Résumés
Résumé
Au siècle du capitalisme organisateur (de la politique, de l’économie et de la technologie), les symboles humains, la création artistique et le sens esthétique sont sous assistance respiratoire. C’est bien les logiques commerciales et de la financiarisation de l’art qui leur administrent une perfusion. Le moteur du sens esthétique est ainsi dans une relative hétéronomie. C’est justement parce qu’il est possible de mettre des grains de sable dans ce « moteur esthétique, fille du capitalisme », qu’il faut résister à cet enlaidissement de la vie en mettant en question — sous plusieurs angles et de manière répétitive — le fonctionnalisme qui envahit « la dimension esthétique » de l’homme à travers l’exploitation de son attention et de son imaginaire. Dans cette recréation du sens esthétique, l’objet d’art y aura un autre statut. Il nous forcera à un déplacement des regards, de l’objet vers le travail sur l’objet, de l’objet comme produit aux conditions de production qui renseignent et sur le travailleur et sur ses conditions de travail. Un regard qui dépasse la matérialité de l’objet avec sa commercialisation possible vers ce que cet objet prometou ne promet pas, vers ce que cet objet communique ou empêche de communiquer. Il faut restituer à l’objet d’art cet aura (comme le disait Walter Benjamin) qui lui est toujours enlevé par la culture de masse qui peut agacer avec ses raccourcis, ses petites connivences, ses consécrations calculées, ses marchés organisés, ses grand-messes culturelles et son dédain de tout ce qui ne rentre pas dans la comptabilité. Le sens esthétique sera ainsi un travail sur les motivations du Sujet, les complications de son imaginaire, ses utopies ainsi que sur le statut de l’objet d’art qui pointe du doigt nos vies… si compliquées.
Abstract
In a century where every fields of life (politics, economy, technology) is organized by capitalism, human symbols, the artistic creation and the aesthetic sense are on life-support as the perfusion is administered by commercial logics and the financialization of art. If the driving force of the aesthetic sense is thus subjected to a relative heteronomy, it is still possible to disrupt this « aesthetic driving force, daughter of capitalism” in resisting its invasive character that leads to the appalling disfigurement of life. These interrogations must challenge, repetitively and across several angles, the functionalism that invades the “aesthetic dimension” of human destiny through the exploitation of his attention and his imagination. While re-creating the aesthetic sense, the piece of art must acquire a different status through this process that encourages the displacement of our interest from the object to the work inflicted to the object, from the object as a product to the conditions of productions that inform us on the laborer as much as on his working conditions. This renewed glimpse surpasses the fatality of the possible merchandising allowed by the materiality of the object. Rather, it concentrates on the object as a site of dialogue on what it does or does not promise, what it communicates or what it prevents from communicating. While the piece of art is abducted by mass culture, its shortcuts, its collusions, its calculated consecration, its regulated markets, its cultural grandmesses and its disdain for everything that does resist to its accounting logics, we must restore its aura (to talk with Walter Benjamin). The esthetic sense will then become the place for an exploration of the Subject’s motivations, the complications of his imagination, his utopias and the status of the piece of art that fingers out the complexity of our lives.
Parties annexes
Bibliographie
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