Résumés
Résumé
La sculpture néoclassique du XIXe siècle a été profondément marquée par les différences raciales inscrite dans le corps. L’esclavage transatlantique, l’abolitionnisme et la Reconstruction fournirent aux artistes de nouveaux thèmes socialement complexes qui s’accommodèrent facilement du sujet noir féminin. Pourtant, celui-ci faisaient problème pour le néoclassicisme (et le « grand » art en général) puisqu’il était doublement éloigné des idéaux de la couleur blanche et de la masculinité. Cet article examine de quelle façon le sujet noir féminin s’avère une (im)possibilité autant au niveau esthétique, narratif que thématique. De manière significative, la dépendance esthétique du néoclassicisme pour la marbre blanc refusait l’expression raciale au niveau même de la peau. Ce phénomène attire l’attention sur les nombreuses angoisses sociales de l’époque pour les contacts et les croisements entre les races qui permirent la prédominance d’un type féminin noir-blanc. Puisque la pratique néoclassique faisait inextricablement partie des discours raciaux du XIXe siècle, les historiens n’ont pas su reconnaître l’importance de la race dans ce type de production et dans la culture visuelle en général. Dans cet article, nous tenterons « d’excaver » les contextes coloniaux originaux de production et d’en analyser les implications pour les artistes, les sujets et la culture visuelle.