Résumés
Résumé
Si Marx aujourd'hui doit retrouver la radicalité qui a porté en ses premiers commencements sa pensée révolutionnaire, il faut rompre définitivement avec les évidences les mieux établies de son interprétation. La pensée de Marx, loin de pouvoir être rattachée au sol du matérialisme, s'enracine au plus profond de l'idéalisme allemand dans ce mouvement de pensée qui vient contester en ses fondements ultimes la métaphysique et son ordre, l'ordre d'un entendement captif de l'horizon borné de la positivité. Pensée de subversion de l'ordre de la positivité, la pensée de Marx se laisse alors définir comme un mouvement de déstabilisation du monde, mise en abyme de son fondement. Cette disqualification an-archique de l'arche est au principe de la pensée de la révolution radicale et de la mise en question fondamentale du pouvoir. Dans l'espace ouvert par cette double Bestimmung, idéaliste, an-archique, la pensée de Marx, en opposition à toute interprétation qui y voit une pensée du social, définit un individualisme radical qui se veut la critique absolue de toute volonté d'édification d'un nouvel ordre, individualisme qui ne laisse plus rien prévaloir qui fasse violence à la valeur de sens de l'autonomie.
Abstract
The road to Marx's thought supposes as its condition a movement of radical depositioning in relation to the classically established guidelines for journeying through his work. Marx's thought, in opposition to any interpretation which sees therein a reflection on the social sphere, defines a radical form of individualism which is intended as the absolute criticism of any desire to construct a new order, an individualism which allows absolutely nothing which might obstruct the value of the meaning of autonomy to prevail.