Résumés
Résumé
Dans le Codex Atlanticus, écrit entre 1483 et 1518, Léonard de Vinci déclare qu’il était emprisoné au moment où il représentait un Enfant Jésus. Cette étonnante affirmation fait vraisemblablement référence aux études préparatoires pour la Madone au chat, la plus importante série d’esquisses de ses années de jeunesse.
Même si d’autres artistes ont représenté un chat dans des scènes de Sainte Famille, Léonard de Vinci a été le seul à mettre le petit animal si près du « coeur » des personnages, prenant ainsi une liberté iconographique qui a pu être jugé sévèrement par les autorités ecclésiastiques. Dans l’univers de la sorcellerie du xve siècle le chat était associé au diable et dans des gravures italiennes et allemandes de la Renaissance il était le symbole de la sorcellerie même.
La datation des dessins pour la Madone au chat est fondée sur une note autographe, dans laquelle Léonard de Vinci affirme que vers la fin de 1478 il travaillait à deux représentations de la Vierge Marie. La figure de la Vierge avec une fleur de la Madone Benois (Leningrad), possiblement l’une de ces peintures, à été considérée comme une version simplifiée de la Madone au chat.
Les esquisses les plus élaborées de cette oeuvre controversée se trouvent au British Museum de Londres. Par leur exécution spontanée et fugueuse elles se détachent de la précision et de la netteté traditionnelles du travail des ateliers du xve siècle. Par là ces esquisses annoncent la transition entre la première renaissance et le xvie siècle. Ces dessins constituent en outre un bon exemple des distances que Léonard de Vinci prenait envers la tradition iconographique; enfin, ils témoignent de la lutte de l’artiste en faveur de la liberté de création.
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