Résumés
Résumé
Telle qu’elle est le plus souvent conçue, la thématique du « développement durable » renvoie à un large ensemble de changements profonds à réaliser dans toutes les sphères de la société. Pour cette raison, elle s’inscrit logiquement dans une tonalité de mobilisation générale. Elle débouche fréquemment sur un appel à des procédures rénovées dans l’organisation de la vie collective, de façon à favoriser toutes les coopérations utiles. Autour des questions de « développement durable » et de « gouvernance » s’est ainsi formée une problématique commune sur les procédures à mettre en place pour pouvoir rapprocher, ou au moins faire réfléchir et discuter, des acteurs aux intérêts potentiellement divergents. D’une certaine manière, le « développement durable » est pris de façon plus ou moins explicite comme une incitation à repenser la question de la pratique de la démocratie et des institutions à partir desquelles elle est censée fonctionner. C’est même une forme d’équation qui tend presque à être posée entre « développement durable » et « démocratie », avec une relation de dépendance entre les deux termes. Un tel postulat incite à questionner la nature et les ressorts de cet assemblage discursif, notamment pour mieux saisir les dispositifs institutionnels redéployés en prolongement. Quelle forme d’avancée démocratique est dessinée ? Quels présupposés sont ainsi articulés ? Quelles propositions arrivent dans les discussions ? Sur quels dispositifs ces propositions tendent-elles à déboucher ? Quelles pratiques prennent forme et dans quelle mesure viennent-elles en prolongement de ce qui s’apparente à un programme de gouvernement renouvelé ? C’est à ces questions que cette contribution propose de répondre.
Abstract
As it is most often conceived, the theme of “sustainable development” refers to a wide range of changes to be carried out in all spheres of society. For this reason, it is logically in line with a tone of general mobilization. It frequently leads to a call for renewed procedures in the organization of community life, in order to encourage all the cooperations that could be useful. A common problem on the procedures to be put in place to reconcile – or at least make them think and discuss – actors with potentially divergent interests has thus formed around the issues of sustainable development and governance. In a sense, “sustainable development” is, more or less explicitly, to be taken as an incentive to rethink the issues of the practical experience of democracy and of the institutions from which it is supposed to operate. It is even a form of equation that almost tends to be raised between “sustainable development” and “democracy”, with a relationship of dependency between the two terms. Such an assumption is an invitation to question the nature and the logics of this discursive assemblage, in particular to understand the institutional arrangements which tend to be redeployed. What kind of progress towards democracy is drawn ? What assumptions are articulated ? What proposals arrive in the discussions ? To what devices might these proposals lead ? What kinds of practices are taking shape and to what extent do they come as a continuation of what seems to be a renewed programme of government ? This contribution attempts to find answers to these questions.