Résumés
Résumé
S’appuyant sur l’exemple de Toronto, cet article cherche à élucider les raisons pour lesquelles plusieurs militants ont recours au langage de la démocratie locale dans leur lutte contre le néolibéralisme. Il est très fréquent que les citoyens perçoivent les réformes urbaines légitimées au nom de la compétitivité mondiale comme une menace directe à leur qualité de vie locale. Cet antagonisme, longtemps conçu par les analystes urbains comme un conflit entre la « valeur d’usage » et la « valeur d’échange », prend toutefois une dimension particulière à Toronto avec le retour d’un régime de centre-gauche caractérisé par la synthèse de ces deux pôles qui s’expliquerait par une dynamique de normalisation du néolibéralisme.
Abstract
Based on the example of Toronto, this article seeks to understand why many activists use the language of local democracy in their struggle against neoliberalism. Recent urban reforms have often been legitimated as “necessary” for global competitiveness. Yet, these reforms have been perceived by residents as a direct threat to their quality of life. While this antagonism has long been analysed as the opposition between “use value” and “exchange value”, the return to power of a centre-left regime in Toronto is better characterized by a synthesis between these two poles, which exemplifies the process of normalizing neoliberalism.