Résumés
Résumé
Le roman Terra Nostra de Carlos Fuentes constitue une tentative singulière d’écriture et de représentation des événements du passé de l’Amérique colonisée dans le contexte d’une relation à l’Espagne conquérante. Il se risque à une interprétation moins dépendante des faits que de l’imaginaire. En faisant du rêve son suppôt d’interprétation et de remémoration du passé, Terra Nostra fait aussi du temps une peau de taureau tendue entre les deux aspirations indissociables de la réminiscence et de l’advenir. L’intégration du rêve permet de concevoir une mémoire pluridirectionnelle qui cherche autant le souffle d’un avenir dans le passé que les fruits de germes lointains dans le déploiement de l’actualité. Bien plus qu’une suture subjective qui mêle et adapte l’histoire à la mémoire, le rêve est aussi le moyen par lequel se médiatise la mémoire dans Terra Nostra.
Abstract
The relation of dreams to memory is the basis of Fuentes’s novel Terra Nostra. Memory, which is the real point of reference to the imaginary realm of dreams, is constantly portrayed as new realities by Fuentes through the oneiric process. Instead of going back in time in small steps, a narrative method more apt to discuss what “ should ” have been, Fuentes offers us an account of what “ could ” have been. He does so using the particular relation of dreams with time. Starting from the premise that desire stamps memory and that dream is “an accomplishment of desire”, he creates a narration owing as much to the past as to the future; structural elements of the physical subject. The sequential construction of the novel is based on hypotheses and desires, through which past and present relentlessly converge towards a future, seeking a new dawn. This creates an appealing mosaic of present, past, and future – a recollection of things past from a future standpoint.
Parties annexes
Références bibliographiques
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