Résumés
Résumé
Le 30 août 1481, Cristoforo Landino présentait à la population de Florence une édition de la Divine Comédie, imprimée dans la ville natale du poète. Ce n’était pas le premier tirage de l’oeuvre; mais cette première édition florentine se distinguait nettement des exemplaires précédents. Pour la ville de Florence, l’ouvrage remplissait une triple fonction : il témoignait de la maîtrise, voire de la suprématie, des Florentins dans le domaine de l’impression, il marquait le rapatriement symbolique du poète et de son oeuvre et soulignait les mérites du vernaculaire toscan comme langue littéraire. Cependant cette “ré-inscription” de l’oeuvre se heurtait à la longue histoire visuelle, textuelle et orale du poème : le vernaculaire de la Comédie avait engendré un grand nombre de légendes et de mythes qui liaient l’oeuvre à un public de lecteurs et d’auditeurs ignorants et illettrés.
Pour faire de la Divine Comédie un poème savant et proprement florentin, les éditeurs avaient fait appel à toute une gamme de stratégies textuelles, visuelles et typographiques : les “Commenti” de Ficino et de Landino, un format in-folio propre aux livres savants, des caractères “humanistes” et dix-neuf illustrations dont la structure visuelle était connue de l’élite florentine. Raffinées structurellement et très détaillées, les images permettaient à chacun des lecteurs de reconstruire individuellement les épisodes du poème, d’une manière qui correspondait étroitement aux pratiques de lecture des humanistes et des élites toscans.
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