Résumés
Résumé
La Zarathoustra de Nietzsche, de son propre aveu l’opus magnum de Nietzsche a toujours été appréhendé sous l’angle de ses contenus et de ses thématiques : volonté de puissance, surhumain, éternel retour. Le vitalisme de Nietzsche, illustré par ces trois enseignements centraux de Zarathoustra, a rarement été recherché dans la forme et les caractéristiques précises d’un discours qui se voulait pourtant novateur et que l’on pouvait supposer — à l’opposé du discours neutre et reproducteur de la tradition philosophique — chercher à être lui-même « vital ». Pour les mêmes raisons, comment a-t-on pu négliger à ce point l’impact communicationnel qu’un tel discours se devait de produire sur ses lecteurs, à l’image du discours prosélyte que Zarathoustra adresse sans cesse à ses auditoires ? Si Zarathoustra est une apologie du vouloir exacerbé sous toutes ses formes, ne fallait-il pas justement qu’il fût un appel à vouloir, un manifeste plutôt qu’un traité. C’est ce renouveau qu’apporte le discours nietzschéen dans le discours philosophique séculaire, c’est sa fonction appellative que nous entendons analyser ici à l’aide d’une panoplie d’outils linguistiques allant de la morphosyntaxe aux modèles actantiels, mais toujours dans l’objectif de replacer ces caractéristiques dans une perspective philosophique.
Mots-clés :
- appel,
- déconstruction,
- déconstructivisme,
- diégèse,
- interprétation,
- discours,
- métaphore,
- perspectivisme,
- récit,
- volonté de puissance
Abstract
Nietzsche’s Zarathustra, the philosophical work that the philosopher regarded as his magnum opus, has always been approached through its contents and themes : the will to power, the Übermensch, Overman, eternal recurrence. Nietzsche’s “vitalism,” as illustrated by Zarathustra’s three central teachings, has rarely been sought in the form and precise characteristics of a discourse that was intended to be innovative and could therefore itself be expected to be “vital,” (in contrast with the neutral discourses that simply reproduced the philosophical tradition). Allowing this hypothesis, we must ask how interpreters could ignoreFor the same reasons, how could interpreters ignore to such an extent the communicative impact that such a discourse was intended to produce on its readers, following in its way the proselytizing discourse that Zarathustra restlessly addressed to his audiences ? If Zarathustra represents the apologia of an exacerbated will in all its forms, is it not logical to regard Nietzsche’s work as an appeal intended to strengthen that will ; as a manifesto rather than a treatise ? It is thus the renewal that Nietzsche’s discourse brings to traditional philosophical discourse andthe appellative function it fulfills that we will analyse here, using a variety of linguistic tools ranging from morphosyntax to actantial models. Our aim will invariably be to set these features in a philosophical perspective and framework.
Parties annexes
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