Volume 80, numéro 3, 1999
Sommaire (6 articles)
Article de synthèse / Review article
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La résistance induite : une nouvelle stratégie de défense des plantes contre les agents pathogènes
N. Benhamou et K. Picard
p. 137–168
RésuméFR :
Tout au long de leur co-évolution, les plantes et les microorganismes pathogènes ont développé des relations complexes résultant d'un échange constant d'informations moléculaires. Les agents pathogènes ont élaboré toute une gamme de stratégies offensives pour parasiter les plantes et en contrepartie, les plantes ont déployé un arsenal défensif similaire à bien des égards aux défenses immunitaires animales. Les percées récentes en biologie moléculaire et en transformation des végétaux ont démontré que sensibiliser une plante à répondre plus rapidement à l'infection pouvait lui conférer une protection accrue contre des microorganismes virulents. Un aspect important dans la mise en évidence du rôle joué par les molécules de défense au niveau de l'expression de la résistance est une connaissance exacte de leur localisation spatio-temporelle dans les tissus en état de stress. Afin de cerner le processus associé à l'induction de résistance chez les plantes, l'effet d'éliciteurs biologiques, microbiens et chimiques sur la réponse cellulaire des plantes envers une attaque pathogène a fait l'objet d'investigations et les mécanismes impliqués dans le phénomène ont été étudiés. Dans tous les cas, il a été montré qu'une corrélation existait entre la réponse globale de la plante et des changements dans la biochimie et la physiologie des cellules, lesquels étaient accompagnés de modifications structurales incluant la formation d'appositions pariétales riches en callose et l'infiltration de composés phénoliques aux sites de pénétration potentielle par l'agent pathogène. L'activation du sentier des phénylpropanoïdes est un phénomème crucial dans la restriction de la croissance de l'agent pathogène et dans la survie des cellules-hôtes en conditions de stress. Bien qu'il n'existe que peu d'exemples d'application pratique de la résistance induite en tant que méthode de lutte contre les maladies des plantes, les résultats obtenus à partir de quelques expériences menées en plein champ et en serre sont encourageants et indiquent que cette approche a le potentiel de devenir une stratégie de lutte efficace et durable contre toute une gamme d'agents pathogènes.
EN :
During the course of their coevolution, plants and pathogens have evolved an intricate relationship resulting from a continuous exchange of molecular information. Pathogens have developed an array of offensive strategies to parasitize plants and, in turn, plants have deployed a wide range of defense mechanisms similar in some respects to the immune defenses produced in animais. The recent advances in molecular biology and plant transformation have provided evidence that sensitizing a plant to respond more rapidly to infection could confer increased protection against virulent pathogens. One important facet in ascertaining the significance of defense molecules in plant disease resistance isthe exact knowledgeof their spatio-temporal distribution in stressed plant tissues. In an effort to understand the process associated with the induction of plant disease resistance, the effect of biological, microbial and chemical elicitors on the plant cell response during attack by fungal pathogens was investigated and the mechanisms underlying the expression of resistance studied. Evidence was provided that, in all cases, disease-resistance reactions correlated with changes in cell biochemistry and physiology that were accompanied by structural modifications including the formation of callose-enriched wall appositions and the infiltration of phenolic compounds at sites of potential pathogen penetration. Activation of the phenylpropanoid pathway appeared to be a crucial phenomenon involved in pathogen growth restriction and host cell survival under stress conditions. Although examples of practical use of induced resistance as a method of plant disease control are few, a number of field and greenhouse experiments are encouraging and indicate that this approach has the potential to become a powerful strategy against an array of pathogens in a persistent manner.
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Serodetection of viruses associated to barley yellow dwarf (BYD) on cereals in Algeria
H. Belkahla et H. Lapierre
p. 169–177
RésuméEN :
Surveys on viruses associated with Barley Yellow Dwarf (BYD) and their vectors were carried out in Algerian cereal areas (Guelma, Constantine, Algiers, Sidi-belabes, Adrar) in 1997 and 1998. Rhopalosiphum padi was present in all zones of culture, whereas R. maidis, Sitobion avenae, S. fragariae and Schizaphis graminum had only local distributions. In most areas BYD-like symptoms, i.e. dwarfing and yellowing of barley (Hordeum vulgare), dwarfing and reddening of oat (Avena sativa) and wheat (Triticum aestivum), were observed. Serological tests were done on these crops using DAS-ELISA (RMV and SGV) or TAS-ELISA using monoclonal antibodies specifie to CYDV-RPV or using different variant specifie BYDV-PAV (CpA and CpB) and BYDV-MAV monoclonal antibodies. BYDV-PAV was prevalent and few plant samples carrying RMV, SGV, BYDV-MAV or CYDV-RPV were detected. The relative frequencies of BYDV-PAV CpA and CpB serotypes were variable depending on the area and the crop season. The range of symptoms induced on barley by both Algerian BYDV-PAV CpB and BYDV-PAV CpA serotypes was mild to severe. Twenty-one BYDV-MAV isolates were compared using monoclonal antibodies, which distinguish two serotypes of this virus. Only one serotype was detected. This same serotype is also the most prevalent in Europe.
FR :
La recherche des virus associés à la jaunisse nanisante de l'orge et de leurs vecteurs a été effectuée dans différentes zones céréalieres en Algérie (Guelma, Constantine, Alger, Sidi-bélabès, Adrar) en 1997 et 1998. Le Rhopalosiphum padi est présent dans toutes les zones de culture, alors que R. maidis, Sitobion avenae, S. fragariae et Schizaphis graminum ne montrent qu'une distribution locale. Dans la plupart des parcelles, on observe un nanisme et jaunissement de l'orge (Hordeum vulgare), un rougissement et un nanisme de l'avoine (Avena sativa) et du blé (Triticum aestivum). Des tests sérologiques ont été effectués sur ces cultures en DAS-ELISA (RMV et SGV) ou en TAS-ELISA révélés par un anticorps monoclonal du CYDV-RPV et par différents anticorps monoclonaux du BYDV-PAV (CpA et CpB) et du BYDV-MAV. Le BYDV-PAV est mis en évidence dans toutes les zones étudiées. Peu de plantes se sont révélées porteuses des autres virus (RMV, SGV, BYDV-MAV, CYDV-RPV). Les fréquences relatives des sérotypes BYDV-PAV CpA et CpB sont variables suivant les cultures et les années. Les symptômes induits par les isolats des sérotypes BYDV-PAV CpA et BYDV-PAV CpB d'Algérie sur l'orge sont légers à graves. Le comportement de 21 isolats de BYDV-MAV a été analysé vis-à-vis d'anticorps monoclonaux distinguant deux sérotypes de ce virus. Uniquement un sérotype, le plus répandu en Europe, a été mis en évidence.
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Invasion and reproduction of Pratylenchus penetrans in birdsfoot trefoil cultivars
J. Kimpinski, Y.A. Papadopoulos, B.R. Christie, K.B. McRae et C.E. Gallant
p. 179–184
RésuméEN :
Greenhouse trials were conducted to determine the levels of invasion of birdsfoot trefoil(Lotus corniculatus) cultivars and lines by the root-lesion nematode (Pratylenchuspenetrans). Numbersof nematodesin roots grown in 50-cm3 polystyrene starter pots were determined 6 weeks after planting. Nematodes were detected in the roots of all cultivars and lines, though the degree of invasion varied significantly. In the first screening trial, carried out in 1994 on 23 cultivars and lines, NB90-104, Upstart, and Viking harbored the lowest population densities of nematodes with levels below 1 000 g-1 of dry root, while Fergus and EPF had population densities over 30 000 g-1 of dry root. In the second screening trial conducted in 1995, all nine cultivars and lines tested, including NB90-104, Upstart, and Viking, had nematode levels greater than 7 900 g-1 of dry root. The results indicated that the cultivars and lines tested in this study exhibited wide genetic variability for invasion by root-lesion nematodes.
FR :
Des essais en serre ont eté menés afin de déterminer les niveaux d'envahissement de cultivars et de lignées du lotier cornicule (Lotus corniculatus) par le nématode des lésions racinaires (Pratylenchus penetrans). Le nombre de nematodes présents dans les racines a été déterminé 6 semaines après la plantation dans des pots de démarrage de polystyrène de 50 cm3. Des nematodes ont été trouvés dans les racines de tous les cultivars et lignées, cependant les degrés d'envahissement différaient significativement. Dans le premier essai de triage, effectué en 1994 avec 23 cultivars et lignées, NB90-104, Upstart et Viking contenaient les plus faibles densités de population de nematodes dans les racines avec des niveaux inférieurs à 1 000 g-1 de matière sèche, alors que Fergus et EPF avaient des densités de population supérieures à 30 000 g-1 de matière sèche. Dans le deuxième essai de triage, réalisé en 1995, les neuf cultivars et lignées étudiés, y compris NB90-104, Upstart et Viking, avaient des niveaux de nematodes supérieurs à résultats montrent que les cultivars et ont une grande variabilité génétique par des lésions racinaires.