Résumés
Résumé
Le texte a pour objectif d’examiner ce que disent la théorie politique et la sociolinguistique sur la question de l’anglais mondial (global English). Il explore la façon dont les théories libérales de l’accommodement étatique de la diversité linguistique peuvent être utilisées sur le plan mondial et compare celles-ci aux préoccupations des sociolinguistes envers l’anglais mondial. Le texte conclut au besoin d’une alternative et propose une approche s’inspirant de la théorie gramscienne.
Abstract
This paper seeks to engage political theorists and sociolinguists on Global English. It explores how liberal theories of state accommodation of linguistic diversity can be extrapolated to the global level and compares this extrapolation to sociolinguists’ concerns about Global English. The paper concludes by arguing for an alternative, a Gramscian theoretical approach.
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Parties annexes
Note sur l'auteure
Selma K. Sonntag, Ph.D., est professeure de science politique à la Humboldt State University en Californie. En 2007-2008, dans le cadre d’une bourse de recherche Fulbright canadienne-américaine, elle a été titulaire de la Chaire de recherche sur la mondialisation et les études culturelles à l’Institut d’études et de recherche sur la mondialisation et la condition humaine de l’Université McMaster à Hamilton, Ontario. Ses recherches portent sur les problèmes de politiques linguistiques, plus particulièrement en Asie du Sud, depuis les trente dernières années. Son livre le plus récent s’intitule The Local Politics of Global English : Case Studies in Linguistic Globalization (Lanham (MD), Lexington Books, 2003).
Notes
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[1]
. Joseph Diémé, professeur adjoint d’études postcoloniales francophones à la Humboldt State University, a réalisé la première version de la traduction du texte de l’anglais au français. Linda Cardinal a revu et complété le travail. Je les remercie sincèrement.
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[2]
. La recherche pour ce texte a été rendue possible grâce à la bourse canado-américaine Fulbright obtenue en 2007-2008. Durant cette année, j’ai été titulaire de la Chaire de recherche sur la mondialisation et les études culturelles à l’Institut d’études et de recherche sur la mondialisation et la condition humaine de l’Université McMaster, Hamilton (ON). En raison de la nature de la bourse destinée à la recherche, le texte porte surtout sur les spécialistes canadiens dans le domaine de la théorie politique. C’est aussi parce que les universitaires canadiens ont tendance à être plus habitués aux débats sur la question des langues, au moins par comparaison avec les universitaires américains. J’aimerais remercier Catherine Frost, une spécialiste de théorie politique de l’Université McMaster, et Stephen May, de l’Université de Waikato (Nouvelle-Zélande), de leurs commentaires, ainsi que les trois évaluateurs anonymes.
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[3]
. Will Kymlicka et Alan Patten, 2003, « Language Rights and Political Theory », Annual Review of Applied Linguistics, vol. 23, p. 3-21.
-
[4]
. Le terme « anglais mondial » (global English) met en lumière les dimensions politiques et économiques de la mondialisation linguistique. Voir « Introduction », dans Selma K. Sonntag, 2003, The Local Politics of Global English : Case Studies in Linguistic Globalization, Lanham (MD), Lexington Books, p. xi-xiii. Pour nos objectifs donc, le terme « anglais mondial » est préférable à d’autres termes tel « l’anglais comme lingua franca » (English as a Lingua Franca ou ELF). Pour un plaidoyer en faveur du terme ELF, voir Jennifer Jenkins, 2007, English as a Lingua Franca : Attitude and Identity, Oxford, Oxford University Press. Comme le note cette dernière, l’expression « ELF » est plus utile pour décrire l’anglais qui se développe dans le « cercle grandissant » de Braj Kachru, c’est-à-dire dans les pays où l’anglais n’est ni la langue maternelle de la majorité (cercle interne) ni une langue officielle (cercle externe). Voir à ce sujet Braj B. Kachru, 1992, The Other Tongue : English Across Cultures, Urbana (IL), University of Illinois Press. Le problème avec la terminologie de Jenkins et de Kachru est qu’elle met les locuteurs de pays comme la France et le Népal dans le même sac du cercle grandissant de l’usage de l’anglais et du développement de l’ELF. Comme je l’ai soutenu ailleurs, le degré d’intégration économique dans le marché mondial pourrait être un meilleur indicateur de la politique et des politiques concernant l’anglais que des catégories d’usage de l’anglais comme l’ELF ou les cercles de Kachru. (Voir Sonntag, Local Politics of Global English, p. 113-114.) L’« anglais mondial » attire aussi notre attention sur l’inégalité politique dans la diffusion de l’anglais. La réfutation que fait Jenkins (English as Lingua Franca, p. 4) du terme « anglais mondial » parce qu’il « implique – à tort – que l’anglais est parlé par tout le monde partout dans le monde » est trop superficielle. Le terme « anglais mondial » aide à rendre problématique « tout le monde », dégageant une analyse politique des élites versus les subalternes. (Sonntag, Local Politics of Global English, p. 8-9.) En d’autres mots, j’utilise le terme « anglais mondial » comme un instrument conceptuel et analytique. Cette utilisation ne signifie pas que je sois en accord ou en désaccord avec la « perspective », le « paradigme » ou la « nature » que Jenkins (English as Lingua Franca, p. 18-19) attribue au terme.
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[5]
. Catherine Frost, 2008, « Building Thin : The Lopsidedness of Liberal Culturalist Theory », présentation au Département de philosophie, Université McMaster, Hamilton (ON), 8 février.
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[6]
. John Rawls, 1982, « Social Unity and Primary Goods », dans Utilitarianism and Beyond, sous la dir. d’Amartya Sen et Bernard Williams, Cambridge (RU), Cambridge University Press, p. 159-185.
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[7]
. Charles Taylor, 1992, Multiculturalism and « The Politics of Recognition », Princeton, Princeton University Press.
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[8]
. Will Kymlicka, 2001, La citoyenneté multiculturelle. Une théorie libérale du droit des minorités, Montréal, Boréal.
-
[9]
. Id., p. 115.
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[10]
. Ibid.
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[11]
. Will Kymlicka, 2001, Politics in the Vernacular : Nationalism, Multiculturalism, Citizenship, Oxford, Oxford University Press, p. 25.
-
[12]
. Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle, p. 59-61.
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[13]
. Joseph H. Carens, 2000, Culture, Citizenship, and Community : A Contextual Exploration of Justice as Evenhandedness, Oxford, Oxford University Press.
-
[14]
. Ayelet Shachar, 2001, Multiculturalism Jurisdictions : Cultural Differences and Women’s Rights, Cambridge (RU), Cambridge University Press.
-
[15]
. Voir Alan Patten, 2003, « Liberal Neutrality and Language Policy », Philosophy and Public Affairs, vol. 31, no 4, p. 356-386, à la p. 357, note infra no 3 pour une liste des théoriciens libéraux qui « clament que la neutralité est impossible dans le domaine de la politique linguistique ».
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[16]
. Toutefois, Tariq Modood conteste que l’État puisse être neutre à cet égard ; voir sa discussion sur la séparation entre l’Église et l’État dans : Tariq Modood, 2007, Multiculturalism : A Civic Idea, Cambridge (RU), Polity Press.
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[17]
. Pour un traitement des idéologies linguistiques, voir Bambi B. Schieffelin, Kathryn A. Woolard et Paul V. Kroskrity, 1998, Language Ideologies : Practice and Theory, Oxford, Oxford University Press.
-
[18]
. Rawls, « Social Unity and Primary Goods », op. cit.
-
[19]
. Patten, « Liberal Neutrality and Language Policy », p. 378.
-
[20]
. Voir Rawls, « Social Unity and Primary Goods », p. 64, pour une discussion des arguments pour lesquels la mobilité sociale n’est pas un bien premier, mais plutôt une conséquence d’accès équitable aux biens premiers.
-
[21]
. Patten, « Liberal Neutrality and Language Policy », p. 370.
-
[22]
. Alan Patten, 2003, « What Kind of Bilingualism ? », dans Language Rights and Political Theory, sous la dir. de Will Kymlicka et Alan Patten, Oxford, Oxford University Press, p. 296-321, à la p. 313.
-
[23]
. Patten, « Liberal Neutrality and Language Policy », p. 372. Plus précisément, il s’agit d’une distribution au prorata des ressources à des individus qui parlent une variété de langues, non pas aux langues elles-mêmes. Bien que certains théoriciens libéraux donnent parfois des caractéristiques telles que la compétition, l’efficacité et les droits à des langues plutôt qu’aux individus qui les parlent (voir, par exemple, Daniel M. Weinstock, 2003, « The Antinomy of Language Policy », dans Language Rights and Political Theory, sous la dir. de Will Kymlicka et Alan Patten, Oxford, Oxford University Press, p. 250-271, aux p. 257 et 263), les libéraux procéduraux et les libéraux culturalistes s’entendent sur le fait que ce sont les individus, et non pas les langues ou les cultures, qui font l’objet de leur attention dans leur théorisation. Aucun de ces deux groupes ne défend un objectif inhérent de diversité linguistique indépendant des objectifs et des résultats de l’autonomie individuelle et du choix individuel.
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[24]
. Pierre A. Coulombe, 1993, « Language Rights, Individual and Communal », Language Problems and Language Planning, vol. 17, no 2, p. 140-152, à la p. 143.
-
[25]
. Weinstock, « The Antinomy of Language Policy », p. 253 et 262.
-
[26]
. Thomas W. Pogge, 2003, « Accommodation Rights for Hispanics in the United States », dans Language Rights and Political Theory, sous la dir. de Will Kymlicka et Alan Patten, Oxford, Oxford University Press, p. 105-122.
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[27]
. Voir Stephen May, 2003, « Misconceiving Minority Languages Rights : Implications for Political Theory », dans Language Rights and Political Theory, op. cit., p. 123-152, aux p. 124-125, pour une discussion sur les caractéristiques souvent associées aux langues minoritaires et majoritaires.
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[28]
. L’argument de Daniel M. Weinstock est similaire à la description des arguments de Nathan Glazer et de Michael Walzer faite par Will Kymlicka (La citoyenneté multiculturelle, p. 97). Précisons que Weinstock est Canadien, Glazer et Walzer sont Étatsuniens.
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[29]
. Les exemples de Thomas W. Pogge incluent un membre d’une minorité nationale hispanique (les Chicanos dans le Nouveau Mexique) et un membre d’une troisième génération d’immigrants du Mexique. Dans les deux cas, Pogge suppose que ces deux jeunes individus fictifs parlent peu ou mal l’anglais, et que cela est attribuable à la décision prise par leurs parents de préserver leur langue maternelle. Apparemment, celui-ci oublie le fait que la plupart des immigrants hispaniques de troisième génération aux États-Unis (et probablement aussi les jeunes Chicanas dans le Nouveau Mexique) parlent seulement l’anglais, donc qu’ils sont monolingues. (Voir Patten, « Liberal Neutrality and Language Policy », op. cit.) Il est intéressant de noter que Thomas W. Pogge utilise des exemples d’une communauté immigrée et d’une communauté minoritaire nationale, prétendument pour se différencier des culturalistes tel Will Kymlicka qui font la différence entre les exigences des minorités nationales comparées à celles des immigrés, et aussi entre les politiques appliquées aux deux groupes.
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[30]
. La contradiction selon laquelle les choix linguistiques d’un individu sont libres et non forcés dans le contexte de la société dominante, alors que ceux des individus appartenant à des communautés minoritaires sont forcés, est fréquemment soulignée par les sociolinguistes. (Voir, par exemple, Stephen May, 2008, Language and Minority Rights, New York, Routledge.) Nous reviendrons sur cette question dans la dernière partie de ce texte pour une discussion plus approfondie.
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[31]
. Voir Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle, p. 288, note 14. Pour l’adoption de l’unilinguisme régional en Belgique, voir Selma K. Sonntag, 1991, Competition and Compromise Amongst Elites in Belgian Language Politics, Bonn, Dümmler.
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[32]
. Shachar, Multicultural Jurisdictions, p. 17-18.
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[33]
. Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle, p. 59-61.
-
[34]
. Shachar, Multicultural Jurisdictions, p. 14 et 117.
-
[35]
. Frost, « Building Thin », op. cit. Une des raisons les plus pressantes pour alléger les identités très visibles, selon les libéraux culturalistes, est d’éviter ou de mitiger les forces ethnolinguistiques qui divisent l’État libéral. Une des critiques les plus accablantes qui attaquent le soutien des libéraux culturalistes pour les protections externes – quoiqu’un soutien très limité pour les contraintes internes – est que celles-ci conduiront à une ghettoïsation des sociétés libérales multiculturelles. Alan Patten (« What Kind of Bilingualism ? », p. 311) s’inquiète du fait que si la langue comme moyen pour la délibération et la discussion publique n’a pas la priorité sur la langue comme marqueur d’identité, « la communauté politique [sera] segmentée en sous-communautés autarciques ». Dans le même ordre d’idées, la remarque qu’« une des plus grandes préoccupations sur la question de la diversité de langues avancée par ceux en faveur du modèle de la langue publique commune est que les locuteurs de certaines langues seront isolés dans des ghettos linguistiques » si leur mobilité sociale (comprendre assimilation à la langue dominante) avorte. (Patten, « Liberal Neutrality and Language Policy », p. 380.) Selon Tariq Modood (Multiculturalism, op. cit.), cette crainte des effets désintégrateurs du multiculturalisme prend de l’ampleur et crée un effet de boomerang.
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[36]
. Will Kymlicka, 2009, Multicultural Odysseys : Navigating the New International Politics of Diversity, Oxford, Oxford University Press.
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[37]
. Lord Macaulay, administrateur colonial en Inde britannique, est mieux connu pour sa directive infamante en 1835 qui stipulait qu’on devait enseigner en anglais aux sujets coloniaux britanniques en Inde.
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[38]
. Kymlicka, Multicultural Odysseys, p. 38-39, note 21.
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[39]
. Ces protections externes sont faibles puisqu’il n’y a pas d’autorité souveraine pour protéger les minorités des majorités, comme c’est le cas au niveau de l’État-nation. À la place, il y a un accord de laissez-faire, pour que les autorités souveraines ne s’ingèrent pas dans les affaires les unes des autres.
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[40]
. Kymlicka, Multicultural Odysseys, p. 39, note 21.
-
[41]
. Robert Phillipson, 1992, Linguistic Imperialism, Oxford, Oxford University Press.
-
[42]
. Kymlicka, Multicultural Odysseys, p. 39, note 21.
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[43]
. Id., p. 92.
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[44]
. Ce à quoi les Chinois peuvent répliquer qu’ils souhaitent « alléger » ou libérer le Tibet de sa culture sociétale féodale théiste peu libérale.
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[45]
. Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle, p. 138.
-
[46]
. Ibid.
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[47]
. Id., p. 137.
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[48]
. Voir May, Language and Minority Rights, chap. 6 ; et Alan Patten, 2005, « The Rights of Internal Linguistic Minorities », dans Minorities Within Minorities : Equality, Rights and Diversity, sous la dir. d’Avigail Eisenberg et Jeff Spinner-Halev, Cambridge (RU), Cambridge University Press, p. 135-154.
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[49]
. Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle, p. 138. Will Kymlicka défend son point de vue quand il explique pourquoi d’autres théoriciens libéraux et lui acceptent la fermeture des frontières.
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[50]
. Patricia Goff, 2000, « Invisible Borders : Economic Liberalization and National Identity », International Studies Quarterly, vol. 44, no 4, p. 533-562.
-
[51]
. Voir Selma K. Sonntag, 2005, « Appropriating Identity or Cultivating Capital ? Global English in Offshoring Services Industries », Anthropology of Work Review, vol. 26, no 6, p. 13-20, pour une discussion sur l’anglais mondial comme capital linguistique.
-
[52]
. Selma K. Sonntag, « Language Politics in Karnataka », communication présentée dans le cadre du congrès de l’Association internationale de science politique, 12-16 juillet 2009, Santiago, Chili.
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[53]
. David Held, 1995, Democracy and the Global Order : From the Modern State to Cosmopolitan Governance, Stanford, Stanford University Press.
-
[54]
. Daniele Archibugi, 2003, « Cosmopolitan Democracy », dans Debating Cosmopolitics, sous la dir. de Daniele Archibugi, London, Verso, p. 1-15, à la p. 8.
-
[55]
. Daniele Archibugi, 2005, « The Language of Democracy : Vernacular or Esperanto ? A Comparison Between the Multiculturalists and Cosmopolitan Perspectives », Political Studies, vol. 53, p. 537-555.
-
[56]
. Peter Ives, 2009, « Cosmopolitanism and Global English : Language Politics in Globalization Debates », Political Studies, Early View (publié en ligne [http://www3.interscience.wiley.com/journal/120121142/issue], p. 13, consulté le 15 février 2010. Je tiens à remercier Peter Ives, spécialiste canadien de théorie politique, de m’avoir initiée aux travaux d’Archibugi sur la démocratie cosmopolite. Notre traitement du cosmopolitisme ici et notre discussion ultérieure d’une approche gramscienne s’appuie considérablement sur les idées d’Ives.
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[57]
. Juliane House, 2003, « English as a Lingua Franca : A Threat to Multilingualism ? », Journal of Sociolinguistics, vol. 7, no 4, p. 556-578 ; Barbara Seidlhofer et Jennifer Jenkins, 2003, « English as a Lingua Franca and the Politics of Property », dans The Politics of English as a World Language, sous la dir. de Christian Mair, Amsterdam, Rodopi, p. 139-154 ; Jenkins, Englishas Lingua Franca, op. cit. ; Annual Review of Applied Linguistics, 2006, vol. 26.
-
[58]
. House, « English as a Lingua Franca », op. cit.
-
[59]
. Voir note 57 ci-dessus.
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[60]
. Voir par exemple la revue Critical Inquiry in Language Studies, Routledge, Taylor & Francis Group, Philadelphia ; James W. Tollefson (dir.), 2002, Language Policies in Education : Critical Issues, Mahwah (NJ), Lawrence Erlbaum ; Alastair Pennycook, 1994, The Cultural Politics of English as an International Language, Cambridge (RU), Cambridge University Press. Voir aussi Sue Wright, 2004, Language Policy and Language Planning : From Nationalism to Globalization, New York, Palgrave Macmillan, chap. 8, pour une discussion de ceux qu’elle nomme les « linguistes critiques ».
-
[61]
. Wright, Language Policy and Language Planning, p. 157.
-
[62]
. Peter Ives, 2004, Language and Hegemony in Gramsci, London, Pluto Press, p. 66 et 71.
-
[63]
. Peter Ives (Language and Hegemony in Gramsci, p. 71) note que « l’hégémonie rend possibles des analyses institutionnelles de l’idéologie ». Robert Phillipson (Linguistic Imperialism, op. cit.) a développé une des analyses institutionnelles les plus exhaustives de la diffusion mondiale de l’anglais à partir d’une perspective d’hégémonie linguistique.
-
[64]
. Voir May, « Misconceiving Minority Language Rights », op. cit.
-
[65]
. Au niveau mondial, c’est une élite comprador. (Voir Phillipson, Linguistic Imperialism, p. 286 ; et Robert Phillipson, 2003, « English for the Globe, or Globe-Trotters ? », dans The Politics of English as a World Language, sous la dir. de Christian Mair, Amsterdam, Rodopi, p. 19-30.)
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[66]
. Perpétuant par là, à travers l’anglais mondial, le néo-impérialisme de la Grande-Bretagne et des États-Unis. (Phillipson, Linguistic Imperialism, op. cit.) Il y a aussi le sentiment que l’anglais diminue en fait la mobilité sociale et la participation démocratique en ce sens qu’il sape l’accès à l’éducation : la plupart des enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle.
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[67]
. Wright, Language Policy and Language Planning, p. 168.
-
[68]
. Id., p. 168 et 170. [Mes italiques.]
-
[69]
. Robert Bocock, 1986, Hegemony, Chichester (RU), Ellis Horwood, Ltd., p. 64.
-
[70]
. May, « Misconceiving Minority Languages Rights », p. 150-151. [En italique dans l’original.]
-
[71]
. Ives, « Cosmopolitanism & Global English », p. 24.
-
[72]
. May, Language and Minority Rights, p. 11-12.
-
[73]
. Voir Wright, Language Policy and Language Planning, p. 177.
-
[74]
. Peter Ives, 2004, Gramsci’s Politics of Language : Engaging the Bakhtin Circle and the Frankfurt School, Toronto, University of Toronto Press.
-
[75]
. Jenkins, English as a Lingua Franca, op. cit.
-
[76]
. Id., p. 3, 17 et 13.
-
[77]
. Ives, « Cosmopolitanism & Global English », op. cit.
-
[78]
. Voir Phillipson, « English for the Globe », op. cit., pour une discussion sur l’anglais mondial comme la langue préférée d’une élite mondiale anglophile.
-
[79]
. J’aimerais remercier un des examinateurs anonymes d’avoir attiré mon attention sur le fait que ceux dont l’anglais est la langue maternelle ne gèrent pas toujours l’ELF proprement est un sujet populaire de recherche sur l’ELF.
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[80]
. Wright, Language Policy and Language Planning, p. 157.
-
[81]
. Voir le journal World Englishes, sous la dir. de Braj B. Kachru et Larry E. Smith, Oxford, Blackwell.
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[82]
. Winifred R. Poster, 2007, « Who’s on the Line ? Indian Call Center Agents Pose as Americans for U.S.-outsourced Firms », Industrial Relations, vol. 46, no 2, p. 271-304.
-
[83]
. Id., p. 296.
-
[84]
. Selma K. Sonntag, 2009, « Linguistic Globalization and the Call Center Industry : Imperialism, Hegemony or Cosmopolitanism ? », Language Policy, vol. 8, p. 5-25, à la p. 14.
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[85]
. Ibid. À noter que la discussion antérieure du soutien de Will Kymlicka à la fermeture des frontières trouve bien sa place dans cette hégémonie mondiale.
-
[86]
. Peter Ives, 2006, « “Global English” : Linguistic Imperialism or Practical Lingua Franca ? », Studies in Language and Capitalism, vol. 1, p. 121-141, à la p. 135.
-
[87]
. Anne Phillips, 2007, Multiculturalism Without Culture, Princeton, Princeton University Press, p. 105.
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[88]
. C’était l’argument de Thomas W. Pogge déjà mentionné plus haut. Pour une discussion sur la façon dont l’autonomie des femmes est souvent supposément contrainte par la culture, voir id., p. 40.
-
[89]
. Ibid.
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[90]
. Thomas Clayton, 2005, « Essay Review : On Globalization, Hegemony and Resistance in Selma K. Sonntag’s The Local Politics of Global English : Case Studies in Linguistic Globalization », Globalization, Societies and Education, vol. 3, no 1, p. 127- 135.
-
[91]
. Alastair Pennycook, 1995, « English in the World / The World in English », dans Power and Inequality in Language Education, sous la dir. de James W. Tollefson, Cambridge (RU), Cambridge University Press, p. 34-58.