Résumés
Résumé
Cet article propose d’explorer les traces que laisse le Festival de Cannes dans la mémoire de ses spectateurs au travers des images photographiques que ces derniers produisent, achètent ou « volent », le temps d’une pause cannoise. Plongées dans un bain cinématographique, ces « mises à l’épreuve » de la réalité festivalière se fixent en cicatrices visuelles qu’arborent les publics, s’incarnent en démarches de spectateurs qui révèlent parfois des pas mis volontairement dans la mauvaise empreinte. L’imaginaire qui se trouve piégé dans les « photographies souvenir » du Festival de Cannes témoigne des moyens que se donne le cinéphile ordinaire de croire et de faire croire à sa participation au monde du cinéma. Cet attachement particulier au Festival de Cannes, réifiant le fétichisme déjà mis en place par le dispositif cinématographique, griffe de sa marque la carrière de spectateurs cannois.
Abstract
This paper explores the traces left by the Cannes Film Festival in the audience’s memory via the photographs they take, buy or “ steal ” during this event. Plunged in the dark room of cinema, these pieces of evidence of the real festival emerge as visual scars displayed by different audiences and materialize as deliberately self deceptive spectator behavior. The imaginary world thus captured in these “ souvenir pictures ” of the festival are external proof of the ways and means the ordinary cinema lover uses to convince himself and others of his real participation in the film world. This specific relationship with the Cannes Film Festival reinforces the fetishism already created by the world of cinema and leaves its mark on the spectators’ itinerary.