Résumés
Résumé
Cet article interroge la présence, dans la Critique de la raison pure, d’une « clause anthropologique » redoublant le procès de la raison. À partir de la critique formulée par Husserl, selon laquelle Kant se montrerait coupable, en dépit de ses percées transcendantales, d’une forme de relativisme anthropologique, il s’agit plus précisément de clarifier la fonction limitative de l’incise « pour nous hommes » qui ponctue le texte de la première Critique. En dépit des apparences qui ont pu mener Husserl à soutenir que Kant cherche à expliquer par cette clause la validité universelle des jugements synthétiques a priori, mais se trouve par le fait même à limiter cette validité, il est possible de soutenir que l’humanité de notre pouvoir de connaître n’est jamais présupposée par Kant et constitue en réalité une découverte de la raison à son propre sujet.
Mots-clés :
- Kant,
- Husserl,
- Philosophie transcendantale,
- Phénoménologie,
- Philosophie anthropologique
Abstract
This article questions the presence of an “anthropological clause” in the Critique of Pure Reason, redoubling the trial pure reason sets for itself. Despite the transcendental breakthrough, Husserl charges Kant with anthropological relativism, as if the clause “for us humans” which is frequently used in the first Critique explains and simultaneously limits the universal validity of synthetic a priori judgments. However, it is possible to reconcile the alleged contradiction leveled against Kant by Husserl, showing that the humanity of our power of knowing is never presupposed by Kant and is in fact a discovery of reason about itself. This article therefore aims to clarify the exact nature of the limit set by the anthropological qualification of pure reason in Kant’s work.
Keywords:
- Kant,
- Husserl,
- Transcendental philosophy,
- Phenomenology,
- Anthropological philosophy