Résumés
Résumé
Cet article propose une analyse du mouvement social qui s’est opposé en France à la fin de l’année 1995 au plan gouvernemental de réforme de la sécurité sociale et de la Société nationale des chemins de fer (SNCF). La thèse des auteurs est que cette crise a trouvé son origine dans la conjonction de trois manquements à la parole de l’État s’inscrivant dans des temporalités différentes et que le plan de réforme a mis en synchronie : les promesses électorales du Président de la République, encore toutes fraîches et à l’exact opposé du plan de réforme retenu; les engagements en matière de retraite pris à l’égard des salariés concernés et qui sont dénoncés unilatéralement et sans dédommagement; enfin les assurances données par les gouvernements socialistes que les plans de rigueur successifs engagés depuis 1983 et la stratégie de désinflation compétitive qui les sous-tendait déboucheraient sur la prospérité pour les salariés.
Abstract
This article analyses the French social movement which opposed Juppé's social security and national railway (SNCF) reforms during the last month of 1995. This essay suggests that this crisis originated in the convergence of three breaches of government promises which despite having occurred at différent times were highlighted by Juppé's reforms: first are the Présidents électoral promises, still fresh in the memory of the people, which contradicted the reforms; second were the commitments regarding public pension liabilities which were unilaterally denounced without any compensation; and third were the Socialist government's assurances that the austerity measures undertaken since 1983, based on the strategy of competitive inflation, would result in prosperity for wage-earners.
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