Les Fusarium qui causent des maladies aux céréales produisent des toxines qui détériorent la santé des animaux d’élevage. La plus connue est la DON produite par le F. graminearum qui est responsable de la fusariose des épis. Parmi les toxines moins connues, on retrouve la HT-2 et la T-2 qui sont plus dangereuses que la DON, étant donné leur degré de toxicité orale beaucoup plus élevé. Il est connu que le Fusarium sporotrichioides, un champignon qui infecte les grains de céréales dont l’orge, produit parfois ces deux toxines en quantité suffisante pour qu’elles soient nuisibles. Les auteurs voulaient vérifier si ce champignon est capable de produire ces toxines ainsi que le néosolaniol, une autre toxine, lorsqu’il est inoculé à l’orge cultivée au Manitoba et soumis aux conditions climatiques des prairies canadiennes. Ils voulaient aussi vérifier s’il existe de la variabilité entre le degré de résistance de quelques cultivars. Ils ont inoculé deux souches de F. sporotrichioides provenant du Manitoba à quatre cultivars d’orge lors d’essais réalisés au champ en 1998 et 1999. Après la récolte, ils ont évalué le pourcentage de grains infectés par le F. sporotrichioides et la concentration des grains en chacune des toxines. Ils n’ont pas détecté de néosonaniol pendant les 2 années de l’essai. La toxine T-2 a été détectée seulement en 1999, alors que la HT-2 était présente pendant les 2 années. En 1999, la saison a été très pluvieuse comparativement à 1998, et cette année-là, la proportion de grains infectés par le F. sporotrichioides et la teneur en T-2 et HT-2 ont été beaucoup plus élevées qu’en 1998. Ils ont aussi observé des différences du niveau de résistance entre les cultivars en 1999 seulement. Ils en concluent que des conditions pluvieuses présentes après l’inoculation favorisent de beaucoup la contamination des grains par le F. sporotrichioides et la production de toxines T-2 et HT-2. Ils émettent l’hypothèse que, certaines années pluvieuses, les niveaux de ces toxines dans l’orge produite au Manitoba pourraient être nuisibles à la santé des animaux. L’évaluation visuelle des dommages n’est pas fiable, car il n’a pas été possible de distinguer les grains sains des grains malades. Ils conseillent donc aux fabricants de moulées de considérer l’analyse chimique de ces toxines pour s’assurer de l’innocuité des aliments pour animaux. Ce conseil pourrait aussi s’appliquer aux meuniers du Québec, puisque le F. sporotri-chioides y est présent et que certains étés sont très pluvieux. Many Fusarium which cause cereal diseases produce also mycotoxins which have toxic effects on livestock. DON produced by F. graminearum which causes Fusarium head blight is the best known mycotoxin in cereals. Among less known toxins, there are HT-2 and T-2 which are more dangerous than DON because their higher oral toxicity level. It is known that Fusarium sporotrichioides, a fungus infecting cereal grains including barley, can produce these two toxins in sufficient concentration to be harmful. The authors wanted to check if this fungus is able to produce these toxins as well as the neosolaniol, another toxin, when it is inoculated to barley cultivated in Manitoba and under climatic conditions of the Western Prairies. They wanted to check also if there is variability in resistance among some cultivars. They inoculated two strains of F. sporotrichioides isolated in Manitoba on four barley cultivars in field trials in 1998 and 1999. After harvest, they evaluated the infection levels with F. sporotrichioides and toxins concentration in grains. Neosonaniol was not detected in any grain of the experiment. T-2 toxin was detected only in 1999, whereas HT-2 was present during both years. Rainfall was more important in 1999 than in 1998. …
Production de toxines chez l’orge inoculée avec le Fusarium sporotrichioidesToxin production in barley inoculated with Fusarium sporotrichioides[Notice]
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Stéphan Pouleur
Agriculture et Agroalimentaire Canada, Sainte-Foy, Québec