Résumés
RÉSUMÉ
Se saisir de la réalité, du monde sensible, de façon subjective énonce la 1re thèse sur Feuerbach. Qu'engage pour la pensée matérialiste de Marx un tel appel ? Que faut-il comprendre sous le terme du matérialisme quand il s'agit de la philosophie de Marx ? À quel matérialisme nous renvoie la révolution théorique qui s'effectue dans les thèses sur Feuerbach ?Notre texte vise à apporter une réponse à ces questions en montrant que si le matérialisme de Marx doit définir quelque chose d'inédit, il ne peut en aucun cas s'identifier à ce qu'en a fait la tradition marxiste, tout au contraire il définit une pensée nouvelle de la subjectivité, celle de la « gegenstandliche Tatigkeit», pensée que requiert l'impératif pratique de la onzième thèse sur Feuerbach : la transformation du monde.
ABSTRACT
The first thesis on Feuerbach calls for a subjective apprehension of reality and of the world perceived by the senses. What does such a program entail for Marx's materialist thought ? What should be included under the term "materialism" when we consider Marx's philosophy ? To what materialism are we directed by the theoretical revolution effected in the theses on Feuerbach ?Our text attempts to answer these questions by showing that if Marx's materialism must define something theoretically unprecedented, it certainly can not be identified with this interpretation within the Marxist tradition. On the contrary, it defines a new way of thinking about subjectivity, the « gegenstandliche Tatigkeit », a way of thinking which requires the imperative of praxis enjoined in Feuerbach's eleventh thesis : the transformation of the world.