Résumés
Résumé
On retrouve dans l’art carolingien du neuvième siècle un type de représentations de la crucifixion qui met en relief un grand nombre de motifs symboliques, parmi lesquels on peut relever le serpent lové au pied de la croix, les personnifications féminines de l’Église et de la Synagogue, ainsi que celles du soleil, de la lune, de la terre et de l’océan, et, enfin, des représentations de la résurrection des morts. L’origine de cette iconographie reste incontestablement byzantine, mais les enlumineurs et les sculpteurs d’ivoire carolingiens ont enrichi l’archétype pendant de nombreuses décennies. La plupart de ces transformations provenaient du désir de développer un symbolisme triomphal, inhérent à ce type de modèle. Le motif du serpent lové au pied de la croix semble l’une des additions les plus importantes et apparaît pour la première fois dans le Sacramentaire de Drogon. Le serpent, symbole de Satan, signifie doublement : il sert de référence typologique à la chute d’Adam et représente le Christ triomphant du Malin. Quoique l’on puisse déduire le sens du motif des écrits bibliques et patristiques, l’explication la plus plausible provient de la liturgie carolingienne de la période. La personnification de la Synagogue semble être l’un des éléments les plus variables de ces crucifixions. Elle est représentée par un grand nombre de poses, de gestes et d’attributs différents —et apparaît même, en ce qui concerne le Sacramentaire de Drogon, sous forme masculine—. Dans certains cas, on pourrait croire que la diversité formelle de ce motif laissent entrevoir une attitude plus bienveillante à l’égard du Judaïsme que ne le reflétait le modèle byzantin lui-même.
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