Au Québec, les aliments biologiques, avec une croissance de l’ordre de 15 % par année, connaissent la progression la plus importante dans le secteur de l’alimentation. Cependant, 80 % des aliments biologiques qui se trouvent sur les tablettes des magasins sont importés. Si on veut profiter de cette opportunité, il est nécessaire d’augmenter l’offre de produits biologiques québécois tant sur notre marché que sur celui de l’exportation. Pour ce faire, les producteurs biologiques ont un grand besoin de recherche et de transfert technologique, surtout dans le domaine de la phytoprotection. En horticulture particulièrement (si on veut voir les superficies augmenter), il faudrait mettre au point des méthodes de lutte efficaces contre des insectes ravageurs difficiles à contrôler en production biologique comme la punaise terne dans la fraise et la laitue, l’anthonome du fraisier, la chrysomèle rayée dans les cucurbitacées, la mouche du chou dans les crucifères, la mouche de la carotte, les altises, la cécydomie du chou-fleur, sans oublier les traitements de semences. Il est impératif de trouver des solutions de plus en plus écologiques qui serviraient également à l’agriculture conventionnelle puisqu’on parle depuis longtemps d’agriculture durable, d’agriculture raisonnée et de lutte intégrée. Peu importe qu’un système de production soit conventionnel, en transition ou biologique, une bonne gestion des maladies se doit de reposer sur une bonne connaissance de l’agent pathogène et de sa relation avec la plante hôte et l’environnement. Globalement, les maladies d’origine fongique se classent en deux groupes : les maladies monocycliques et les maladies polycycliques. Pour chacun de ces groupes, il y a une approche de lutte plus appropriée. Dans le cas des maladies monocycliques, la lutte est basée sur la réduction de l’inoculum alors que pour les maladies polycycliques on vise généralement à ralentir la progression de la maladie. Dans un contexte d’agriculture biologique, il est important d’adopter une approche plus « préventive » que « réactive » puisque l’objectif est d’éviter les intrants agrochimiques. Il importe donc de développer une stratégie de lutte basée sur un choix judicieux de tactiques adaptées à la maladie et aux objectifs de production. Les grands principes de la lutte préventive (l’évitement, l’exclusion et l’élimination) et de la lutte réactive (protection et thérapie) seront discutés dans un contexte de production biologique. En pratique, la stratégie doit reposer sur l’intégration de différentes méthodes ayant un effet minimum sur l'environnement et sur une aide à la décision permettant d'évaluer les risques réels tout en indiquant si une intervention est nécessaire. Organic crops are protected with cultural methods and without synthetic pesticides. The Expert Committee on Organic Agriculture recommends research on managing pests with disease- and pest-resistant plant varieties adapted to diverse conditions and competitive with weeds. Diversification is accomplished with crop rotation, green manures, cover crops, mulches and intercropping. Crop competition is managed with competitive crop cultivars, allelopathic crops, increased seeding rates, varied seeding dates, moderate nutrient applications and beneficial organisms. Weeds are controlled by tillage, mowing, over-cutting, pneumatic and thermal control, and some organic herbicides. Research results from across Canada include the following. In New Brunswick, the development of the Colorado potato beetle (CPB) Leptinotarsa decemlineata was slowed by reducing nutrient application. In Nova Scotia, CPB on potato was reduced by Neemix 4.5®. Compost tea putatively controls late blight in potato caused by Phytophthora infestans, but this method was not effective in one PEI experiment. In Manitoba, alfalfa mulch reduced weed density and increased wheat yield. In Saskatchewan, three to four passes of the rotary hoe at the 1–2-leaf stage was optimum for reducing weed density and increasing wheat yields. Across Canada, seeding rates at 25% above normal generally …