Volume 88, numéro 3, 2007 La phytoprotection, 100 ans de découvertes! Phytoprotection: 100 years of discovery
Sommaire (5 articles)
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Characterization of resistance to crenate broomrape (Orobanche crenata) in a new small-seeded line of Tunisian faba beans
Zouhaier Abbes, Mohamed Kharrat, Philippe Simier et Wided Chaïbi
p. 83–92
RésuméEN :
Orobanche crenata, crenate broomrape, causes major drawbacks in faba bean production in Mediterranean countries. The development of resistant varieties remains the most efficient way to solve this problem. This study was designed to assess the resistance of the breeding line XBJ90.03-16-1-1-1-1 to crenate broomrape, using cv. Bachaar as a susceptible control. Incidence and severity parameters were evaluated in infested fields to values reaching 95% and 4 (on a 1 to 9 scale), respectively, in 'Bachaar', and reaching only 5% and 1.5, in 'XBJ90.03-16-1-1-1-1'. This selected line displayed, at the most, an average of one emerged crenate broomrape individual per plant at crop maturity, whereas 'Bachaar' plants displayed five emerged broomrape individuals under the same conditions. In addition, the seed yield of 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' plants was two-fold higher than that of 'Bachaar'. In pot experiments, number and total dry weight of broomrape individuals per plant were significantly higher for 'Bachaar' than for 'XBJ90.03-16-1-1-1-1'. In root chambers, percent germination of broomrape seeds was five-fold lower in the vicinity of 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' roots (3%) than close to 'Bachaar' roots (15%). The direct consequence was a limited number of broomrape tubercles per 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' plant. Furthermore, tubercle formation on 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' roots was delayed by a week compared with the infection process on 'Bachaar' roots. Finally, some features of 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' roots were characterized, such as the low amount of exudation of germination stimulant, which, combined with a deep root system, triggers resistance to the parasite.
FR :
L'orobanche crénelée, Orobanche crenata, occasionne des problèmes majeurs à la production de féverole à petits grains dans la région méditerranéenne. Le développement de variétés résistantes demeure le moyen le plus efficace de résoudre ce problème. Les travaux réalisés visaient à estimer le degré de résistance de la lignée sélectionnée XBJ90.03-16-1-1-1-1 à l'orobanche crénelée, en prenant le cultivar Bachaar comme témoin sensible. Dans des champs infestés, les paramètres d'incidence et de sévérité ont été estimés à 95 % et à 4 (sur une échelle de 1 à 9), respectivement, pour 'Bachaar' et seulement à 5 % et 1,5 pour 'XBJ90.03-16-1-1-1-1'. À maturité des cultures, sur la ligne sélectionnée, on observait tout au plus l'émergence d'un individu d'orobanche par plant en moyenne, comparativement à cinq émergences par plant chez le cv. Bachaar. De plus, le rendement grainier de 'XBJ90.03-16-1-1-1-1' a été deux fois plus élevé que celui de 'Bachaar'. En pot, le cv. Bachaar a montré un nombre et un poids sec total d'orobanche par plant plus élevés que ceux de la lignée XBJ90.03-16-1-1-1-1. En chambre racinaire, le taux de germination des graines d'orobanche a été cinq fois inférieur à proximité des racines des plants de la lignée XBJ90.03-16-1-1-1-1 (3 %) qu'à proximité des racines du cv. Bachaar (15 %), ce qui a résulté en un nombre limité de tubercules d'orobanche par plant de 'XBJ90.03-16-1-1-1-1'. Le développement des tubercules a par ailleurs été retardé d'une semaine chez les racines de cette lignée en comparaison au processus infectieux observable sur les racines de 'Bachaar'. Enfin, nos travaux ont souligné quelques caractéristiques des racines de la lignée XBJ90.03-16-1-1-1-1, incluant leur exsudation peu stimulante qui, en combinaison avec un système racinaire profond, favorise la résistance au parasite.
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Evaluation of host resistance inducers and conventional products for fire blight management in loquat and quince
Kubilay Kurtulus Bastas et Salih Maden
p. 93–101
RésuméEN :
Fire blight disease is one of the most destructive diseases of pome fruits. Due to the lack of effective, non-phytotoxic and publicly acceptable materials for controlling fire blight in pome fruit trees, new strategies to manage Erwinia amylovora fire blight are being sought. The resistance-inducing compounds prohexadione-Ca, harpin protein and benzothiadiazole (acibenzolar-S-methyl), the fertilizer humic acid, the bactericides streptomycin and copper salts, and combinations of copper with chemicals were evaluated for their ability to control fire blight on quince and loquat cultivars. Prohexadione-Ca was applied at a rate of 125 mg L-1 at two shoot lengths (6-12 cm and 15-20 cm), while benzothiadiazole + metalaxyl (135 mg L-1) and harpin (50 mg L-1) were applied when the shoots measured between 15-20 cm, and again at 30-35 cm. On loquat cv. Cukurgobek, benzothiadiazole + metalaxyl showed about 60% effectiveness. The addition of copper salts reduced the effectiveness of benzothiadiazole + metalaxyl. On quince cultivars, streptomycin (P ≤ 0.05) was the most effective treatment during both years, followed by the harpin protein alone and in combination with copper salts. Prohexadione-Ca, benzothiadiazole + metalaxyl, and harpin protein applications reduced disease severity on inoculated shoots compared with copper and untreated controls. Prohexadione-Ca reduced both shoot length and shoot blight on the two hosts. Humic acid applications were ineffective in controlling fire blight on loquat and quince cultivars. Quince cv. Eşme showed lower disease severity than cv. Ekmek (P ≤ 0.05). The use of resistance-inducing substances during the early phase of shoot growth may offer a means of managing the shoot blight phase of fire blight disease on quince and loquat.
FR :
La brûlure bactérienne est l'une des maladies les plus néfastes chez les fruits à pépins. En l'absence de produits efficaces, non phytotoxiques et socialement acceptables pour lutter contre cette maladie causée par Erwinia amylovora chez les pomoïdées, de nouvelles stratégies sont recherchées. La capacité de certains composés pouvant induire de la résistance (prohéxadione-Ca, protéine harpine et benzothiadiazole (acibenzolar-S-méthyle)), de l'acide humique utilisé en tant que fertilisant, de bactéricides (streptomycine et sel de cuivre), ainsi que des combinaisons de cuivre et de produits chimiques à lutter contre la brûlure bactérienne chez des cultivars de néflier du Japon et de cognassier a été évaluée. La prohéxadione-Ca a été appliquée à un taux de 125 mg L-1 sur deux longueurs de pousses (6-12 cm et 15-20 cm), tandis que le benzothiadiazole + métalaxyl (135 mg L-1) et l'harpine (50 mg L-1) ont été appliqués sur des pousses alors qu'elles mesuraient entre 15 et 20 cm, puis à nouveau alors qu'elles mesuraient entre 30 et 35 cm. Chez le néflier du Japon cv. Cukurgobek, un taux d'efficacité d'environ 60 % a été obtenu avec le benzothia- diazole + métalaxyl; cependant, l'ajout de sel de cuivre en a réduit l'efficacité. Sur les cultivars de cognassier, la protéine harpine, utilisée seule et en combinaison avec le sel de cuivre, s'est avérée le traitement le plus efficace durant les deux années de l'étude, après la streptomycine (P ≤ 0.05). La prohéxadione-Ca, le benzothiadiazole + métalaxyl et les protéines harpines ont réussi à réduire la gravité de la maladie chez des pousses inoculées comparativement aux témoins traités au cuivre et aux témoins non traités. La prohéxadione-Ca a réduit à la fois la longueur et la brûlure des pousses chez les deux hôtes. Les applications d'acide humique n'ont pas réussi à réduire l'incidence de la brûlure bactérienne chez les cultivars de néflier du Japon et de cognassier. Le cognassier cv. Eşme a été moins gravement affecté par la maladie que le cv. Ekmek (P ≤ 0.05). L'utilisation de substances pouvant induire de la résistance durant la phase initiale de croissance des pousses peut être une façon de lutter contre la brûlure des pousses causée par la brûlure bactérienne chez le cognassier et le néflier du Japon.
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Effet de diverses souches du Trichoderma sur la croissance d'une culture de tomate en serre et leur aptitude à coloniser les racines et le substrat
Btissam Mouria, Amina Ouazzani-Touhami et Allal Douira
p. 103–110
RésuméFR :
Les champignons du genre Trichoderma, connus depuis 1887 pour leurs propriétés antagonistes, ont été utilisés comme agents de lutte biologique contre un large spectre de phytopathogènes. Récemment, certaines études ont démontré l'aptitude des Trichoderma à stimuler la croissance de certaines plantes. Ainsi, l'effet de six souches du Trichoderma sur les paramètres de croissance et de rendement d'une culture de tomate en serre a été étudié. Les résultats montrent que toutes les souches du T. harzianum ont stimulé la croissance de la tomate, notamment les biomasses végétative et racinaire, alors que le T. viride n'a pas eu un effet significativement différent par rapport au témoin. L'effet du Trichoderma sur l'incidence des maladies foliaires a aussi été très net pour des souches de T. harzianum qui ont protégé à 100 % les feuilles de tomate. La colonisation des racines par les différentes souches du Trichoderma ne diffère pas significativement entre les souches du T. harzianum (86 à 100 %), alors qu'elle est significativement plus faible pour la souche TV1 du T. viride. De même, les souches du Trichoderma ont pu se maintenir à un niveau très élevé dans la rhizosphère par rapport aux témoins.
EN :
Fungi in the genus Trichoderma, known since 1887 for their antagonistic properties, have been used as a biological control organism against several plant pathogens. Recently, studies showed the aptitude of Trichoderma to stimulate plant growth. Thus, the effect of six strains of Trichoderma on greenhouse tomato growth and yield was studied. The results show that all T. harzianum strains stimulated tomato growth, in particular the shoot and root weights, whereas T. viride did not have a significant effect. The effect of Trichoderma on leaf disease incidence was very clear since tomato leaves were completely protected (100%) by some T. harzianum strains. Root colonization by the various strains of Trichoderma did not differ significantly between the T. harzianum strains (86 to 100%), whereas it was significantly lower for the TV1 strain of T. viride. Also, Trichoderma strains maintained a high concentration level in the rhizosphere compared with the controls.