Résumés
Résumé
Dans cet article nous cherchons à montrer comment, dans sa pensée des années 1925-30, Heidegger déploie une philosophie transcendantale de l’existence qui absolutise des catégories contingentes. En ce sens, il s’agit de comprendre en quoi le Dasein est constitué par une réceptivité ontologique, c’est-à-dire une assignation au sens dans toutes les modalités de sa structure. Ainsi, la reprise du projet kantien puis husserlien d’une analyse a priori de l’homme et de sa structure phénoménologique conduit Heidegger à une pensée qui fige l’homme dans un réseau de modalités existentiales définitives, fermées à toute transformation qui proviendrait soit d’une évolution naturelle, soit d’une praxis. Cette immobilité de la forme de l’existence du Dasein est alors décelable aussi bien dans sa structure auto-renvoyante et réticulaire, que dans la façon dont sa finitude soumet toute puissance ontologique à une impuissance première.
Mots-clés :
- Heidegger,
- Dasein,
- mobilité,
- finitude,
- monde,
- transformation
Abstract
In this paper we seek to show that Heidegger’s transcendantal thought of the years 1925-30 absolutizes contingent categories. In this way, the point to be understood is that the Dasein is constituted by an ontological receptivity which assigns him to every modality of his structure. To the extent that Heidegger assumes the kantian and later husserlian project of an a priori analysis of man and of his phenomenological structure, he is led to a philosophy that immobilizes man in a network of permanent modalities of existentiality, and refuses the least transformation that would come from a natural evolution or from a praxis. We show that this immobility of the Dasein’s constitution can be found in his self-refering and reticular structure, and also in the way that it is a powerlessness (finitude) that determinates the possibility of an undertanding of Being.
Keywords:
- Heidegger,
- Dasein,
- mobility,
- finitude,
- world,
- transformation