Résumés
Résumé
L’ensemble de mes recherches porte sur l’étude de corpus oraux dont l’observation ne se départit jamais des contextes d’élocution, qu’ils soient culturels, sociologiques, historiques ou linguistiques. Travaillant sur du vivant et sur des mises en représentation linguistique, mon terrain de recherches est plus spécialement centré sur la Gascogne, où s’entremêlent le français, l’occitan et l’euskara; dans les discours produits, la transcription devient lourde de conséquence. Comme tout chercheur travaillant sur de l’immatériel, j’essaie de rendre accessible à la communauté scientifique les extraits oraux de mes corpus par un travail de transcription au plus près de l’enregistrement. Mais quand l’édition de témoignages sonores s’adresse à un large public, le chercheur est face à certains dilemmes, qui m’ont amené à conforter ou repenser certains choix dans la façon dont un « texte oral » devient un « texte écrit ».
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Parties annexes
Note biographique
Patricia Heiniger-Casteret
Ethnologue spécialisée dans l’étude de corpus oraux en Occitanie — contes, récits, chansons, « théâtre », histoires de vie — et le néo-contage, Patricia Heiniger-Casteret est maître de conférences à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et rattachée au groupe de recherches « Identité-Territoire-Expression-Mobilité » (Item). Ses travaux, qui portent sur le phénomène de renouveau du conte et sur la revitalisation d’un théâtre « ritualisé » appelé Pastorala, l’ont amenée à conforter ou à repenser certains choix dans la façon dont un « texte oral » devient un « texte écrit ». Elle en a tiré un important ouvrage : La parole en spectacle : néo-conteurs, félibres et pastoraliers en Gascogne (1996, 3 vol.). Elle s’est aussi penchée sur la collecte de Jean-François Bladé, un folkloriste du xixe siècle qui s’est illustré dans le domaine du conte en Gascogne.
Notes
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[1]
Le département des Pyrénées-Atlantiques se partage entre la communauté basque pour un tiers de son territoire et la communauté occitane d’expression gasconne pour les deux tiers restants. Par ailleurs, il est commun de désigner le territoire de la communauté basque par le terme Pays-Basque et le reste du territoire emprunte les termes des provinces d’ancien régime : Béarn pour la partie centrale et majoritaire, et Gascogne pour la partie maritime et le Bas-Adour.
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[2]
1986 et 1987 : ouvrages multi-thèmes, 1988 : Médecine populaire, 1989 : Les jardins potagers en Béarn, 1990 : Le fort du Portalet et les foires et marchés dans les Basses-Pyrénées, 1991 : Le vêtement au quotidien, 1992 : Du Béarn aux Amériques, 1993 : Béarnais en captivité, 1994 : Passage en Aspe (reprise du Fort du Portalet), 1995 : Le Béarn à l’heure de la guerre d’Espagne, 1996 : Mémoire de Pau, 1997 : Paroles d’instituteurs, 1998 : Nous, écoliers d’autrefois, 2000 : Écoute le bois parler et Pau, rive gauche, 2001 : Mariage… vous avez dit mariage?, 2002 : Temps de cochon, récits de pelères, 2003 : Ayriré, pays du vent, 2004 : Passé simple, chronique d’un village en Béarn : Ouillon, 2005 : Sacrées bonnes femmes!, 2006 : À votre service et 2008 : Jours de fête en Béarn.
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[3]
À votre service : domestiques agricoles et gens de maison en Béarn, Ambc, 2006, p. 93–106.
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[4]
Madame Anna Labazée, née à Momas le 18 juillet 1911, est la deuxième d’une famille de six enfants. Elle est arrivée à Thèze à l’âge de 9 ans. Elle a été à la tête d’une petite propriété de 10 ha. Son témoignage est conservé aux archives départementales des Pyrénées-Atlantiques (cote 1 AV 1011 AD-PA).
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[5]
Hormis la présidente, ce sont des personnes, membres de l’association, qui ont participé à l’édition d’ouvrages antérieurs et qui, dans leur travail, sont également confrontées aux problématiques éditoriales.
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[6]
En occitan, nous aurions pu avoir : « Pas au teatre gran mes au teatre deus petits. »
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[7]
La deuxième partie de la réponse peut tout à fait induire une ambiguïté entre l’importance des salles et le public qu’elle rassemble.
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[8]
Il est acquis qu’un document oral est rarement l’oeuvre d’une seule personne et que c’est la relation enquêteur/enquêté qui est génératrice de la dite oeuvre. Le témoin et l’enquêteur sont considérés comme étant coauteurs de l’enregistrement sonore.