasado principalmente, un pasado despojado de toda interacción con las escrituras indígenas, cuya esencia escritural fue o negada o retrocedida a la categoría de los predecesores de la escritura. En conclusión, el autor del artículo llama a la reevaluación de las relaciones entre palabra oral y signo gráfico, tomando como base su naturaleza semiótica, con el fin de abarcar en una nueva consideración las interacciones dinámicas o dialécticas entre escritura y oralidad.
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Hétérogénéité et pensée frontalière dans la littérature amérindienne : expression de la décolonialité
Nicolas Beauclair
p. 35–44
RésuméFR :
Cet article montre comment certaines théories provenant de l’Amérique latine peuvent être utilisées pour analyser la littérature amérindienne au Québec. L’auteur présente d’abord le concept d’hétérogénéité tel que développé par le critique littéraire péruvien Antonio Cornejo Polar, qui prétend que la réalité socioculturelle des sociétés américaines peut se concevoir comme un « tout » dans lequel s’opèrent divers niveaux de tensions et de conflits dérivant de l’expérience coloniale, et sa convergence avec certaines des propositions des études coloniales et « décoloniales » latino-américaines. Par la suite, ces théories sont appliquées au champ littéraire amérindien du Québec et montrent comment l’hétérogénéité manifeste une pensée frontalière décolonisatrice dans la littérature actuelle à travers divers dispositifs comme la gnosis frontalière, la pensée autre et la langue autre. Le propos de l’auteur est illustré par une analyse de l’autobiographie d’An Antane Kapesh Je suis une maudite sauvagesse et du recueil de poésie Bâtons à message de Joséphine Bacon.
EN :
This article shows how some theories from Latin America can be used to analyze Native American literature in Québec. The author first introduces the concept of heterogeneity as developed by the Peruvian literary critic Antonio Cornejo Polar, which claims that the socio-cultural reality of American societies can be seen as a “whole” in which various levels of tensions and conflicts deriving from the colonial experience operate, and how it converges with some of the proposals of Latin American colonial and “decolonial” studies. Subsequently, these theories are applied to the Native American literary field of Québec and show how the heterogeneity manifests a decolonized border thinking in the current literature through various devices such as border gnosis, other thought and other language. The aim of the author is illustrated with an analysis of the autobiography of An Antane Kapesh Je suis une maudite sauvagesse and the poetry collection Bâtons à message by Joséphine Bacon.
ES :
Este artículo muestra cómo algunas teorías que vienen de Latinoamérica pueden utilizarse para analizar la literatura amerindia en Quebec. El autor presenta primero el concepto de heterogeneidad tal como lo desarrolló el crítico literario peruano Antonio Cornejo Polar, quien pretende que la realidad sociocultural de las sociedades americanas puede considerarse como un “todo” en el cual operan varios niveles de tensiones y conflictos que derivan de la experiencia colonial, y su convergencia con algunas propuestas de los estudios coloniales y “decoloniales” latinoamericanos. Luego, estas teorías se aplican al campo literario amerindio de Quebec mostrando cómo la heterogeneidad manifiesta un pensamiento fronterizo descolonizador en la literatura actual a través de dispositivos como la gnosis fronteriza, el pensamiento otro y la lengua otra. La propuesta del autor se ilustra con un análisis de la autobiografía de An Antane Kapesh Je suis une maudite sauvagesse y el poemario Bâtons à message de Joséphine Bacon.
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Les verbes de parole en cri de l’Est
Fanny York, Vincent Collette et Kevin Brousseau
p. 45–56
RésuméFR :
Cet article traite des verbes de parole en cri de l’Est. S’inspirant du cadre théorique développé par Fillmore (1977, 1982) et par Johnson et Fillmore (2000), les auteurs analysent ici les éléments sémantiques du cadre de communication verbale qui sont représentés dans les verbes de parole de cette langue et montrent que la morphologie grammaticale encode le Locuteur et l’Interlocuteur de même que le Message et le Topique. Dans les verbes complexes, un suffixe lexical (appelé finale concrète) réfère à l’événement de communication tandis que la racine verbale encode le Code, l’état de l’Interlocuteur, le Message et la Manière.
EN :
This article builds on the work of Fillmore (1977, 1982) and Johnson and Fillmore (2000) by analyzing the semantic frame of communication in East Cree while identifying the frame elements present in verbs of speech of that language. The study demonstrates that East Cree grammatical morphology encodes the Speaker, the Addressee, the Message and the Topic. In complex verbs, a lexical suffix (called a concrete final) refers to the communication event, while the verbal root encodes the Code, the state of the Addressee, the Message, and Manner.
ES :
Este artículo trata de los verbos declarativos en la lengua cree del Este. Tomando como base la teoría de Filmore (1977, 1982) y la de Johnson y Filmore (2000), los autores analizan aquí los elementos semánticos del cuadro de comunicación verbal representados en los verbos declarativos de esta lengua, y muestran que la morfología gramatical codifica el Emisor, el Receptor, así como el Mensaje y el Tópico. En cuanto a los verbos complejos, un sufijo léxico (llamado final concreto) refiere al evento de comunicación mientras la raíz verbal registra el Código, el estado del Receptor, el Mensaje y la Manera.
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Apprendre et guérir : les rapports intergénérationnels chez An Antane Kapesh, Virginia Pésémapéo Bordeleau et Naomi Fontaine
Joëlle Papillon
p. 57–65
RésuméFR :
Cet article traite des rapports intergénérationnels dans l’oeuvre de trois auteures autochtones. Tandis qu’An Antane Kapesh (Innue) dénonce de façon virulente le démembrement des familles causé, entre autres raisons, par la scolarisation forcée des enfants dans le système des pensionnats, Virginia Pésémapéo Bordeleau (métisse crie) et Naomi Fontaine (Innue) illustrent chacune à leur façon des remembrements. Dans leurs romans, des personnes autochtones trouvent des façons de se réenraciner dans la suite des générations et sur le territoire, entre autres grâce à une pratique du soin de l’autre qui mène à la réconciliation avec soi-même.
EN :
This article discusses intergenerational relationships in the works of three Aboriginal writers. While An Antane Kapesh (Innu) vehemently denounces the dismemberment of families caused by the residential school system, Virginia Pésémapéo Bordeleau (Cree of mixed descent) and Naomi Fontaine (Innu) each illustrate re-memberments. In their novels, Native individuals find ways to reroot themselves in the generation line and on the land, thanks to a practice of caring for others that leads them to a reconciliation with themselves.
ES :
Este artículo trata de las relaciones intergeneracionales dentro de las obras de tres autoras indígenas. Mientras An Antane Kapesh (innu) denuncia con virulencia el desmembramiento de las familias occasionado, entre otras cosas, por la escolarización forzada de los niños en el sistema de internados, Virginia Pésémapéo Bordeleau (mestiza cree) y Naomi Fontaine (innu) escenifican cada una a su modo una concentración de los miembros aislados. En sus novelas, unos personajes indígenas encuentran manera de echar nuevamente raíces en la sucesión de las generaciones y sobre el territorio, gracias al cuidado hacia el otro, el cual conduce a una reconciliación con ellos mismos.
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Sur les routes/roots : identité culturelle et « poétique de l’espace métissée » dans Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau
David Laporte
p. 67–76
RésuméFR :
Cette contribution explore les représentations de l’espace dans le roman de la route Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau. L’hypothèse de l’auteur tend à démontrer la cohabitation de deux réseaux de représentations spatiales, tributaires de la culture métissée du personnage principal, Victoria, métisse d’origine crie dont la spiritualité emprunte à la fois au catholicisme de sa jeunesse et à un animisme refoulé avec lequel elle tente de renouer. Le retour vers le pays natal (Baie James) offre ainsi une vision empreinte de syncrétisme où se juxtaposent les mythes de la Terre promise et de la Terre-Mère. Tous deux rendent compte du double mouvement de détérioration/réappropriation de la mémoire et des repères culturels : le premier se construit autour du motif de la perte, qui habite les paysages désertés de l’enfance ; le second exploite une herméneutique de la trace, où la reconquête identitaire est en bonne partie fonction de la capacité de Victoria à interpréter les indices liés au territoire.
EN :
This contribution explores the representation of space in the road novel Ourse Bleue from Virginia Pésémapéo Bordeleau. My hypothesis tends to illustrate the relationship between the two spatial representation networks, tributary to the mixed heritage of the main character, Victoria, a Metis of Cree origin whose spirituality takes from the Catholicism of her youth and a repressed animism, which she tries to rediscover. The journey back to the motherland (James Bay) offers a vision marked by a syncretism where the myths of the Promise Land and Mother Earth are juxtaposed. Both account for the dual movement of deterioration/reappropriation of memory and cultural references: the first is built around the sense of loss that inhabits the deserted landscape of her childhood; the second exploits a hermeneutics of the trace, where reclaiming her identity is in good part due to Victoria’s capacity to interpret the clues of the land.
ES :
Este artículo explora las representaciones del espacio en la “road novel” Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau. Con su hipótesis, el autor intenta demostrar la cohabitación de dos redes de representaciones del espacio, que provienen de la cultura mestizada de la protagonista, Victoria, cuya espiritualidad toma a la vez del catolicismo de su juventud y de un animismo reprimido con el cual ella trata de reanudar. En esta situación, la vuelta hacia el país natal (Baie James) produce una visión impregnada de sincretismo donde se yuxtaponen los mitos de la Tierra prometida y de la Tierra Madre. Los dos dan cuenta del doble movimiento de deterioro / recuperación de la memoria y de los puntos de referencia cultural: el primero se construye con el tema de la pérdida que mora en los paisajes abandonados de la niñez; el segundo aprovecha una hermenéutica de la marca (o huella) en la cual la reconquista de la identidad se debe a la capacidad de Victoria para interpretar los indicios relacionados con el territorio.
Diversité et altérité d’identité et de territoire
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Sous la direction de Karine Gentelet, Jeremy Webber et Pierre Noreau
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Le droit foncier en regard des réalités autochtones
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Représentations d’espaces et droits territoriaux autochtones chez les Premières Nations du Canada
Étienne Le Roy
p. 79–90
RésuméFR :
La participation de l’auteur, depuis une trentaine d’années, à divers programmes canadiens mettant en jeu le rapport au droit en situation coloniale et post-coloniale a débouché sur une invitation à se joindre au programme « Peuples autochtones et gouvernance » pour y travailler sur la question des revendications territoriales des Premières Nations du Canada et tenter de remédier à leur aporie. D’un point de vue anthropologique, les rapports des autochtones aux territoires sont dominés par une représentation de l’espace « odologique », comme science des cheminements privilégiant une appropriation des ressources (fruits au sens juridique) là où le droit civil ou la common law reposent sur une approche « géométrique » et sur la propriété du fonds. Des perspectives judiciaires nouvelles semblent ainsi envisageables. L’auteur présente ici le cadre théorique général de la démarche, laissant à des collègues québécois le loisir d’en apprécier l’applicabilité.
EN :
Following thirty years of researchs on how to break out of colonialism in Aboriginal collectivities, this paper presents final outcomes of a collective approach on the theme of « Indigenous Legal regimes, Institutions and their Use Today » among the programme « Indigenous Peoples and Governance », conducted from 2006 to 2012 in Canada, specially for my concern on the territorial claimings. There, legal ideas refered before the Courts are based on the concept of ownership and on a right on « land » instead of the autochtonous collectivities giving traditionally more importance to a right to access to « fruits » or ressources. Are associated respectively two different « representations of space », one geometric allowing to measure land to give a value for exchange on market and the other, « odologic », like a science of advance or courses, a basis for the auditing of aboriginal title and new judicial claims in the future.
ES :
La participación del autor, desde hace treinta años, en varios programas canadienses que tratan sobre el vínculo al derecho en situación colonial y post-colonial, ha conducido a una invitación para incorporarse al programa “Pueblos indígenas y gobernanza” para trabajar en el tema de las reivindicaciones territoriales de las Primeras Naciones de Canadá e intentar remediar su aporía. Desde un punto de vista antropológico, los vínculos de los indígenas a los territorios están dominados por una representación “odológica” del espacio, como una ciencia de los recorridos que privilegian la propiedad de los recursos (usufructo en el sentido legal) allí donde el derecho civil o el derecho común se basan en un enfoque “geométrico” y en la propiedad de fondos. Nuevas perspectivas judiciales parecen viables. El autor presenta aquí el marco teórico general, dejando a sus colegas de Quebec la oportunidad de apreciar su aplicabilidad.
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« Chevauchements » territoriaux : ou comment l’ignorance du droit coutumier algonquien permet de créer de faux problèmes
Sylvie Vincent
p. 91–103
RésuméFR :
Il est souvent question, dans les documents gouvernementaux, dans les dossiers juridiques et dans les médias, de « chevauchements » entre les territoires des Premières Nations et particulièrement, au Québec, entre les territoires des Algonquiens vivant au nord du Saint-Laurent : Cris, Naskapis, Innus, Atikamekw, Algonquins. À la lumière de ce qu’en ont dit les observateurs depuis le xviie siècle, cet article explore la notion de frontière, tant entre les territoires des nations algonquiennes qu’entre ceux des bandes et/ou communautés et des familles de ces différentes nations. Ces frontières ont-elles existé? Si oui, de quelle nature étaient-elles et comment s’est construite la notion de « chevauchement » qui perturbe aujourd’hui les relations entre les nations algonquiennes et entre les membres de chacune d’elles ? Ce texte s’inscrit dans la réflexion menée, à l’intérieur du programme « Peuples autochtones et gouvernance », par Étienne Le Roy, Jacques Leroux et Sylvie Vincent sur les représentations d’espace et les droits territoriaux.
EN :
The issue of the “overlapping” of First Nations territories is one frequently raised in government documents, judicial records and the media. In Québec, it is particularly an issue concerning the Algonquians who live north of the St. Lawrence River: Cree, Naskapi, Innu, Atikamekw, Algonquin. In light of what observers have said since the 17th century, this article explores the notion of borders, both between the territories of the Algonquian Nations and between those of the bands and/or communities and families of these different Nations. Did these borders exist? If so, of what nature were they and how did the notion of “overlap” develop which today strains the relations between Algonquians and between members of each Nation.This text is part of the reflections carried out for the programme “Indigenous Peoples and Governance” by Étienne Le Roy, Jacques Leroux and Sylvie Vincent on the representations of space and territorial rights.
ES :
Es común el tema, en los documentos gubernamentales, en los registros legales y en los medios de comunicación, de «superposiciones» entre los territorios de las Primeras Naciones y especialmente en Quebec, entre los territorios de los Algonquinos que viven al norte del río San Lorenzo: Cree, Naskapi, Innu, Atikamekw, Algonquino. A la luz de lo mencionado por los observadores desde el siglo XVII, este artículo explora el concepto de frontera, tanto entre los territorios de las Naciones algonquinas como entre aquellos grupos y/o comunidades y las familias de estas diferentes naciones. ¿Existieron realmente estas fronteras? En caso afirmativo, ¿cómo eran y cómo fue construida la noción de «superposición» que trastorna actualmente las relaciones entre las Naciones algonquinas y entre los miembros de cada una de ellas? Este texto es parte de la reflexión llevada a cabo dentro del programa “Pueblos indígenas y gobernanza”, por Étienne Le Roy, Jacques Leroux y Sylvie Vincent sobre las representaciones de espacio y derechos territoriales.
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Structure sociale et ordres juridiques originels dans l’Outaouais supérieur et les régions voisines : I – L’organisation sociale des peuples algonquiens du Québec dans la perspective de la « longue durée »
Jacques Leroux
p. 105–116
RésuméFR :
Cet article fait un retour sur des thèses classiques en recherche algonquiniste en noyautant la réflexion autour des conceptions de la bande déjà proposées. Il présente d’abord un bref aperçu de recherches antérieures sur une application de la théorie des maîtrises foncières et fruitières où les concepts de bande locale et de bande régionale ont été utilisés et il pose à nouveau le problème de leur définition en reprenant à Edward S. Rogers un questionnement sur des notions afférentes. En prenant pour modèle une classification de niveaux d’interactions sociales proposée par Eleanor Leacock, l’auteur tente d’illustrer la configuration de la maisonnée multifamiliale en se reportant à un récit d’« hivernement » du Père Paul Lejeune, en vue de dégager certains paramètres de conduites sociales caractérisées par l’esprit du don. La mythologie est convoquée pour témoigner de cet esprit chez les Algonquins de l’Outaouais supérieur, pour ensuite servir d’amorce au développement d’une hypothèse sur la bonne distance à établir pour se trouver un conjoint dans le cadre des relations matrimoniales. L’auteur interroge ensuite l’emploi des mots « quartier » et « district » qui auraient désigné des espaces de maîtrises foncières et fruitières étayant les rapports de collaboration entre les membres d’une unité que Leacock appelait « bande d’hiver ».
EN :
This article returns to the classic theories in Algonquian studies to understand the concept of the band as already proposed. Presented first is a brief overview of previous research on the theory of land and resource management where the concepts of local and regional bands have been employed. It again presents the problem of their definition in taking from Edwards S. Rogers an examination of the related concepts. Using a classification of levels of social interaction proposed by Eleanor Leacock, the author tries to illustrate the arrangement of the multifamily household by referring to a “winter story” of Father Paul Le Jeune to identify certain guidelines for social behaviour, represented by the spirit of giving. The mythology is summoned to testify to this spirit among the Algonquins of the Upper Ottawa and then to serve as a starting point for the development of a hypothesis on the proper distance to be established in order to find a spouse within the context of matrimonial relations. The author then questions the use of the words district and quarter, which would have designated areas of land and resource management, to establish the ties of collaboration between the members of a unit that Leacock designated as the “winter band”.
ES :
Este artículo vuelve a las tesis clásicas de investigación algonquinista, centrando la reflexión alrededor de las nociones de banda ya propuestas. Primero, se presenta una breve reseña de las anteriores investigaciones sobre una aplicación de la teoría de la propiedad de la tierra y usufructo, donde se utilizaron los conceptos de banda local y regional, y posiciona nuevamente el problema de su definición, retomando a Edward S. Rogers un cuestionamiento sobre los conceptos relacionados. Tomando como modelo una clasificación de niveles de interacción social propuesto por Eleanor Leacock, el autor busca ilustrar la configuración de la casa multifamiliar refiriéndose a una historia de “invernación” del Padre Paul Lejeune, con el fin de identificar algunos parámetros de conducta social caracterizada por el espíritu del don. Se convoca a la mitología para dar testimonio de este espíritu entre los algonquinos de la región del Outaouais Superior, para luego servir como impulso al desarrollo de una hipótesis sobre la distancia adecuada para encontrar un cónyuge en el marco de las relaciones matrimoniales. El autor interroga enseguida el uso de las palabras “barrio” y “distrito” que habrían designado espacios de propiedad de la tierra y usufructo apoyando las relaciones de colaboración entre los miembros de una unidad que Leacock llamaba “banda de invierno”.
Tableau noir et réconciliation : écoles et pensionnats au Québec
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Sous la direction de Marie-Pierre Bousquet
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L’histoire scolaire des autochtones du Québec : un chantier à défricher
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« Il connaît le chemin de l’école, il peut y aller s’il veut » : écoles de jour indiennes et vie scolaire chez les Anichinabés de Kitigan Zibi (1853-1958)
Anny Morissette
p. 125–144
RésuméFR :
Au Québec, les études systémiques sur les écoles de jour indiennes de la fin du xixe siècle jusqu’à la première moitié du xxe siècle sont inexistantes. Pourtant, trente et une écoles de jour indiennes ont été en opération dans la province afin d’enseigner aux enfants amérindiens comment être des petits Canadiens. À partir d’une réflexion sur les modus operandi de ces institutions et en s’appuyant sur une recherche archivistique et historique concernant la bande de la Rivière Désert et la vie scolaire dans la région de l’Outaouais, cet article retrace l’origine des premières écoles indiennes à Kitigan Zibi et les jeux de pouvoir entre l’administration des Affaires indiennes et le conseil de bande en matière d’éducation.
EN :
In Québec, systemic studies of Indian day schools from the end of the XIXth century to the first half of the XXth century are non-existent. Yet, 31 Indian day schools were in operation in the province to teach Indigenous children how to become little Canadians. Based on an analysis of the modus operandi of these institutions grounded in archival and historical research concerning the River Desert band and school life in the Outaouais region, this article traces the origin of the first Indian schools in Kitigan Zibi and explores the power play between the Indian Affairs administration and the band council on educational matters.
ES :
En Quebec, los estudios sistémicos sobre las escuelas indígenas diurnas de finales del siglo XIX hasta la primera mitad del siglo XX son inexistentes. Sin embargo, 31 escuelas indígenas diurnas han estado en funcionamiento en la provincia con el fin de enseñar a los niños nativos americanos cómo ser pequeños canadienses. A partir de una reflexión sobre el modus operandi de estas instituciones y en base a una investigación de archivo e histórica sobre la banda del Río Désert y la vida escolar en la región del Outaouais, este artículo rastrea el origen de las primeras escuelas indígenas en Kitigan Zibi y los juegos de poder entre la administración de Asuntos indígenas y del Consejo de banda en materia de educación.
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En compétition pour construire des écoles : l’éducation des Inuits du Nunavik de 1939 à 1976
Francis Lévesque, Mylène Jubinville et Thierry Rodon
p. 145–154
RésuméFR :
Les Inuits du Nunavik durent attendre le milieu du xxe siècle avant de vivre leurs premières expériences scolaires dans les écoles de jour construites à leur intention par le gouvernement fédéral puis, à partir de 1963, par le gouvernement québécois. Ce texte trace l’histoire de l’établissement des écoles au Nunavik afin de mettre en lumière le changement de paradigme de politique publique à l’égard des Inuits du Nunavik entre l’arrêt Re Eskimo en 1939 et la signature de la Convention de la Baie James et du Nord québécois en 1976. Il permet aussi d’illustrer comment les modèles éducatifs imposés par Ottawa et Québec diffèrent. Les auteurs présentent d’abord le contexte politique dans lequel s’articule l’implantation de l’éducation au Nunavik, puis l’historique de l’établissement des modèles éducatifs imposés au Nunavik entre 1939 et 1976. Une brève discussion sur les différences entre le modèle éducatif fédéral et le modèle éducatif provincial vient conclure cette étude.
EN :
Nunavik Inuit had to wait until the mid-20th century to live their first school experiences in day schools built for them by the Federal government and, from 1963, by the Québec government. In this paper, the authors trace the history of the establishment of schools in Nunavik to highlight the paradigm shift that affected public policy with respect to Nunavik Inuit between Re Eskimo in 1939 and the signing of the James Bay and Northern Québec Agreement in 1976. It also illustrates how educational models imposed by Ottawa and Québec differ. First, the authors present the political context in which the implementation of education in Nunavik is articulated, and then the history of the establishment of educational models imposed in Nunavik between 1939 and 1976. A brief discussion about the differences between the federal and the provincial educational models concludes this study.
ES :
Los Inuit de Nunavik debieron esperar hasta mediados del siglo XX antes de vivir sus primeras experiencias escolares en las escuelas diurnas construidas por el gobierno federal y luego, a partir de 1963, por el gobierno de Quebec. Este texto esboza la historia del establecimiento de escuelas en Nunavik con el fin de iluminar el cambio de paradigma de política pública con respecto a los Inuit de Nunavik entre la parada Re Eskimo en 1939 y la firma de la Convención de la Bahía de James y del norte de Quebec en 1976. Este texto también permite ilustrar cómo difieren los modelos educativos impuestos por Ottawa y Quebec. Los autores presentan en primer lugar el contexto político en el cual se articula la implantación de la educación en Nunavik, luego la historia del establecimiento de los modelos educativos impuestos en Nunavik entre 1939 y 1976. El estudio concluye con una breve discusión sobre las diferencias entre el modelo educativo federal y el modelo educativo provincial.
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La portée réparatrice et réconciliatrice de la Commission de vérité et réconciliation du Canada
Mylène Jaccoud
p. 155–163
RésuméFR :
Cet article examine les potentialités réparatrices et réconciliatrices de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) qui a été mise en place au Canada de 2008 à 2015 en réponse aux traumatismes vécus par les autochtones dans les pensionnats. L’auteure conclut que ces potentialités sont relativement limitées. Les principales limites tiennent à l’absence d’un espace de dialogue entre les victimes et les responsables, à une centration sur les narratifs traumatiques des victimes mais aussi à une conception dépolitisée du principe de la réconciliation. La CVR du Canada n’a pas inscrit la décolonisation comme vecteur de réconciliation mais a préféré s’engager dans la voie d’une pacification des relations entre les peuples. Or, l’auteure soutient que la réconciliation entre les peuples autochtones et l’État nécessite de dépasser les gestes de guérison et de réparation matérielle ou symbolique. La décolonisation des institutions, la redistribution des territoires et une réforme constitutionnelle en profondeur restent les seules avenues possibles pour parvenir à réconcilier avec ses oppresseurs un peuple victime d’un génocide culturel.
EN :
The article examines the potential for restoration and reconciliation of the Truth and Reconciliation Commission of Canada (TRC). This Commission was implemented in Canada from 2008 to 2015 in response to the traumas experienced by Aboriginal Peoples in the residential school system. The author concludes that these potentialities are relatively limited. The main limits hold in the absence of a dialogue space between the victims and the oppressors, in a centering on the victims’ narrative traumas but also in a depoliticized notion of reconciliation. The TRC of Canada did not subscribe to decolonization as the course to reconciliation but preferred to take the path of a pacification of the relations between peoples. Yet, the author supports the idea that the reconciliation between Native Peoples and the State requires going a step further than healing and material and symbolic restoration. Decolonization of institutions, redistribution of territories and in-depth constitutional reform remain the only possible avenues to succeed in reconciling victims of a cultural genocide with their oppressors.
ES :
Este artículo examina el potencial reparador y reconciliador de la Comisión de Verdad y Reconciliación (CVR), que ha sido implementado en Canadá desde 2008 a 2015 en respuesta al trauma experimentado por los indígenas en los internados. La autora concluye que estas potencialidades son relativamente limitadas. Las principales limitaciones son la falta de un espacio de diálogo entre las víctimas y los responsables, de un enfoque sobre la narrativa traumática de las víctimas, pero también a una noción despolitizada del principio de reconciliación. La CVR de Canadá no ha inscrito la descolonización como un vehículo para la reconciliación, sino que ha preferido comprometerse en el camino de la pacificación de las relaciones entre los pueblos. La autora sostiene, sin embargo, que la reconciliación entre los pueblos indígenas y el Estado necesita ir más allá de gestos de sanación y de reparación material o simbólico. La descolonización de las instituciones, la redistribución de los territorios y una profunda reforma constitucional siguen siendo las únicas vías posibles para lograr reconciliar con sus opresores a un pueblo víctima de un genocidio cultural.
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La constitution de la mémoire des pensionnats indiens au Québec : drame collectif autochtone ou histoire commune?
Marie-Pierre Bousquet
p. 165–176
RésuméFR :
L’intégration de l’histoire des pensionnats autochtones dans l’histoire collective nationale est-elle plus difficile au Québec qu’ailleurs au Canada ? Cet article se penche sur la constitution de la mémoire des pensionnats indiens au Québec, puis sur la transformation de cette mémoire en une histoire censée devenir collective et nationale. Alimentée par la lecture d’intellectuels français ayant réagi aux lois mémorielles de leur gouvernement, la réflexion de l’auteure s’attache à trois phases par lesquelles transitent des événements du passé pour atteindre une large reconnaissance et entrer dans un récit national : la collection d’un ensemble de témoignages ; le passage de récits personnels à une mémoire collective par la commémoration ; le partage de ces commémorations par un public plus large. Constatant le manque actuel d’inclusion de l’histoire particulière des pensionnats autochtones dans l’histoire collective québécoise, l’auteure analyse les écueils dans la réception de cette histoire par les Québécois, puis elle propose des pistes pour y remédier.
EN :
Is the integration of the history of residential schools into the national collective history more difficult in Québec than elsewhere in Canada? This article focuses on the construction of the memory of Indian residential schools in Quebec, and its transformation into a history that should be both collective and national. Inspired by the works of French intellectuals who have reacted to the memorial laws of their government, my reflection focuses on three phases through which pass historical events to gain wider recognition and enter into a national narrative: the collection of testimonies, the passage from personal narratives to collective memory through commemoration, and the sharing of these commemorations by a wider audience. Noting the current lack of inclusion of the particular history of Indian residential schools in the collective history of Québec, the author analyzes the pitfalls in the reception of this history by Quebeckers, then she suggests approaches to remedying this situation.
ES :
¿Es la integración de la historia de los internados indígenas en la historia colectiva nacional más difícil en Quebec que en otra parte de Canadá? Este artículo se centra en la constitución de la memoria de los internados indígenas en Quebec, y luego de la transformación de esta memoria en una historia que pretende ser colectiva y nacional. Sustentada por la lectura de intelectuales franceses que reaccionaron ante las leyes memoriales de su gobierno, mi reflexión se vincula a tres fases por las cuales transitan los acontecimientos del pasado para lograr un reconocimiento amplio y inscribirse así en una narrativa nacional: la recolección de un conjunto de testimonios; el paso de relatos personales a una memoria colectiva por medio de la conmemoración ; y el compartir estas conmemoraciones por un público más amplio. Constatando la actual falta de inclusión de la historia particular de los internados indígenas en la historia colectiva de Quebec, la autora analiza los obstáculos en la recepción de esta historia por parte de los quebequeses, para luego proponer formas de resolverlos.
Note de recherche
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« La grande blessure » : legs du système des pensionnats dans l’écriture et le film autochtones au Québec
Sarah Henzi
p. 177–182
RésuméFR :
À l’heure où la littérature sur les pensionnats et la réconciliation est immense, cet article porte sur certaines interventions littéraires et cinématographiques autochtones issues du Québec. À travers une discussion sur les oeuvres d’An Antane Kapesh (Je suis une maudite sauvagesse, 1976, et Qu’as-tu fait de mon pays ? 1979), les courts métrages L’amendement de Kevin Papatie (2007) et La mallette noire (2014) de Caroline Monnet et la poésie de Natasha Kanapé Fontaine, cet article analyse la représentation des conflits, physiques et émotionnels au sein du projet artistique, comme étant une « action esthétique » (Robinson et Martin) : il s’agit d’interventions visant à offrir des formes alternatives d’action politique, de transformation sociale et de guérison.
EN :
This article discusses Indigenous literature and film from Québec that explore the impacts and legacy of the residential school system. Through a discussion of An Antane Kapesh’s works (Je suis une maudite sauvagesse, 1976 and Qu’as-tu fait de mon pays ?, 1979), Kevin Papatie’s short film L’amendement (2007), Caroline Monnet’s short film La mallette noire (2014) and Natasha Kanapé Fontaine’s slam poetry, this article analyzes the representation of both physical and emotional conflict within the artistic project are – to borrow from Dylan Robinson and Keavy Martin in The Arts of Engagement – instances of “aesthetic action”: these are interventions that offer alternative forms of public action, social transformation and healing.
ES :
En un momento cuando la literatura sobre los internados y la reconciliación es enorme, este artículo analiza algunas intervenciones literarias y cinematográficas indígenas provenientes de Quebec. A través de una discusión sobre las obras de An Antane Kapesh (Je suis une maudite sauvagesse, 1976, y Qu’as-tu fait de mon pays ? 1979), los cortometrajes L’amendement de Kevin Papatie (2007) y La mallette noire (2014) de Caroline Monnet y la poesía de Natasha Kanapé Fontaine, este artículo análisis la representación de los conflictos, físicos y emocionales, dentro del proyecto artístico, como una “acción estética” (Robinson y Martin): se trata de intervenciones que buscan ofrecer formas alternativas de acción política, de transformación social y de sanación.
Comptes rendus
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Inventer l’écriture : rituels prophétiques et chamaniques des Indiens d’Amérique du Nord, xviie-xixe siècles, Pierre Déléage, Les Belles Lettres, Paris, 2013, 248 p.
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Un passé à découvrir ou à redécouvrir, Pierre Hurtubise (dir.). Actes du premier symposium consacré à l’histoire des missions oblates auprès des Premières Nations, Université Saint-Paul, Chaire de recherche en histoire religieuse du Canada, Ottawa, 2015, 247 p.
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Entre deux mondes, Amérindiens et Européens sur les côtes de Guyane, avant la colonie (1560-1627), Gérard Collomb et Martijn Van Den Bel (dir.). Éditions CTHS – La librairie des cultures, Paris, 2014, 318 p.