Résumés
Résumé
L’époque étudiée couvre en gros les années 1890–1900. Cette période a été choisie parce qu’elle correspond à l’arrivée de la congrégation des eudistes à la baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse. Ce qu’il nous a semblé intéressant d’analyser ici, ce sont les premières années de la rencontre entre ces pères venus de France et la communauté acadienne qui vivait dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse depuis environ un siècle. L’objectif est donc d’étudier différents types de sources disponibles sur l’époque, soit la correspondance des eudistes, le journal L’Évangéline et la tradition orale, et ce afin de mieux comprendre les zones d’échanges culturels mais aussi de résistance entre les pères et les Acadiens. Les trois pistes qui ont été retenues — pratiques religieuses, perceptions mutuelles et croyances superstitieuses — permettent de montrer la variété des situations en fonction des documents utilisés.
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Parties annexes
Note biographique
Professeur d’histoire au département des sciences humaines de l’Université Sainte-Anne, Micheline Laliberté s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des mentalités, d’abord dans la France des xve-xvie siècles, méthode dont elle s’inspire pour analyser différents aspects de la société acadienne du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Elle a publié, en collaboration avec le professeur René LeBlanc, une histoire de l’Université Sainte-Anne à l’occasion du centenaire de l’institution, intitulée Sainte-Anne : collège et université, 1890–1990 (1990). Elle est membre du Groupe de recherche en études acadiennes (Gréa) de l’Université Sainte-Anne.
Notes
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[1]
Pour des détails sur les conditions entourant l’arrivée et l’installation des eudistes au Canada, voir Guy Laperrière, « L’arrivée des eudistes au Canada, 1890–1920 », dans G. C. Boudreau (dir.), Une dialectique du pouvoir en Acadie – Église et autorité, Montréal, Fides, 1991, p. 127–157.
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[2]
Pour plus de détails sur cette question, voir Micheline Laliberté, « Les Acadiens de la baie Sainte-Marie à la fin du xixe siècle ou les paradoxes de quelques pratiques cultu(r)elles », Port Acadie, n˚ 10–11–12, 2006–2007, p. 81–101.
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[3]
L’Évangéline, 1er janvier 1891, p. 2, col. 4.
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[4]
Ibid.
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[5]
L’Évangéline, 26 décembre 1895, p. 3, col. 2.
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[6]
P. Rouxel au P. Le Doré, 24 mai 1890, AC.C.P.
-
[7]
Mgr O’Brien au P. Le Doré, 20 novembre 1890, AC.C.P.
-
[8]
P. Morin au P. Le Doré, 30 octobre 1890, AC.C.P.
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[9]
P. Le Doré au P. Blanche, 3 septembre 1893, AC.C.P.
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[10]
P. Ange Le Doré, Le Saint-Coeur de Marie, 15 octobre 1893, p. 371.
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[11]
P. Lebastard, 13 juin 1894, AC.C.P.
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[12]
P. Lebastard, 5 avril 1895, AC.C.P.
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[13]
P. Dagnaud, 6 janvier 1900, AC.C.P.
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[14]
P. Dagnaud, 4 novembre 1900, AC.C.P.
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[15]
P. Dagnaud, 12 juin 1900, AC.C.P.
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[16]
P. Blondel au P. LeDoré, 13 mars 1904, AC.L. Saulnierville.
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[17]
Adèle Boudreau, 1891, Grosses-Coques, CA, cassette 31, face 1, v. 280–296.
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[18]
Jim Comeau, 1894, South-Bear-Cove, CA, cassette 57, face 2, v. 317.
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[19]
Élizabeth Fournier, 1885, Saulnierville, CA, cassette 263, face 2, v. 23–50.
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[20]
Marc Amirault, 80 ans, 1972, Pubnico-Est, CA, cassette 5, face 2, v. 27–40.
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[21]
Monique Deveau, 1881, Meteghan, CA, cassette 148, face 2, v. 190.
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[22]
Rose Deveau, 1893, Mavillette, CA, cassette 147, face 1, v. 140. Dans son étude sur la confession au Québec à la même époque, Serge Gagnon mentionne que le « Dieu sévère des prédicateurs semble assez bien accepté des paysans parce qu’il se fait volontiers miséricordieux dans l’intimité du confessionnal ». Cf. Plaisir d’amour et crainte de Dieu – Sexualité et confession au Bas-Canada, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1990, p. 4. Voir aussi ce que dit Jean Delumeau au sujet de l’influence du père Alphonse de Liguori qui, en suggérant de remplacer le rigorisme par la douceur, aurait été « l’initiateur d’une “révolution copernicienne” dans la pratique de la confession ». Peu à peu aux xixe et xxe siècles, la manière prudente et amicale de confesser recommandée par ce père va gagner l’ensemble de l’Église catholique (Jean Delumeau, L’Aveu et le pardon – Les difficultés de la confession, xiiie–xviiie siècle, Paris, Fayard, 1990, p. 151 et 169). Malgré les quelques allusions à ce sujet, il est difficile de dire si les prêtres de la baie Sainte-Marie se rattachaient à ce courant qui se situait à rebours de la tendance rigoriste.
-
[23]
P. Anselme Chiasson, « Le Clergé et le réveil acadien (1864–1960) », Revue de l’Université de Moncton, n˚ 1, 1978, p. 44.
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[24]
Élizabeth Fournier, 1885, Saulnierville, CA, cassette 263, face 2, v. 23–50 et v. 99–124. Voir aussi l’exemple des gens d’une maison qui avaient fait une danse lors d’une noce malgré l’interdiction du père Crouzier, qui pour les punir, damna la maison et prédit qu’il n’y aurait jamais de vitres à ce logis tant qu’ils y habiteraient, ce qui s’était réalisé (Anne-Elizabeth Bourque, 1900, Sluice-Point, CA, cassette 42, face 1, v. 295–312). La dame précise que cette histoire était arrivée avant son temps.
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[25]
May Comeau, 1917, Bas-Saulnierville, CA, cassette 86, face 3 [sic], v. 330. C’est son père qui lui a raconté cette histoire.
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[26]
P. Boulay, op. cit., p. 297.
-
[27]
Laurette d’Entremont, 1899, Pubnico, CA, cassette 1903, face 2, v. 130–200.
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[28]
Marie-Mae Comeau, 1904, Bear-Cove, CA, cassette 84, face 2, v. 233–270.
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[29]
Monique Deveau, 1881, Meteghan, CA, cassette 148, face 2, v. 50–57. Voir aussi Constant Comeau, 1883, Meteghan, cassette 112, face 1, v. 114.
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[30]
Laurette d’Entremont, 1899, Pubnico, CA, cassette 1903, Face 2, v. 130–200. Voir aussi Mme John Wallace, 1887, CA, cassette 376, face 1, v. 404–418 et M. et Mme Remi Hubbard, 1886 et 1890, Hubbard’s-Point, cassette 184, face 2, v. 320–340.
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[31]
Catherine Jolicoeur, « La vie religieuse des Acadiens à travers leurs croyances traditionnelles », La Société canadienne d’histoire de l’Église catholique – Sessions d’études, vol. 48, 1978, p. 84.
-
[32]
Mgr O’Brien au P. Le Doré, 20 novembre 1890, AC.C.P.
-
[33]
Circulaire du p. Ange Le Doré, 29 juillet 1903, MG1, Vol II, f. 1.
-
[34]
Lettre du T. H. P. Le Doré, Le Saint-Coeur de Marie, 15 août 1893, p. 297.
-
[35]
Mgr Nil Thériault, « Discours de clôture : Sigogne prêtre », Revue de l’Université Sainte-Anne, 1987, p. 117.
-
[36]
Mme Élie (Mélie) Amirault, 89 ans, Butte-Amirault, UL, collection Catherine Jolicoeur, conté le 17 octobre 1960, transcription.
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[37]
Fannie Thériault, 1887, Bas-Saulnierville, CA, cassette 473, face 2, v. 207.
-
[38]
Journal d’Agnès d’Entremont, vol. I, le 5 avril 1885, MG 2, Vol. XXVI, ACA.
-
[39]
Laurent LeBlanc, 1895, Rivière-aux-Saumons, CA, cassette 52, face 2, v. 275.
-
[40]
Marguerite Belliveau, CA, cassette 24 , face 1, v. 340; elle précise que c’est sa grand-mère qui faisait cela.
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[41]
Id., cassette 24, face 2, v. 0.
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[42]
Alain Doucet, La littérature orale de la Baie Sainte-Marie, Québec, Les Éditions Ferland, 1965, p. 60.
-
[43]
Joseph Thériault, 102 ans, Anse-des-Belliveau, UL, collection Catherine Jolicoeur, conté le 12 novembre 1960, transcription.
-
[44]
Jos Sullivan, 80 ans, Meteghan, UL, collection Antonine Maillet, conté le 8 juillet 1966, transcription; Eddie Doucet, 80 ans, Anse-des-Belliveau, UL, collection Antonine Maillet, conté le 7 juillet 1966, transcription.
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[45]
Marie-Rose Doucet, 1898, Concessions, CA, cassette 168, face 1, face 2, v. 298 : « Ma mère en parlait. »
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[46]
May Comeau, 1917, Bas-Saulnierville, CA, cassette 87, face 2, v. 108–124.
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[47]
M. et Mme Joe Sullivan, 1888, CA, cassette 93, face 1, v. 120–220.
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[48]
Mme Archange Surette, 98 ans, Île-des-Surette, UL, collection Antonine Maillet, conté le 15 juillet 1966, transcription et Mme Lévi Pothier (Odile Surette), 76 ans, Butte-Amirault, UL, collection Catherine Jolicoeur, conté le 18 juin 1968, transcription.
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[49]
Marie-Anne-Émilie Saulnier, 1903, Rivière-aux-Saumons, cassette 119, face 2, v. 139–177.
-
[50]
May Comeau, 1917, Bas-Saulnierville, CA, cassette 87, face 2, v. 140 : « Maman conte que c’est vrai. »
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[51]
Jeanne Surette, 1886, Wedgeport, CA, cassette 132, face 2, v. 143.
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[52]
Célestine d’Entremont, 1905, CA, cassette 100, face 1, v. 397. C’est sa vieille tante qui lui racontait cela.
-
[53]
Catherine Jolicoeur, « Légendes acadiennes », Revue de l’Université Laurentienne, vol. viii, no 2, février 1976, p. 23.
-
[54]
Un autre témoin dit aussi qu’il n’a jamais entendu les prêtres parler de sorcellerie; ce monsieur est un ancien maître d’école et il explique que la sorcellerie remonte à l’Antiquité, cite des passages de la Bible, etc.; de toute évidence, il appartient à un niveau culturel différent. Mais son commentaire est intéressant parce qu’il confirme que l’Église refusait de parler de ces choses-là (Alvini Lorgéré, 1893, Sainte-Anne-du Ruisseau, CA, cassette 275, face 1, v. 274).
-
[55]
À ce sujet voir les exemples cités par François Lebrun, « La religion de l’évêque de Saint-Malo et de ses diocésains au début du xviie siècle, à travers les statuts synodaux de 1619 », et Marc Venard, « Dans l’affrontement des Réformes du xvie siècle : regards et jugements portés sur la religion populaire », dans Guy Duboscq et al., La religion populaire – Colloque international du CNRS en 1977, Paris, Éditions du CNRS, 1979, p. 50 et p. 124.
-
[56]
Alain Doucet, op. cit., p. 70.
-
[57]
Élizabeth Robichaud, CA, cassette 323, face 1, v. 40–52.
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[58]
Alain Doucet, op. cit., p. 75.
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[59]
Mme Archange Surette, 98 ans, Île-des-Surette, UL, collection Antonine Maillet, conté le 15 juillet 1966, transcription; Nemerise Babin, 1894, Sluice-Point, CA, cassette 9, face 1, v. 335.
-
[60]
Alain Doucet, op. cit., p. 72.
-
[61]
Jean Du Berger, « La tradition orale », Études françaises, n˚ 3–4 (1977), p. 230–231.
-
[62]
Catherine Jolicoeur, Les plus belles légendes acadiennes, Montréal, Stanké, 1981, p. 14.
-
[63]
Jean-Claude Dupont, « Le légendaire francophone en Amérique », dans Claire Quintal (dir.), Le patrimoine folklorique des Franco-Américains, Québec, Le Conseil de la vie française, 1986, p. 5.
-
[64]
Jean-Claude Dupont et Jacques Mathieu, Héritage de la francophonie canadienne – Traditions orales, Québec, Presses de l’Université Laval, 1986, p. 130.
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[65]
Catherine Jolicoeur, « Légendes acadiennes », Revue de l’Université Laurentienne, vol. viii, no 2, février 1976, p. 21–29.
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[66]
J.-C. Dupont et J. Mathieu, op. cit., p. 130.
-
[67]
Catherine Jolicoeur, Les plus belles légendes acadiennes, Montréal, Stanké, 1981, p. 13.
-
[68]
Antonine Maillet, Rabelais et les traditions populaires en Acadie, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1971, p. 71.
-
[69]
Id., p. 13.