Résumés
Résumé
Après avoir vu l’exposition du Groupe Impressionniste et Synthétiste en l’été 1889, le peintre synthétiste français Paul Sérusier déclare, de façon quelque peu surprenante, son adhésion au radicalisme « abstrait » de Paul Gauguin. « J’avais absorbé le poison », a-t-il dit, devenant dès lors un fervent suiveur de Gauguin. Ce « poison », affirme l’auteur, n’est certainement pas qu’une allusion violente aux innovations plastiques de Gauguin. En effet, et c’est là son importance, il s’agit plutôt du poison platonicien, une conception métaphysique qui se trouve à l’origine même de la peinture abstraite. En analysant attentivement la notion de poison — le « pharmakon » magique étudié récemment par Jacques Derrida — dans la pensée de Platon et dans la peinture de Sérusier, l’auteur établit des liens entre la philosophie antique et l’émergence de l’art abstrait, et étudie les conséquences des idées de Sérusier et de sa pratique artistique.
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