FR :
Au cours des deux dernières décennies, la désaffection à l’égard des idéaux socialistes a favorisé l’élaboration d’une réponse libérale radicale à la crise écologique. Cette position environnementale, qui préconise l’extension des procédures d’appropriation privée à l’ensemble des ressources naturelles, est issue de deux écoles de pensée, l’environnementalisme de marché et le libertarisme, qui ne sont que rarement différenciées dans la littérature. Il est pourtant important de les distinguer lorsqu’il s’agit d’évaluer l’option de la privatisation, parce que leurs divergences théoriques se traduisent par des options opposées dans le domaine de la gestion environnementale. L’examen de leurs propositions respectives montre que ces deux optiques se heurtent à des problèmes de faisabilité et qu’elles soulèvent des objections philosophiques concernant la définition d’une société juste. Ainsi, même si les difficultés pratiques inhérentes à un système capitaliste pur pouvaient être résolues approximativement, la question de la réconciliation entre environnement et marché resterait ouverte.
EN :
The loss of interest in socialist ideals over the past two decades has cleared the way for the elaboration of a radical liberal response for resolving the ecological crisis. This environmental position proposes a more comprehensive extension of the procedures of private appropriation over the domain of natural resources. This approach stems from two schools of thought—free-market environmentalism and libertarianism—which are rarely differentiated in the literature. Such a distinction is indeed significant in evaluating privatization as an option because theoretical divergences translate into conflicting options in the area of environmental management. An examination of their respective proposals demonstrates that both options are prone to problems of feasibility and philosophical objections concerning the definition of a just society. As such, even if the practical difficulties inherent to a pure capitalist system could be generally resolved, the question of reconciling the needs of the environment with market principles remains unanswered.