Volume 75, numéro 1, 1994
Sommaire (4 articles)
Review article / Article de synthèse
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Integrated weed management and weed species diversity
D.R. Clements, S.F. Weise et C.J. Swanton
p. 1–18
RésuméEN :
Alternative practices for weed management, such as integrated weed management (IWM) may allow the persistence of weed populations below a given economic threshold. Increased species diversity of weeds also may result. If diversity increases, and the number of ecological interactions also increases, weed species should be viewed as an interactive community, rather than an unrelated set of targets for control. In this review we summarize how diversity is evaluated in unmanaged Systems, examine how IWM techniques may alter the diversity of weed species and suggest how strategies can be developed for managing weed diversity under IWM. Methods used to evaluate diversity in natural Systems may be used to evaluate weed diversity in alternative Systems of weed management. We made preliminary calculations of diversity for reduced tillage, modified herbicide use, crop rotation, critical period of weed control, techniques to improve crop competitiveness, and alternative control methods. Many of these IWM techniques potentially may result in changes in weed species diversity. We examined potential effects of these changes in weed diversity within six primary elements of community ecology: colonization, disturbance, the physical environment, interactions with other communities, community interactions and community dynamics. Opportunities to develop strategies of community management exist within each of these elements. If diversity could be managed while maintaining acceptable crop yields, some previously unrealized benefits of the presence of weeds could be seen, as predicted by relationships among plants of unmanaged communities. Moreover, the goal of producing a more sustainable System that incorporates the diversity of the weed community would be complemented by trends in policy towards encouraging biodiversity in agroecosystems.
FR :
Les méthodes alternatives de gestion des mauvaises herbes, telles que la gestion intégrée, peuvent permettre la persistance de populations de mauvaises herbes sous un seuil économique déterminé. Une diversité accrue des espèces de mauvaises herbes peut aussi en résulter. Si la diversité ainsi que le nombre d'interactions écologiques augmentent, les espèces de mauvaises herbes devraient être considérées comme une communauté interactive plutôt que comme un ensemble disparate de cibles contre lesquelles lutter. Cet article de synthèse résume les méthodes d'évaluation de la diversité dans des systèmes non gérés, examine comment les techniques de gestion intégrée peuvent modifier la diversité des espèces de mauvaises herbes, et finalement, suggère des façons de développer des stratégies pour gérer la diversité des mauvaises herbes par la gestion intégrée de celles-ci. Les méthodes utilisées pour évaluer la diversité dans les systèmes naturels peuvent servir à évaluer la diversité des mauvaises herbes dans des systèmes alternatifs de gestion intégrée. Nous avons effectué des calculs préliminaires de diversité pour le labour réduit, l'utilisation modifiée des herbicides, les rotations culturales, la période critique d'intervention contre les mauvaises herbes, les techniques d'amélioration de la compétitivité des cultures et les méthodes de lutte alternatives. Plusieurs de ces techniques de gestion intégrée peuvent éventuellement résulter en des modifications de la diversité des espèces de mauvaises herbes. Nous avons examiné les effets potentiels de ces changements sur la diversité des mauvaises herbes à l'intérieur de six principaux éléments de l'écologie des communautés: la colonisation, la perturbation, l'environnement physique, les interactions inter- et intra-communautés, et la dynamique de ces communautés. Des occasions de développer des stratégies de gestion des communautés de mauvaises herbes existent à l'intérieur de chacun de ces éléments. Si la diversité pouvait être gérée tout en maintenant des rendements acceptables, certains bénéfices découlant de la présence des mauvaises herbes et non encore considérés pourraient être observés, tel que le prédisent les relations existant entre les plantes de communautés non gérées. De plus, l'objectif d'obtenir un système de production plus durable, tenant compte de la diversité des communautés de mauvaises herbes, pourrait être accompagné d'orientations vers une politique encourageant la biodiversité des agro-écosystèmes.
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A potential microbial control for fireweed (Epilobium angustifolium)
R.S. Winder et A.K. Watson
p. 19–33
RésuméEN :
Diseased fireweed (Epilobium angustifolium) plants were collected in Quebec and organisms isolated from these plants were evaluated as potential biocontrol agents. Thirteen pathogenic fungi were isolated and three of these (Colletotrichum dematium, Seimatosporium kriegerianum, and Alternaria alternata) were virulent in initial screening assays. C. dematium was selected for further study because it was the most virulent pathogen, causing large necrotic lesions on leaves and stems of infected plants. Inoculum production was optimized on modified malt extract agar and the virulence enhanced by suppression of the conidial matrix with tannic acid and the addition of extracts of Aloe saponaria. The fungus was pathogenic to fireweed and E. lanceolatum, while other test species were very resistant or immune. Measurements of conidial and appressorial dimensions and its restricted host range support the hypothesis that the isolate may be an unreported form-species. Application of formulated conidia consistently provided 100% mortality of 7-wk-old inoculated fireweed rosettes within 48 h using 109 conidia m-2, from 10- to 15-d-old inoculum, and a 18- to 24-h dew period. Virulence was diminished in older plants. In field trials, growth of inoculated rosettes was reduced by 33%. These results suggest that C. dematium is a promising candidate for further development as a control agent for seedling fireweed in silviculture.
FR :
Des plants infectés d'épi lobe à feuilles étroites (Epilobium angustifolium) ont été récoltés au Québec et les organismes isolés de ces plants ont été évalués comme agents potentiels de lutte biologique. Treize champignons pathogènes ont été isolés et trois d'entre eux (Colletotrichum dematium, Seimatosporium kriegerianum et Alternaria alternata) ont été virulents lors d'essais préliminaires de sélection. Le plus virulent de ceux-ci, C. dematium, a causé d'importantes lésions sur les feuilles et les tiges des plantes infectées et a été sélectionné pour une étude plus approfondie. La production d'inoculum a été optimale sur gélose à base d'extrait de malt modifié, et la virulence a été augmentée par l'enlèvement de la matrice des conidies à l'aide d'acide tannique et par l'addition d'extraits d'Aloe saponaria. La champignon a été pathogène pour l'épilobe à feuilles étroites et l'E. lanceolatum, alors que les autres espèces évaluées ont été résistantes ou immunisées. Les dimensions des conidies et des appressoria et le nombre restreint de plantes-hôtes supportent l'hypothèse que cet isolât pourrait être une forme-espèce non répertoriée. L'application d'une formulation de conidies âgées de 10 à 15 j, à une concentration de 109 conidies m-2 et après une période de rosée de 18 à 24 h, a causé la mortalité de 100% des rosettes d'épilobe à feuilles étroites âgées de 7 semaines dans les 48 h suivant l'application. La virulence a été réduite chez les plantes plus âgées. Dans l'essai au champ, la croissance des rosettes infectées a diminué de 33%. Ces résultats démontrent le potentiel de C. dematium comme agent de lutte biologique en sylviculture contre les plantules d'épilobe à feuilles étroites.
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Sensitivity distribution of Venturia inaequalis to fenarimol in Québec apple orchards
O. Carisse et J.R. Pelletier
p. 35–43
RésuméEN :
This study was initiated to quantify the baseline sensitivity of apple scab (Venturia inaequalis) to fenarimol, an ergosterol synthesis-inhibiting fungicide. In 1988, 576 monoconidial isolates of Venturia inaequalis were collected from 26 commercial orchards throughout Quebec. Sensitivity to fenarimol was assessed by radial growth inhibition assay. The ED50 values for the 26 orchards ranged from 0.024 to 5.212 (μ g mL-1 with a mean ED50 of 0.156 μg ml-1. Reduced sensitivity, expressed as ED50, was found in three orchards for an overall frequency of 4.51% of isolates. Sensitive isolates had a mean ED50 of 0.079 μg ml-1, whereas isolates with reduced sensitivity had a mean ED50 of 1.714 μ g mL-1, yielding a resistance factor of about 22. Four populations were identified based on the frequency distribution of ED50 values.
FR :
Cette étude a été faite dans le but d'établir le seuil de sensibilité du Venturia inaequalis au fenarimol, un inhibiteur de la biosynthèse de l'ergostérol. Au cours de la saison 1988, des isolats du V. inaequalis ont été prélevés dans 26 vergers commerciaux du Québec pour un total de 576 isolats monoconidiens. La sensibilité au fenarimol a été établie par des tests d'inhibition de la croissance radiale du mycélium. Les valeurs de ED50 obtenues pour les 26 vergers ont varié de 0,024 à 5,212 μg mL-1 pour une moyenne de 0,156 μ g mL-1. Une réduction de sensibilité, exprimée en valeur de ED50, a été observée dans trois vergers, soit pour 4,51% des isolats testés. Les isolats sensibles avaient un ED50 moyen de 0,079 μg mL-1, et les isolats de sensibilité réduite démontraient un ED50 de 1,714 (μg mL-1, ce qui représente un facteur de résistance de 22. Quatre populations ont été identifiées en fonction de la distribution de fréquence des valeurs de ED50.
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Une note sur la résistance à l’ergot chez le blé tendre, le blé dur et le triticale
D. Pageau, J. Collin et J.-M. Wauthy
p. 45–49
RésuméFR :
Un essai d'une durée de trois ans a permis d'évaluer la sensibilité de cultivars de céréales au champignon responsable de l'ergot (Claviceps purpurea). Les cultivars ont été évalués sous les conditions naturelles d'infection caractéristiques de la région du Lac Saint-Jean, au Québec. Lestriticales (X Triticosecale) ont montré une plus grande sensibilité à l'ergot que les blés durs (Triticum durum), qui à leur tour ont été plus sensibles que les blés tendres (Triticum aestivum). Le triticale cv. Bura était plus résistant à l'ergot que le cultivar Beaguelita. Le cultivar de blé dur Medora était plus résistant que le cultivar Kyle. Aucune différence significative n'a été observée parmi huit cultivars de blé tendre. La résistance à l'ergot est donc un facteur important à considérer dans le choix d'une espèce ou d'un cultivar destiné à une région où l'ergot est endémique.
EN :
A three-year study was conducted to evaluate the susceptibility of cereal cultivars to the fungus Claviceps purpurea. The cultivars were evaluated under the natural conditions of infection found in the Lac Saint-Jean region in Quebec. The triticale (X Triticosecale) cultivars were more susceptible to ergot than the durum wheat (Triticum durum) cultivars, which were in turn more susceptible than the soft wheat (Triticum aestivum) cultivars. The triticale cv. Bura was more resistant to ergot than cultivar Beaguelita. The durum wheat cultivar Medora was more resistant than cultivar Kyle. No significant difference was observed among the soft wheat cultivars. Ergot resistance is thus an important factor to consider in the choice of a cultivar or a species to be grown in a region where ergot is endemic.