Résumés
Résumé
Les travaux de recherche en histoire de l’art sur les illustrations du Psautier d’Utrecht ont porté principalement sur les problèmes d’identification de sa date, de sa provenance et de ses origines stylistiques. Ces renseignements ont donné des résultats positifs, sans toutefois fournir une meilleure explication de l’emploi surprenant du mode « litéral » dans l’illustration du manuscrit. D’après moi, ceci peut s’expliquer par le rôle didactique important que jouèrent les psautiers au début du moyen âge, particulièrement dans le cadre de la réforme de l’enseignement qu’entreprit Charlemagne. Les psautiers étaient des textes de base pour apprendre le latin. Tout en apprenant à lire les psaumes, les élèves apprenaient les mots par coeur, talent très prisé dans les écoles monastiques. Je pense que les enluminures du Psautier D’Utrecht, surprenantes de par leur nombre (une illustration pour chaque psaume) et leur genre (ce sont les mots exacts du psaume qui sont illustrés et non pas leur symbolisme ou leur signification), doivent être considérées comme des aide-mémoire pour retenir les psaumes. Elles semblent représenter une adaptation des techniques de « l’Art de la mémoire » classique tel que le décrivent les textes anciens de rhétorique. Ces textes existaient au début du neuvième siècle, période où les sources classiques étaient fort recherchées et consultées avec un regain d’intérêt. Si l’on considère les illustrations du Psautier d’Utrecht comme des moyens mnémotechniques dans la tradition de « l’Art de la mémoire », alors certaines de leurs caractéristiques, dont l’explication s’avérait jusque là peu satisfaisante, deviennent intelligibles. C’est sous cet angle que se fait l’analyse des psaumes 92 et 102 qui servent d’exemples pour démontrer comment l’imagerie du Psautier d’Utrecht a été conçue et utilisée à des fins mnémotechniques.
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