FR :
Cet article porte sur la performance électorale des candidates à l’élection fédérale de 2000. Il vise à comprendre pourquoi a alors cessé de croître la proportion de femmes élues à la Chambre des communes, comme cela a été le cas après chaque scrutin fédéral depuis les années 1980. L’analyse, qui repose sur la notion de « compétitivité », retient les candidatures féminines et masculines pour les cinq principales formations politiques en lice en 2000 qui ont été élues ou sont arrivées deuxièmes en termes du nombre de votes exprimés. Une conclusion veut que la stagnation du nombre des femmes élues à l’élection fédérale de 2000 ne soit pas imputable au fait que les candidates ont brigué les suffrages dans des conditions de moindre compétitivité que les candidats. La situation relève bien davantage du fait que, primo, en 2000 ce sont surtout des députées qui ont été réélues et, secundo, les candidates qui n’avaient jamais siégé à la Chambre des communes n’ont pas hérité de leur juste part des meilleures circonscriptions — les circonscriptions dites « héritières ». Si les partis politiques étaient sincères lorsqu’ils affirment souhaiter l’avènement de plus de femmes en politique, ils réserveraient en priorité aux femmes ces circonscriptions héritières et ce, pour quelques élections fédérales encore, soit le temps de redresser la situation au regard de la représentation des femmes et des hommes à la Chambre des communes du Canada.
EN :
This article deals with the electoral performance of female candidates during the 2000 federal election. It aims at understanding why the proportion of women MPs, which had been steadily on the rise since the 1980 election, ceased to increase in this election. The analysis, which is based on the notion of "competitiveness," examines female and male candidacies from the five major electoral parties running in 2000. The study closely examines candidates who were either elected or came in second in terms of votes cast. One conclusion the analysis draws is that the stagnation of the number of women elected during the 2000 federal election cannot be attributed to the fact that female candidates were running in less competitive conditions than their male counterparts. Rather, the stagnation can be attributed to the following factors: first, in 2000, the women who did accede to the House of Commons were, for the most part, female MPs who were re-elected to their position ; and, second, female candidates who had never previously been elected to the House of Commons did not have access to their fair share of competitive ridings - these ridings are termed "inherited" ridings. If political parties were sincere in their wish for a greater number of women in politics, they would give women the priority and reserve these inherited ridings for them for a number of federal elections to come in order to redress the situation as regards the representation of women and men in the House of Commons of Canada.