Volume 35, numéro 2, automne 2008
Sommaire (21 articles)
Articles
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Perception et culture chez Merleau-Ponty
Marcus Sacrini A. Ferraz
p. 297–316
RésuméFR :
L’auteur essaie de montrer que le paradigme anthropologique de l’incarnation, présenté par Thomas Csordas sous l’inspiration de Merleau-Ponty, entre autres, ne trouve pas de soutien dans la Phénoménologie de la perception, mais dans les textes intermédiaires de Merleau-Ponty (sections 1-5). En plus, l’auteur propose que l’idée de perception informée culturellement, contenue dans ces textes, permet d’assouplir l’opposition entre conceptualistes et non-conceptualistes dans le débat contemporain sur la perception (sections 6-7).
EN :
The author tries to show that the anthropological paradigm of embodiment, put forward by Thomas Csordas, who drew his inspiration from Merleau-Ponty among others, is not supported by Phenomenology of Perception but by the intermediate texts from Merleau-Ponty (sections 1-5). In addition, the author proposes that the idea of culturally informed perception, comprised in such texts, allows us to minimize the opposition between conceptualists and non conceptualists in the contemporary debate on perception.
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Les données immédiates de la conscience. Neutralité métaphysique et psychologie descriptive chez James et Husserl
Bruno Leclercq
p. 317–344
RésuméFR :
L’intérêt durable porté par Edmund Husserl aux travaux de William James en dépit de la divergence de leurs projets philosophiques s’explique sans doute par deux traits saillants de la psychologie de James qui l’inscrivent dans le prolongement de celle de Franz Brentano et lui confèrent même une certaine supériorité par rapport à cette dernière. Ces deux traits sont d’une part la capacité de James à articuler de manière particulièrement convaincante les analyses de psychologie descriptive aux explications en termes neurophysiologiques et d’autre part sa capacité à penser le caractère dynamique du flux de conscience et la genèse en lui de la structure intentionnelle. Bien plus, loin de la condamner au psychologisme, ces deux traits de la pensée de James s’inscrivent sur fond d’une critique très sévère de la « psychologist’s fallacy » commise notamment dans l’école associationniste, critique qui marqua profondément Husserl.
EN :
The long lasting interest which Edmund Husserl has taken in William James’ work in spite of their very different philosophical projects can be explained by two significant features which place James’ psychology in the continuation of Franz Brentano’s and even confer it some superiority compared to the latter. These features are on the one hand James’s ability to combine analyses of descriptive psychology with explanations of neurophysiology and on the other hand James’ ability to study the dynamic nature of the stream of consciousness as well as the intentional structure arising from this stream. Furthermore, far from condemning him to psychologism, both these features of James’ thought take their roots in a very strong criticism of the « psychologist’s fallacy » made in the associationist school, criticism which impressed Husserl deeply.
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Controverse sur la causalité mentale dans l’action
Candida Jaci De Sousa Melo
p. 345–367
RésuméFR :
Le problème métaphysique central en philosophie de l’esprit concerne la relation entre l’esprit et le corps des agents. Quand on tente d’expliquer, par exemple, le rapport entre les pensées et les actions humaines, on est alors immédiatement confronté avec la difficulté, apparemment insurmontable, d’expliquer la causalité mentale. On doit répondre à la question : nos états de pensée causent-ils effectivement ce que l’on fait? Bien sûr, nos croyances, nos intentions et nos désirs sont à la base de notre comportement, dira le sens commun et une longue tradition philosophique. Cependant, certains philosophes ont récemment manifesté des doutes à propos du rôle réel de nos pensées sur nos actions. Pour contrer ce scepticisme, il nous faut expliquer comment des états de pensée (considérés traditionnellement comme ontologiquement irréductibles aux états neuronaux) peuvent exercer leur rôle causal dans un monde fondamentalement physique. Je vais donner ici les raisons pour lesquelles je crois (comme beaucoup d’autres) que les états de pensée sont indispensables à l’explication complète de nos actions. Pour ce faire, je procéderai à une analyse approfondie de la relation entre la causalité mentale ou intentionnelle et la causalité physique. Je mettrai en perspective deux approches importantes sur la causalité mentale : celle de John Searle, qui défend la réalité des états mentaux et semble résister au réductionnisme, et celle de Jaegwon Kim, qui montre le péril auquel l’approche de Searle est exposée : la surdétermination causale! Selon Searle, le mental est un trait du monde physique (lequel est un système constitué de niveaux dont certains ont des traits mentaux). Aux yeux de Kim cette stratification en niveaux n’apporte aucune solution au problème de la causalité mentale. Kim a-t-il raison?
EN :
The central metaphysical problem in philosophy of mind is concerned with the mind-body relation. When we try to explain relations between human thoughts and actions, we are immediately confronted with the difficulty of explaining the mental causation. We need to answer the question : do our thoughts effectively cause what we do? Of course, according to common sense and a long philosophical tradition, our beliefs, intentions and desires are causes of our behaviour. But certain philosophers have recently expressed doubts about the real role of our thoughts in our actions. To avoid skepticism, we should explain how mental states (traditionally conceived as ontologically irreducible to neuronal states) can play any role in a world that is fundamentally physical. I will give here reasons why I believe like others that mental states are indispensable to the complete explanation of our actions. For this, I will analyse the relation between mental and physical causations. I will consider two important approaches on mental causation : the approach of John Searle who claims the reality of mental states and is opposed to reductionism, and the approach of Jaewon Kim who shows the difficulty to which Searle is exposed : causal overdetermination! According to Searle, mental properties are higher-level features in the physical world (a system organised in levels). According to Kim, the stratification in levels does not give any solution to the mental causation problem. Is Kim right or not?
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Communautés morales et universalisme : quelles sont les responsabilités morales des individus des pays riches envers les pays pauvres?
Donald Ipperciel
p. 369–391
RésuméFR :
Dans un contexte de mondialisation, plusieurs penseurs ont cru nécessaire de repenser nos pratiques morales, tant chez les individus que chez les groupes. On défend alors l’idée d’une morale qui s’étendrait par-delà la nation, de même que l’illégitimité de toute division de l’espace moral en « communautés morales ». Selon l’auteur, une moralité transnationale n’implique cependant pas forcément la dissolution des espaces moraux que sont les nations. Afin d’explorer cette problématique, les pensées de Peter Singer, de Robert Goodin et de Thomas Pogge sur cette question seront analysées et confrontées l’une à l’autre. Une approche contextualiste sera privilégiée, qui conclura à un devoir cosmopolite de faire respecter les devoirs nationaux.
EN :
In a context of globalization, many — individuals and groups alike — have thought it necessary to rethink our ethical practices. In this context, what is defended is the idea of an ethical openness that extends beyond our nation as well as the illegitimacy of any division of moral space into moral communities. However, according to the author, a transnational morality does not necessarily imply that moral spaces (i.e. nations) must be dissolved. In order to explore these issues, the positions of Peter Singer, Robert Goodin and Thomas Pogge will be analyzed and compared. A contextualist approach will be favored, which will lead to the idea of a cosmopolitan duty to enforce national duties.
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Freud et la guerre
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Identité procédurale ou substantielle? Autour du rapport identité-altérité dans le débat libéraux-communautariens
Soumaya Mestiri
p. 419–450
RésuméFR :
La question de l’identité n’est pas nouvelle, mais c’est sans nul doute avec l’avènement du débat libéraux-communautariens consécutif à la parution de Théorie de la justice de Rawls que l’acuité et la portée du problème identitaire transparaît nettement dans les travaux théoriques des uns et des autres. Aux libéraux, censés nous présenter une version procédurale de l’identité, s’opposent les communautariens et leur vision de la personne profondément ancrée dans des valeurs qu’elle ne pourrait renier sans se perdre à jamais elle-même.
Pour autant, l’intuition qui guide ce travail est qu’un certain libéralisme peut tout à fait parvenir à proposer une vision conséquente de l’identité. Le présent propos s’attache à reconsidérer les termes de cette confrontation en donnant essentiellement la parole à trois philosophes (les communautariens Taylor et Walzer, et le libéral Rawls), sans pour autant s’interdire d’autres références moins impliquées dans ce débat (Tamir).
EN :
The question of identity is surely not a new one. However, the rise of the liberal-communautarian debate as a consequence of the publication of A theory of justice gave it a real acuity. Indeed, liberals, with their so-called procedural vision of identity, conflict with communautarians and their understanding of the person as genuinely embedded in a set of values she couldn’t repudiate without disappearing herself.
This study works on an adjustment of this Manichean setting of the problem, by establishing a dialogue between three philosophers : Taylor and Walzer, as members of the communautarian team, and Rawls, as the liberal opponent; this, however, won’t prevent us from working on authors who are not directly involved in this debate (Tamir). The main idea of this paper is that a particular liberalism is able to propose a vision of identity which takes seriously the most communautarian criticisms, so that the traditional gap between the two doctrines becomes deeply meaningless.
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Une défense logique du modèle de Maher pour les délires polythématiques
Paul Franceschi
p. 451–475
RésuméFR :
Dans ce qui suit, je décrirai un modèle pour la formation et la maintenance des délires polythématiques rencontrés dans la schizophrénie, en adéquation avec le modèle pour les délires décrit par Brendan Maher. Les délires polythématiques y sont considérés comme les conclusions d’arguments déclenchés par l’apophénie et qui comportent des erreurs de raisonnement très communes, telles que le sophisme post hoc et le bais de confirmation. Je décris tout d’abord la structure du raisonnement qui conduit au délire de référence, de télépathie et d’influence, en distinguant entre les arguments délirants de type primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire. Ces quatre niveaux d’arguments correspondent respectivement à une phase de nature instancielle, inductive, interprétative au niveau monothématique et, enfin, interprétative au niveau polythématique. Je m’attache ensuite à déterminer de manière précise quelles sont les étapes fallacieuses dans le raisonnement correspondant. J’expose également le rôle de l’apophénie dans l’élaboration des idées délirantes. Enfin, je m’attache à décrire le rôle joué par les hallucinations dans le présent modèle.
EN :
We proceed to describe a model for the formation and maintenance of polythematic delusions encountered in schizophrenia, which is in adequation with Brendan Maher’s account of delusions. Polythematic delusions are considered here as the conclusions of arguments triggered by apophenia that include some very common errors of reasoning such as post hoc fallacy and confirmation bias. We describe first the structure of reasoning which leads to delusions of reference, of telepathy and of influence, by distinguishing between the primary, secondary, tertiary and quaternary types of delusional arguments. These four levels of arguments correspond to a stage the nature of which is repectively instantial, inductive, interpretative at a monothematic level and interpretative at a polythematic level. We also proceed to identify accurately the fallacious steps in the corresponding reasoning. We expose then the role of apophenia in the elaboration of delusional ideas. Lastly, we describe the role played by the hallucinations in the present model.
Hommage à Joseph Nicolas Kaufmann
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Sous la direction de Renée Bilodeau
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Hommage à Joseph Nicolas Kaufmann
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Critique du programme de naturalisation en philosophie de l’esprit
J. Nicolas Kaufmann
p. 483–512
RésuméFR :
La naturalisation est la tendance à la mode dans les travaux sur l’esprit et la conscience. Comment est-il possible de donner une explication naturaliste de la conscience sans en nier tout aspect phénoménal, expérientiel et intentionnel? J’aborderai cette question à travers l’exemple des théories de Dretske. Après avoir procédé à un examen des thèses représentationnalistes dont se réclame celui-ci, je mettrai en lumière que la principale faille de sa position est l’absence totale d’une caractérisation de la structure des états intentionnels/représentationnels, qu’il s’agisse de la perception (présentation) ou de la présentification intuitive. Je conclurai cette réflexion en indiquant une série de difficultés que doit affronter le programme de naturalisation de la conscience pour peu qu’il prenne au sérieux ce que révèlent les analyses phénoménologiques de la conscience et de l’intentionnalité.
EN :
“Naturalization” is the game in town in the science of mind and consciousness. How is it possible to give a naturalistic account of consciousness without simply denying its phenomenal, experiential and intentional component? I address this question by examining Dretske’s representationalist theses, showing that their main defect is the absence of any characterization of the structure of intentional/representational states, be it perception (presentation) or intuitive presentification. I conclude these considerations by indicating a series of difficulties a programme of “naturalizing” consciousness has to confront when taking seriously what is shown by phenomenological analyses of consciousness and intentionality.
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Relier la conscience phénoménale et éliminer le fossé explicatif
Maria Clara Dias
p. 513–524
RésuméFR :
L’argument principal de cet article est qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre les explications physicalistes et l’idée de conscience phénoménale. Ayant comme référence une analyse de certaines propriétés sui generis de la conscience phénoménale, nous avons l’intention de souligner que l’apparente incompatibilité entre le mental et le physique peut être éliminée. De façon plus précise, nous soutenons la thèse selon laquelle les propriétés sui generis des événements mentaux, connues comme qualia, sont des propriétés physiques. Ces propriétés constitueraient, comme l’affirme Tye, les contenus représentationnels nonconceptuels de nos expériences. En outre, ces propriétés sont des inputs des processus physiques dont les outputs seraient des états intentionnels avec des contenus propositionnels.
EN :
The main argument of this paper is that there is no gap between physicalist explanations and phenomenal consciousness, as a matter of principle. Based on an analysis of certain sui generis properties of phenomenal consciousness, I aim to demonstrate that the apparent explanatory gap between the mental and the physical can be eliminated. More specifically, I want to defend the claim that the so-called sui generis qualities of mental events, referred to as qualia, are physical properties. These properties would constitute, as Tye puts it, the nonconceptual representational content of our conscious experiences. Moreover, they are the input of physical processes whose output would be intentional states with propositional content.
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Intentions rationnelles et acceptations en délibération
Olivier Roy
p. 525–545
RésuméFR :
Dans cet article, je montre que quatre normes de rationalité associées aux intentions peuvent être déduites de normes similaires s’appliquant aux acceptations en contextes délibératifs, un type d’état mental apparenté mais irréductible aux croyances par lequel un agent tient certains faits pour acquis lorsqu’il délibère. Je montre que cette approche, que je nomme le pragmatisme hybride, évite certaines limitations de l’approche la plus prisée dans la littérature, le cognitivisme, et qu’en comparaison avec les approches purement pragmatistes, principales rivales du cognitivisme, le pragmatisme hybride rend mieux justice à nos intuitions relatives aux normes associées aux intentions. Je montre enfin que le pragmatisme hybride permet d’expliquer comment les intentions influencent le raisonnement pratique, et de ce fait, comblent un vide important dans les théories contemporaines.
EN :
In this paper, I show that four normative requirements on rational intentions follow from similar requirements on acceptations in deliberative contexts, a type of mental state close but irreducible to beliefs by which agents take some facts for granted in deliberation. I show that this approach, which I call hybrid pragmatism, avoid shortcomings of cognitivism, one of the most prominent one in the literature. I show furthermore that in comparison with purely pragmatist approaches, the main rivals of cognitivism, an hybrid form of pragmatism makes better justice to our intuitions regarding the sources of the normative requirements on rational intentions, and that it allows for understanding how intentions influence practical reasoning.
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Sélection rationnelle
Jocelyne Couture
p. 547–560
RésuméFR :
J’arguerai ici que tout en repoussant d’une main une conception du changement social basé sur la sélection naturelle des pratiques sociales et des individus qui y participent, les théories normatives qui font appel à des modélisations des choix sociaux, qu’ils soient de nature économique, politique ou morale, en entretiennent potentiellement les conséquences. Plus précisément, j’arguerai que les modèles que l’on utilise encore le plus volontiers dans les sciences sociales, c’est-à-dire ceux de la théorie des jeux, de la théorie de la décision ou de la négociation rationnelle, contribuent à répercuter, au plan normatif, les deux aspects — social et individuel — de la sélection naturelle. L’argument s’appuie sur une analyse de la théorie standard de l’utilité et montre que la conception de la rationalité maximisante définie dans ce cadre formel incorpore les exigences de la sélection à celles de la rationalité.
EN :
I shall argue that though most theoreticians of social change firmly refuse normatively to endorse the natural selection of practices and individuals, they sometimes tacitly validate the consequences of such a conception of social change. More precisely, I shall argue that the formal apparatus still often used in social sciences — such as game theory, bargaining theory or decision theory — contribute to carrying on, at the normative level the social and individual aspects of natural selection. The argument rests on an analysis of what has come to be regarded the standard theory of utility and attempts to show that maximising rationality defined in that framework incorporates the requirement of the selection to those of rationality.
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Le cognitivisme moral de Habermas fait-il face au problème de Frege-Geach?
Stéphane Courtois
p. 561–579
RésuméFR :
L’article cherche à fournir une défense de la théorie discursive de la morale de Habermas contre une critique importante formulée récemment par J. G. Finlayson, lequel soutient que Habermas rejetterait ce qu’il appelle le « cognitivisme métaéthique » et qu’un tel rejet le confronterait au problème de Frege-Geach. L’article démontre en détail que cette critique est non fondée. Il montre de plus que la seule forme de cognitivisme rejetée par Habermas est le descriptivisme moral en ce que cette approche serait contre-intuitive eu égard à l’usage normal de nos expressions morales. L’article cherche finalement à répondre à certaines objections majeures que les philosophes descriptivistes pourraient soulever à l’endroit de la théorie habermassienne de la morale, en particulier contre sa thèse de l’analogie entre vérité propositionnelle et justesse normative.
EN :
The paper aims at providing a defence of Habermas’s discourse theory of morality against a significant criticism recently levelled by J. G. Finlayson, who maintains that Habermas would reject what he calls “metaethical cognitivism” and that such a rejection would cause him to face what has been known as the Frege-Geach problem. The paper demonstrates in detail that this claim is unfounded. It further shows that the only form of cognitivism rejected by Habermas is moral descriptivism, since this approach would be counter-intuitive as regards the normal use of our moral expressions. The paper finally seeks to respond to major objections descriptivist philosophers might raise against Habermas’s theory of morality, in particular against his analogy thesis between propositional truth and normative rightness.
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Du réalisme des Recherches logiques
Jimmy Plourde
p. 581–607
RésuméFR :
Un des enjeux les plus importants pour la compréhension des Recherches Logiques et pour l’unité de la pensée d’Edmund Husserl réside dans la question du caractère idéaliste ou réaliste du projet philosophique de l’ouvrage. Dans cet article, je me penche sur cette question et établis, à partir d’un commentaire de passages clefs du texte, que la philosophie du jeune Husserl est bel et bien réaliste, à la fois en ce qui concerne le réal et l’idéal. Je montre aussi ce qu’il y a d’erroné dans deux autres lectures de Husserl sur cette question, à savoir la lecture idéaliste et celle voulant qu’il adhère à une forme de neutralité métaphysique.
EN :
One of the most important issues for the understanding of the Logical Investigations and for the unity of Edmund Husserl’s thought consists in the question of the realistic or idealistic character of its philosophical project. In this paper, I address this issue and establish on the basis of a close commentary of the text that the philosophy of the young Husserl is realistic both regarding the realm of the real and the one of the ideal. I also show what is wrong with two other readings of Husserl on this question : the idealistic and the neutral point of view readings.
Comptes rendus
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Mario Bunge, Chasing Reality: Strife over Realism,Toronto, University of Toronto Press (coll. Toronto Studies in Philosophy), 2006, 342 p.
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Volker Peckhaus (Hrsg.) Oskar Becker und die Philosophie der Mathematik, München, Wilhelm Fink Verlag, 2005, 352 pages
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Richard Tieszen, Phenomenology, Logic and the Philosophy of Mathematics, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, 357 pages
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William M. Ramsey, Representation Reconsidered, Cambridge (GB)/New York, Cambridge University Press, 2007, 268 pages
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Peirce, Charles Sanders, Ecrits logiques, Tiercelin Claudine et Thibaud Pierre (dir.), Oeuvres III, Paris, Cerf, 2006, 395 pages