Résumés
Résumé
Afin de « sauver une existence » pour les objets dont il est question dans les représentations mathématiques, le jeune Husserl invente en 1894 une théorie des assomptions. Notre but est d’explorer cette théorie pour montrer en quoi elle constituait une alternative probante par rapport à l’ontologie réaliste et à la conception correspondantiste de la vérité. De celles-ci, pourtant, Husserl ne parviendra pas à se départir à l’époque, comme en témoigne la dichotomie qu’il opère entre la signification et la perception, et c’est pourquoi il ne saura non plus tirer parti de sa propre théorie des assomptions. Elle semble pourtant refaire surface à la fin de son oeuvre, suite à la rupture avec le réalisme que marque précisément l’introduction du concept de sens ou de noème de perception.
Abstract
In the year 1894, Husserl introduces a theory of assumptions with the aim of « saving an existence » for the objects in mathematical representations. We want to examine this theory in order to show why it constituted a convincing alternative to a realist ontology and a correspondance conception of truth. Yet, during this period, Husserl remained attached to those positions, as the dichotomy between meaning and perception shows. It is also the reason why he does not manage to benefit from his discovery of assumptions. However, this topic seems to reappear in the last work of Husserl, following his breaking with realism, which is precisely corroborated by the emergence of the concept of a perceptual meaning or noema.