Volume 98, numéro 1, 2018
Sommaire (7 articles)
Note de recherche / Research Note
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Management of Pratylenchus penetrans and Verticilllium symptoms in strawberry
Guy Bélair, Jean Coulombe et Nathalie Dauphinais
p. 1–3
RésuméEN :
Under field conditions, the effect of a single rotation with corn, cruciferous crops (canola followed by white mustard) as green manure, oats, and forage pearl millet was measured on the density of Pratylenchus penetrans and its impact on damage and losses caused by Verticillium dahliae in a strawberry plantation the following year. The lowest density of P. penetrans was recorded following forage pearl millet and green cruciferous manure, and in both cases, it was below the known pest threshold in strawberry of 500 P. penetrans kg-1 soil. Both green manure of cruciferous plants and forage pearl millet reduced the incidence of Verticillium wilt and increased the growth of strawberry plants. In the fall, the number of crowns and the number of daughter plants were significantly higher following forage pearl millet or cruciferous plants than corn. The highest wilt symptoms and the lowest strawberry growth were observed in plots previously planted with corn, which also harboured the highest spring populations of P. penetrans. Those results support a positive interaction between P. penetrans and V. dahliae, even more importantly so on susceptible cultivard such as ‘Jewell’.
FR :
Nous avons mesuré, en conditions naturelles, l’effet d’une seule rotation avec du maïs, des cultures crucifères (canola suivi de la moutarde blanche) utilisées comme engrais vert, de l’avoine et du millet perlé fourager sur la densité de Pratylenchus penetrans et son impact sur le dommage est les pertes causés par le Verticillium dahliae dans une plantation de fraises l’année suivante. Les plus faibles densités de P. penetrans ont été enregistrées après le millet perlé fourager et l’engrais vert des crucifères; dans les deux cas, les densités enregistrées se trouvaient sous le seuil d’infestation reconnu pour la fraise, c’est-à-dire 500 P. penetrans kg-1 sol. L’engrais vert des plantes crucifères et le millet perlé fourager ont réduit l’incidence de la flétrissure verticillienne et augmenté la croissance des plants de fraise. À l’automne, le nombre de couronnes et le nombre de jeunes plants étaient significativement plus élevés après le millet perlé fourager et les plantes crucifères qu’après le maïs. Les symptômes de flétrissure les plus élevés et la plus faible croissance des fraises ont été observés dans les parcelles qui avait précédemment été plantées avec du maïs; ces parcelles abritaient également les populations de P. penetrans les plus élevées au printemps. Ces résultats supportent l’interaction positive entre le P. penetrans et le V. dahliae, laquelle se fait sentir de façon encore plus significative chez les cultivars sensibles comme le ‘Jewell’.
Résumés des conférences / Conference Abstracts
Articles scientifiques / Scientifics Articles
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Pigments photosynthétiques, enzymes antioxydantes et potentiel osmotique foliaire de dix génotypes de blé dur (Triticum durum) : effet du stress hydrique
Karima Bouchemal, Ryma Bouldjadj, Mohamed Nadir Belbekri, Nadia Ykhlef et Abdelhamid Djekoun
p. 13–24
RésuméFR :
L’ajustement osmotique, les pigments photosynthétiques et les changements d’activités des antioxydants enzymatiques ont été évalués chez dix génotypes de blé dur (Triticum durum) soumis à des conditions de stress hydrique. Les plantules de blé ont germé en hydroponie, en chambre de culture. Le stress hydrique a été appliqué aux quatrième et cinquième stades de la feuille par l’ajout d’une solution de polyéthylène glycol (PEG 6000) (-0,49 MPa). Le potentiel osmotique ainsi que la teneur en chlorophylle totale (Chl a+b) et en caroténoïdes (Car) ont été déterminés. Des analyses électrophorétiques ont été effectuées pour trois enzymes antioxydantes, soit la superoxyde dismutase (SOD), la guaïacol peroxydase (GPOX) et la catalase (CAT), en utilisant l’électrophorèse sur gel de polyacrylamide (PAGE) en conditions natives. Les résultats obtenus montrent une réduction du potentiel osmotique foliaire et une diminution de Chl a+b et Car sous l’effet du stress hydrique. Toutefois, il existe des différences significatives entre les génotypes étudiés en réponse au traitement imposé. PAGE a permis de montrer une augmentation dans l’intensité des enzymes étudiées et une apparition d’isoformes supplémentaires, dont une de CAT et trois de SOD, en conditions de stress. Ces différences dans les réponses au stress hydrique pourraient être des indices utiles et fiables pour la sélection de génotypes tolérants de blé dur.
EN :
Osmotic adjustment, photosynthetic pigments and changes in antioxidant enzyme activities were evaluated in ten durum wheat (Triticum durum) genotypes under water stress conditions. The wheat seedlings germinated in hydroponic conditions in a growth chamber. Water deficit was performed at the fourth and fifth leaf stages using a polyethylene glycol (PEG 6000) solution (-0.49 MPa). Osmotic potential as well as total chlorophyll (Chl a+b) and carotenoid (Car) contents were investigated. Electrophoretic analyses were performed for three antioxidant enzymes: superoxide dismutase (SOD), guaiacol peroxidase (GPOX) and catalase (CAT) using native polyacrylamide gel electrophoresis (PAGE). The results obtained show a reduction in leaf osmotic potential and a decrease in Chl a+b and Car contents under water stress conditions. However, there are significant differences between the genotypes studied in their response to the treatment. PAGE showed an increased intensity in the enzymes studied and the appearance of additional isoforms, including one CAT and three SOD, under stress conditions. These differences in water stress response could be useful and reliable indices for the selection of tolerant durum wheat genotypes.
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Évaluation de maladies racinaires du soya dans des champs de la Montérégie en 2014 et 2015
Yvan Faucher, Sylvie Rioux, Nicole Bourget, Sylvie Thibaudeau, Brigitte Duval, Stéphanie Mathieu, Ann-Marie Breton et Louise O’Donoughue
p. 25–35
RésuméFR :
Un inventaire des maladies racinaires du soya causées par des champignons et des oomycètes a été réalisé en 2014 et 2015 dans 80 champs situés en Montérégie et 4 au Centre-du-Québec. Douze plantules au stade de deux feuilles trifoliées ont été prélevées par champ pour évaluer l’état sanitaire de leurs racines (indice racinaire) selon une échelle de 1 à 5 (1 = belles racines abondantes ; 5 = nécroses et peu de racines), et pour révéler dans ces racines, à l’aide de techniques de mise en culture, la présence de champignons et d’oomycètes pathogènes. L’indice racinaire moyen pour l’ensemble des champs était de 2,6 en 2014 et 3,2 en 2015. Des espèces de Pythium et de Fusarium étaient présentes dans presque 100 % des champs chaque année, alors que Rhizoctonia solani et Thielaviopsis basicola ont été plus abondants en 2015 (88 % des champs) qu’en 2014 (52 %). Phytophthora sojae n’a été isolé d’aucune racine, mais l’a été à partir des sols de 37 % des champs. Les espèces de Fusarium les plus fréquentes étaient F. solani, F. oxysporum et F. equiseti, présentes dans au moins 60 % des champs. La méthode d’analyse « stepwise » a sélectionné trois facteurs pour expliquer la variation de l’indice racinaire, dont deux ont montré des différences significatives entre leurs niveaux, soit le type de semence (indice plus élevé pour non-OGM que pour OGM) et le nombre d’années en culture de soya au cours des quatre dernières années (indice augmentant avec le nombre d’années). Le travail du sol a été le seul facteur sélectionné pour expliquer la variation des Fusarium totaux (somme diminuant avec l’intensité du travail de sol).
EN :
A survey on soybean root diseases caused by fungi and oomycetes was conducted in 2014 and 2015 in 80 fields in Montérégie and 4 fields in Centre-du-Québec. Twelve seedlings at two-trifoliate-leaf stage were collected per field to assess their root health (root index) on a scale of 1 to 5 (1 = healthy abundant roots, 5 = necrosis and few roots), and to reveal in theses roots, by plating techniques, the presence of pathogenic fungi and oomycetes. The average root index for all fields was 2.6 in 2014 and 3.2 in 2015. Pythium and Fusarium species were present in almost 100% of the fields each year, while Rhizoctonia solani and Thielaviopsis basicola were more abundant in 2015 (88% of the fields) than in 2014 (52%). Phytophthora sojae was not isolated from any root, but was isolated from soils in 37% of the fields. The most common Fusarium species were F. solani, F. oxysporum and F. equiseti, found in at least 60% of the fields. The stepwise-analysis method selected three factors to explain the variation of root index, two of which showed significant differences between their levels, namely the type of seeds (higher index for non-GMOs than for GMOs). and the number of years in soybean crop over the past four years (index increasing with the number of years). Tillage was the only factor selected to explain the variation of the sum of Fusarium isolates (sum decreasing with the intensity of tillage).
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Parasitoid guild and parasitism rate of the obliquebanded leafroller in IPM orchards and adjacent woodlands
Jacinthe Tremblay, Paula Cabrera, Daniel Cormier, Jacques Brodeur et Éric Lucas
p. 36–45
RésuméEN :
The obliquebanded leafroller (OBLR), Choristoneura rosaceana (Harris) [Lepidoptera: Tortricidae], a primary pest in Quebec apple orchards, can be naturally parasitized. Knowing that habitats around crop’s peripheries are reservoirs for natural enemies of pests, the objective of the present investigation was to assess parasitism and parasitoid guild composition associated with the OBLR. The two-year study included orchards under integrated pest management, their edges, and adjacent woodlands. Parasitism was assessed using sentinel OBLR larvae and considered spring, early summer and late summer. Parasitism rates between regions with different vegetation composition were not significantly different. The first year, late summer larvae showed higher parasitism in orchards (27%), compared to edges (7%) and woodlands (11%). The following year, larvae exposed in early summer had higher parasitism rate in edges (28%) compared to orchards and woodlands (17% in both zones). Nineteen parasitoid species parasitized sentinel larvae. The tachinid Actia interrupta (Curran), the most abundant species, represented 28 and 62% of species the first and the second year respectively. Our research demonstrates that natural biological regulation of the OBLR is the result of a highly diversified parasitoid guild and this should be taken into account in any Integrated Pest Management program.
FR :
Choristoneura rosaceana (Harris) [Lepidoptera : Tortricidae] (TBO), ravageur primaire des vergers de pommiers au Québec, peut être naturellement parasitée. Étant donné que les habitats près des périphéries des cultures sont des réservoirs pour les ennemis naturels des ravageurs, l’objectif de cette recherche était d’évaluer le parasitisme et la diversité des parasitoïdes de la TBO. L’étude sur deux ans porte sur les vergers sous régie intégrée, leurs lisières et boisés adjacents. Le parasitisme fut évalué avec des larves sentinelles de TBO, placées à différentes périodes (printemps, début, fin d’été). L’année 1, seules les larves de fin d’été ont présenté des différences significatives entre les zones : parasitisme supérieur en verger (27 %), comparativement à la lisière (7 %) et aux boisés (11 %). L’année suivante, les larves exposées en début d’été présentaient un parasitisme supérieur en lisière (28 %), par rapport aux larves en verger et dans les boisés (17 %). Dix-neuf espèces de parasitoïdes ont attaqué les larves sentinelles de TBO. Le tachinaire Actia interrupta (Curran) était le plus abondant (28 % année 1 et 62 % année 2). Nos résultats démontrent que la régulation naturelle de la TBO est le résultat de l’action d’une guilde très diversifiée de parasitoïdes, qui doit être prise en compte dans tout programme de lutte.
Communication brève / Short Communication
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Interceptions and captures of Halyomorpha halys (Hemiptera: Pentatomidae) in Quebec from 2008 to 2018
Gérald Chouinard, Mikael Larose, Jean-Philippe Légaré, Gaétan Bourgeois, Gaétan Racette et Maryse Barrette
p. 46–50
RésuméEN :
The brown marmorated stink bug, Halyomorpha halys (Heteroptera: Pentatomidae), was monitored in southern Quebec through a network of 137 baited pyramid traps deployed in urban and rural habitats between 2014 and 2017. Overall, 73 adults and 9 nymphs were captured. The first capture in rural (an apple orchard) and in urban areas (in Montreal) were observed in 2016. In that same year, 87% of the 54 individuals (adults) caught in Montreal were from a single trap. Similarly in 2017, only two adults were captured in rural habitats and 87% of the 25 captures (16 adults and 9 nymphs) in urban habitats were from the same trap as in 2016. This trap was the only one in which nymphs of various stages were collected, which suggests population establishment in Montreal. Haplotyped specimens from this site (four adults and two nymphs) were all of the H1 haplotype. Over 40 interceptions and sightings by citizens during the period 2008-2018 are also reported.
FR :
La punaise marbrée, Halyomorpha halys (Heteroptera: Pentatomidae), a été dépistée dans le sud du Québec à travers un réseau de 137 pièges pyramidaux appâtés déployés en milieux urbains et ruraux entre 2014 et 2017. Au total, 73 adultes et 9 nymphes ont été capturés. La première capture en milieu rural (un verger de pommiers) et les premières captures en milieu urbain (à Montréal) ont été rapportées en 2016. La même année, 87 % des 54 individus (adultes) capturés à Montréal provenaient du même piège. Similairement en 2017, seulement deux adultes ont été capturés en milieu rural et 87 % des 25 captures (16 adultes et 9 larves) en milieu urbain ont été observées dans le même piège qu’en 2016. Ce piège a aussi été le seul dans lequel des larves de différents stades ont été capturées, suggérant un établissement de population à Montréal. Les spécimens de ce site (quatre adultes et deux larves), séquencés à cette fin, se sont révélés être de l’haplotype H1. Plus de 40 observations et interceptions par les citoyens entre 2008 et 2018 sont aussi rapportées.