L’accouchement au coeur du monde : le care dans la pièce Venir au monde d’Anne-Marie Olivier

Résumé

Cet article propose une lecture féministe de la pièce Venir au monde (2017) d’Anne-Marie Olivier, qui présente des histoires d’accouchement. Il soutient que la vulnérabilité et l’interdépendance, au fondement de l’éthique du care, sont des caractéristiques des personnages mis en scène. Donner naissance à un enfant se lit comme « une épreuve » (Olivier, citée dans Bouchard, 2017) autour de laquelle se rassemble une communauté à laquelle participent les vivant·es, les mort·es et les mourant·es. Les principes du care éclairent aussi le rôle joué par la poésie comme pratique qui vise à réparer et à adoucir le monde en donnant sens aux expériences douloureuses.

Mots-clés :

• accouchement,
• féminisme,
• care,
• vulnérabilité,
• interdépendance,
• théâtre québécois

Abstract

This article offers a feminist reading of the play Venir au monde (2017) by Anne-Marie Olivier, which presents childbirth stories. It argues that the characters and the relations between them may be understood through vulnerability and interdependence, as principles of the ethics of care. Giving birth is seen as “an ordeal” (“une épreuve”; Olivier, cited in Bouchard, 2017) around which a community of the living and the dead gathers. The principles of care also shed light on the role played by poetry as a practice aimed at healing and softening the world by giving meaning to painful experiences.