Résumés
Résumé
À la suite d’une discussion sur la production contemporaine de l’artiste mi’kmaq Teresa Marshall (née en 1962), cet article établit des rapports entre le travail de Marshall et les arts traditionnels de la fibre produits par les femmes mi’kmaq. Je soutiens que l’artiste continue la tradition de l’elitekey, laquelle, en langue mi’kmaq, renvoie à la fabrication d’objets associés au sacré et au bien-être de la communauté – un processus de production qui a été historiquement lié au monde des contes et à la dissémination d’informations culturelles spécifiques. L’article propose aussi que le travail de Marshall est politiquement engagé et s’efforce de récupérer une certaine histoire de la colonisation, histoire qui s’est retrouvée en grande partie occultée dans les pratiques artistiques dominantes. De la même manière l’auteur défend deux propositions théoriques : d’abord, qu’il faut élargir les paradigmes constitutifs de sens afin de s’assurer que l’artiste trouve sa place à l’intérieur du discours artistique. Ensuite, que dans le cas spécifique de la production artistique des Premières Nations, on doit considérer l’objet selon la possibilité pour les femmes autochtones d’occuper les positions de sujet, au moment précis de sa production.
Pour mieux saisir la manière dont les pratiques artistiques autochtones contemporaines ont dû fonctionner malgré les limites structurales imposées aux Premières Nations, cet article a puisé dans les Actes Indiens et l’histoire de la colonisation au Canada. Les arts de la fibre produits par les femmes mi’kmaq aux dix-huitième et dix-neuvième siècles (connus maintenant mondialement et se trouvant dans tous les grands musées du monde), sont présentés dans cet essai comme des preuves matérielles de l’histoire de la colonisation et comprises comme symbiotiquement liées aux pratiques artistiques contemporaines d’artistes telle que Teresa Marshall.
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