Résumés
Résumé
Plusieurs auteurs soutiennent que c’est au xviie siècle que les Hollandais introduisirent les techniques et les engins d’assèchement dans les marais du sud-ouest français et que ces techniques furent transmises par la suite aux Acadiens installés au Nouveau Monde. Or il ne faut surtout pas oublier que, depuis quelques siècles déjà, des techniques françaises d’assèchement proprement dites étaient utilisées dans le sud-ouest. En outre, les guerres de religion et les révolutions paysannes surent freiner l’implantation hollandaise dans cette grande région jusqu’à la fin du xviie siècle. On peut donc affirmer que, au début de ce siècle, les techniques d’assèchement introduites en Acadie, tirées entre autres du Poitou, devaient être bel et bien françaises. Elles furent adaptées aux marais limitrophes à la baie Française (baie de Fundy). Plus d’un siècle plus tard, à l’époque du Grand Dérangement (1755–1763), les techniques acadiennes furent transmises à la fois chez les Planters des Maritimes et dans les colonies américaines. Enfin, il faut noter la transformation de ces techniques à travers le temps et la survivance d’une expertise véritablement acadienne, qui sera recherchée à maintes reprises, souvent en période de crise aux xixe et xxe siècles, ici même dans les provinces maritimes.
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Parties annexes
Note biographique
Depuis 1975, Marc Lavoie a participé à de nombreux projets archéologiques et, depuis 1979, à titre de chargé de recherche, il a oeuvré sur des sites de la période historique en Ontario, au Québec, au Labrador, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Il s’intéresse surtout aux modes de vie, aux comportements et aux tendances chez les populations de la période coloniale, qu’il explore par une étude détaillée des artéfacts et des vestiges archéologiques, confrontés aux documents d’archives et aux synthèses historiques. Il est professeur d’histoire et d’archéologie à l’Université Sainte-Anne depuis 2002 et membre du Groupe de recherche en études acadiennes (Gréa).
Notes
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[1]
Anonyme, Maritime Dykelands – The 350 Year struggle, Halifax, Government of Nova Scotia, Department of Agriculture and Marketing, 1987, p. 1–6.
-
[2]
Ce mythe a été transmis à l’ensemble de la population acadienne dans la première synthèse historique sur l’Acadie : Les Acadiens des Maritimes. Voir Clarence LeBreton, « Civilisation matérielle en Acadie », dans Jean Daigle (dir.), Les Acadiens des Maritimes, Moncton, Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, 1980, p. 504. LeBreton cite une étude d’un auteur hollandais dans laquelle celui-ci prétend que les techniques d’assèchement utilisées dans le centre-ouest français prenaient leurs origines en Hollande.
-
[3]
Suzanne Jean, Paysans du Poitou et des pays charentais – Vendée – Deux Sèvres – Vienne, Charente-Maritime, Charente, Lyon, Éditions Horvath, 1996, p. 33.
-
[4]
Id., p. 34–35.
-
[5]
Id., p. 34–37.
-
[6]
Ibid.
-
[7]
Étienne Clouzot, Les marais de la Sèvre niortaise et du Lay du xe à la fin du xvie siècle, Paris, H. Champion, 1904, p. 84.
-
[8]
Marc Lavoie, « Les Acadiens et les Planters des Maritimes – Une étude de deux ethnies de 1680 à 1820 », thèse de doctorat en archéologie, Faculté des Lettres, Université Laval, 2002, p. 169. Les terres sujettes à des crues printanières sont asséchées efficacement par des canaux d’écoulement.
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[9]
Clouzot, op. cit., p. 93; René Riou, Les marais desséchés du Bas-Poitou, Paris, Université de Paris et A. Michalon, 1907, p. 23–24.
-
[10]
Clouzot, op. cit., p. 93–99.
-
[11]
Lavoie, op. cit., p. 169–170.
-
[12]
Ibid.
-
[13]
Id., p. 173–175. Jean, Paysans du Poitou, p. 38, 40–44.
-
[14]
Fernand Verger, Marais et estuaires du littoral français (nouvelle édition), Paris, Belin, 2005, p. 144–145, fig. 7.1; Fernand Verger, communication personnelle, École Normale Supérieure, Paris, le 31 juillet 2008.
-
[15]
Riou, op.cit., p. 41–42; Édouard de Dienne, Histoire du dessèchement des lacs et marais en France avant 1789, Paris, H. Champion, 1891, p. 37–39, 81, 89. Le géologue-archéologue Karl W. Butzer a aussi souligné l’apport financier des Hollandais plutôt que leur contribution à l’assèchement des terres. Voir « French Agriculture in Atlantic Canada and Its European Roots : Different Avenues to Historical Diffusion », Annals of the Association of American Geographers, vol. 92, n˚ 3, 2002, p. 462, 465.
-
[16]
Lavoie, op. cit., p. 176–180.
-
[17]
Sherman Bleakney, Sods, Soil, and Spades – The Acadians at Grand-Pré and Their Dykeland Legacy, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2004, p. 5–7; Andrew Hill Clark, Acadia – The Geography of Early Nova Scotia to 1760, Madison, University of Wisconsin Press, 1968, p. 24.
-
[18]
Clark, op. cit., p. 25.
-
[19]
Albert E. Roland, Geological Background and Physiography of Nova Scotia, Halifax, The Nova Scotia Institute of Science, 1982, p. 113.
-
[20]
Clark, op. cit., p. 27; William Francis Ganong, « The Vegetation of the Bay of Fundy Salt and Diked Marshes : An Ecological Study », Botanical Gazette, vol. 36, première partie (septembre 1903), p. 170.
-
[21]
Pour la terminologie, voir Fernand Verger, op. cit., p. 74, fig. 4.2.
-
[22]
Ganong, op. cit., p. 171–173; Verger, loc. cit.
-
[23]
Ganong, loc. cit.
-
[24]
Verger, loc. cit.
-
[25]
Roy Bishop, « Tides and the Earth-Moon System », dans Patrick Kelley (dir.), Observer’s Handbook 2008, Toronto, The Royal Astronomical Society of Canada, 2007, p. 175–176. Plusieurs autres facteurs ayant un effet sur l’altitude des marées sont énumérés dans cet excellent chapitre signé par Bishop. Edward p. Clancy a noté que les tempêtes qui frappent la baie de Fundy peuvent amplifier de deux mètres l’altitude maximale de la mer haute en condition normale; voir The Tides – The Pulse of the Earth, New York, Doubleday, 1968, p. 114–115.
-
[26]
André Gougenheim, « Marées », Encyclopaedia Universalis, Paris, Encyclopaedia Universalis, 1995, p. 519.
-
[27]
Il s’agit de l’époque qui précède la construction de plusieurs ouvrages, qui aujourd’hui ont su freiner ou du moins réduire l’effet du mascaret dans plusieurs localités.
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[28]
Lavoie, op. cit., p. 7–8. Cette description est reprise en partie de la thèse de doctorat de l’auteur.
-
[29]
Ibid.; Ganong, op. cit., p. 161–186; W. Bell Dawson, Survey of Tides and Currents in Canadian Waters – Report of Progress, Ottawa, Government Printing Bureau, 1899, p. 22–25.
-
[30]
Ganong, loc. cit.
-
[31]
L’utilisation du terme vessel signifie sans aucun doute qu’il s’agit de grands bateaux ou de petits navires, peut-être des quaiches (ketch) ou de petites goélettes utilisées dans la traite, et non pas de petites embarcations comme des canots ou des chaloupes. ANC, MG 18, F10, Charles Morris, 1748, A Brief Survey of Nova Scotia With an Account of the Several Attempts of the French This War to Recover it out of the Hands of the English, The Royal Regimental Library, Woolwich (Angleterre). Copie aux Archives nationales du Canada, Ottawa, fol. 95.
-
[32]
Lavoie, op. cit., p. 8.
-
[33]
W. F. Ganong, « Historical-Geographical Documents Relating to New Brunswick, ii : The Report and Map of Major George Scott’s Expedition to Remote Petitcodiac in 1758 », Collection of the New Brunswick Historical Society, n˚ 13, Saint John, 1930, p. 105.
-
[34]
Il s’agit de marées de vives-eaux, dont les amplitudes sont au maximum un jour ou deux après la pleine lune et la nouvelle lune. C’est donc dire des marées extrêmes, approximativement deux fois par mois, puisque les mois lunaires ne correspondent pas nécessairement au calendrier (Bishop, op. cit., p. 174).
-
[35]
L’alignement de la terre, de la lune et du soleil, ou encore le désalignement extrême de ces astres sont à la source des marées extrêmes (Bishop, op. cit., p. 176). Notons que c’est à l’automne de 2002 que nous avons été témoin du dernier cycle de Saros. Et encore, il s’agissait peut-être d’un demi-cycle, plutôt que d’un plein cycle de Saros. Cependant, ce phénomène est passé tout à fait inaperçu, car il s’est produit lors d’une journée ensoleillée et sans vent, accompagnée d’une mer calme.
-
[36]
David B. Quinn, « Bellenger, Étienne », Dictionnaire biographique du Canada [désormais DBC] vol. 1, Québec, les Presses de l’Université Laval, 1966, p. 89–90; aussi du même auteur, « The Voyage of Etienne Bellenger to The Maritimes in 1583 : A New Document », Canadian Historical Review, vol. 43, n˚ 4, 1962, p. 330, 340, 342.
-
[37]
En collaboration, « Sarcel de Prévert », DBC, vol. 1, 1966, p. 616.
-
[38]
Marcel Trudel, « Gravé Du Pont, François », DBC, vol. 1, 1966, p. 356.
-
[39]
« Vente d’un marais par Pierre du Gua, sieur de Mons », le 18 mai 1600, dans Robert Le Blant et René Baudry, Nouveaux documents sur Champlain et son époque – Volume 1 (1560–1622), Ottawa, Archives publiques du Canada, 1967, p. 36–37. Selon ces auteurs, le surnom de ce personnage « […] s’épelle et se prononce toujours Mons, avec un “s” sonore […]. C’est pourquoi nous suivons cette orthographe […] ».
-
[40]
Charles-Honoré Laverdière, Oeuvres de Champlain (fac-similé de l’édition de 1870 en trois tomes), Montréal, les Éditions du Jour, 1973, p. 226–227.
-
[41]
Id., p. 167 (fig.), 225 et 265.
-
[42]
George MacBeath, « Du Gua de Monts, Pierre », DBC, vol. 1, 1966, p. 302–303; H. G. Ryder et al., « Biencourt de Poutrincourt et de Saint-Just, Jean de », DBC, vol. 1, 1966, p. 99–102.
-
[43]
En fait, Champlain sera de retour à Québec le 22 mai 1633, « après une absence de près de quatre ans ». Marcel Trudel, « Champlain, Samuel de », DBC, vol. 1, 1966, p. 202.
-
[44]
Marc Lavoie, « Un nouveau regard sur le monde acadien avant la Déportation – Archéologie au marais de Belle-Isle, Nouvelle-Écosse », Archéologiques, collection hors série n˚ 2, Rêves d’Amériques – Regard sur l’archéologie de la Nouvelle-France, Montréal, Association des archéologues du Québec, 2008, p. 73–74; George MacBeath, « Razilly (Rasilly) Isaac de », DBC, vol. 1, 1966, p. 580–582. Au sujet de la date du décès de Razilly, voir Clarence J. d’Entremont, « Isaac de Razilly – date de son décès », Cahiers de la Société historique acadienne [désormais CSHA], vol. 19, n˚ 4, p. 139–142.
-
[45]
G. Debien, « Engagés pour le Canada au xviie siècle vers La Rochelle », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 6, n˚ 2 (1952), p. 221. Le 10 mars 1636, à la veille de son départ pour l’Acadie, Jean Cendre avait épousé Perrine Baudry (MG2 AD, La Rochelle, greffe Juppin, registre 1635–1636, fol. 215 v); cf. Marc Lavoie, « Les Acadiens et les Planters des Maritimes… », p. 151; voir aussi Stephen A. White, Dictionnaire biographique des familles acadiennes – Première partie – 1636 à 1714, Moncton, Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, 1999, p. 329. En France, la « livre de marais de 20 aires » était une unité de superficie en usage chez les sauniers et les propriétaires de marais. Une aire représentait un carré de quatre ou cinq mètres de côté environ. Voir, M. Delafosse et C. Laveau, « Le commerce du sel de Brouage aux xviie et xviiie siècles », Cahiers des Annales, n˚ 17, Paris, Armand Colin, 1960, p. 14.
-
[46]
Archange Godbout, « Le rôle du Saint-Jehan et les origines acadiennes », Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, vol. 1, n˚ 2, 1944, p. 21–23. Ces paludiers sont aussi énumérés dans l’article de Jean-Claude Dupont, « Les défricheurs d’eau », Culture vivante, n˚ 27, 1972, p. 6.
-
[47]
Godbout, loc. cit.
-
[48]
En 1646, Nicolas Denys engageait deux sauniers, André Lagort et son fils, Étienne, tous deux originaires de l’île-de-Ré. On ignore s’ils passèrent au pays. Le cas échéant, ils auraient oeuvré soit à l’établissement de Miscou soit à celui de Miramichi, aujourd’hui dans le nord-est du Nouveau-Brunswick (Debien, op. cit., p. 377; George MacBeath, « Denys, Nicolas », DBC, vol. 1, 1966, p. 264).
-
[49]
Geneviève Massignon, Les parlers français d’Acadie – Enquête linguistique, Paris, Librairie C. Klincksieck, 1962, p. 74; Clarence J. d’Entremont, « Origines des Acadiens », CSHA, vol. 22, n˚ 4, 1991, p. 128–143.
-
[50]
Abraham Martin, dit l’Écossais, était un pilote qui aurait probablement été au service de Jean de Biencourt et de De Mons en Acadie. Il pratiquait aussi la pêche dans le golfe Saint-Laurent et exploitait des terres agricoles à Québec même. « Les plaines d’Abraham seraient ainsi appelées à cause de lui » (Henry B. M. Best, « Martin, Abraham [dit « l’Écossais » ou « Maître Abraham »] », DBC, vol. 1, 1966, p. 506).
-
[51]
White, op. cit., p. 329.
-
[52]
White, loc. cit.
-
[53]
Lavoie, « Les Acadiens et les Planters des Maritimes », p. 4; anonyme, « Marais maritimes », dans Patrick Phliponeau (dir.), Grande encyclopédie alpha de la mer, Paris, Grange Batelière, 1973, tome 6, p. 1919–1920; Verger, Marais et estuaires, p. 326–327. De nos jours, les spécialistes français utilisent parfois le terme marais salant pour désigner des salines. Ce n’est pas le cas au Canada français.
-
[54]
À ce sujet voir Clark, Acadia, p. 31; Delafosse et Laveau, op. cit., p. 24; Marie Madeleine Azard, « Paysages littoraux saintongeais et acadiens », Annales de l’Université francophone d’été, Saintonge-Québec 1979, Paris, Éditions Bordessoules, 1981, p. 136–143; Lucette Noviel-Moreau, Michèle Pelin et al., « Découverte du marais salant rétais », Groupement d’études rétaises, cahiers de la mémoire, revue d’art et de traditions populaires, d’archéologie et d’histoire, n˚ 4, printemps 1981, p. 3–20. Sainte-Marie-de-Ré, France.
-
[55]
Lavoie, op. cit., p. 182–184.
-
[56]
Pour la terminologie, voir Verger, op. cit., p. 327.
-
[57]
« Lettre du révérend Père Ignace, capucin, le 6 août 1653 », dans Collection de manuscrits contenant lettres, mémoires, et autres documents historiques relatifs à la Nouvelle-France, recueillis aux Archives de la province de Québec, ou copiés à l’étranger, vol. 1, Québec, Imprimerie A. Côté, 1883, p. 138. Le 24 mai 1650, d’Aulnay mourut d’épuisement lorsque son canot chavira dans l’eau glacée du bassin de Port-Royal (Id., p. 139; cf. René Baudry, « Menou d’Aulnay, Charles de », DBC, vol. 1, 1966, p. 516). Plusieurs auteurs ont fait état de l’implication de d’Aulnay dans l’assèchement des marais. Voir Karl W. Butzer, « French Agriculture in Atlantic Canada… », p. 455; Émile Lauvrière, La tragédie d’un peuple – Histoire du peuple acadien de ses origines à nos jours (seconde édition, revue et corrigée), Paris, Librairie Henri Goulet, 1924, tome I, p. 77; Bernard V. LeBlanc et Ronnie-Gilles LeBlanc, « La culture matérielle et traditionnelle en Acadie », dans Jean Daigle (dir.), L’Acadie des Maritimes – Études thématiques des débuts à nos jours, Moncton, Chaire d’études acadiennes, Université de Moncton, 1993, p. 624; Edmée Rameau de Saint-Père, Une colonie féodale en Amérique – L’Acadie (1604–1881), Paris et Montréal, Plon et Granger, 1889, tome I, p. 115–117. Cependant, il faut rappeler au lecteur que l’initiative de faire passer des sauniers en Acadie revient bel et bien au gouverneur Razilly plutôt qu’à son successeur d’Aulnay.
-
[58]
Clarence J. d’Entremont, Nicolas Denys, sa vie et son oeuvre, Yarmouth, Imprimerie Marc Lescarbot, 1982, p. 53–54, 85; cf. Lavoie, « Un nouveau regard sur le monde acadien », op. cit., p. 74.
-
[59]
Clément Cormier, « Tibaudeau (Thibaudeau, Thibodeau), Pierre », DBC, vol. 2, Québec, 1969, p. 657. Maud Hody, « Blanchard, Guillaume », DBC, vol. 2, 1969, p. 74. Lavoie, « Les Acadiens et les Planters des Maritimes », p. 194–295.
-
[60]
Ibid.
-
[61]
Centre d’études acadiennes, Inventaire général des sources documentaires sur les Acadiens, Moncton, Éditions de l’Acadie, 1975, tome 1, p. 392; Stephen A. White, « The True Number of the Acadians », dans R.-G. LeBlanc (dir.), Du grand dérangement à la Déportation – Nouvelles perspectives historiques, Moncton, Chaire d’études acadiennes, Université de Moncton, 2005, p. 56; Clark, Acadia, p. 201.
-
[62]
Yves Cormier, Dictionnaire du français acadien, Montréal, Éditions Fides, 1999, p. 293. Les parements sont des mottes de terres, de racines et de radicelles. Ainsi, ils conservent la forme qu’on leur donne. Souvent on les obtenait de part et d’autre du site même d’une digue en construction. Ils étaient extraits à l’aide d’une petite bêche ou d’une pelle, appelée une ferrée, qui était munie d’une lame étroite. Ainsi, on créait des fossés à l’intérieur et à l’extérieur de la digue en construction. Les parements étaient tranchés légèrement à angle pour en faciliter l’agencement sur les parois de la digue. Voir aussi, Bleakney, Sods, Soils, and Spades, p. 44–49.
-
[63]
Dièreville, Relation du voyage du Port Royal de L’Acadie ou de la Nouvelle-France dans laquelle on voit un détail des divers mouvemens de la mer dans une traversée de long cours; la deſcription du païs, les ocupations des François qui y ſont établis, les manières des différences nations sauvages, leurs superſtitions & leurs chaſſes, avec une diſſertation exacte sur le castor (3e impression), Jean-Baptiste Besongne, ruë Ecuyere, au Soleil Royal, à Rouen, 1708, p. 77–78.
-
[64]
Nous tenons à remercier deux informateurs et amis, Diane et Robert Surette, résidents de Belle-Isle, qui ont bien voulu nous mener sur le site de cette ancienne digue sur la rivière Annapolis, la rivière Dauphin au Régime français.
-
[65]
Bleakney, Sods, Soils, and Spades, p. 63–65 (fig.). Toutefois, il pourrait s’agir de constructions plus récentes.
-
[66]
Lavoie, « Un nouveau regard sur le monde acadien… », p. 72.
-
[67]
Claude Poirier (dir.), Dictionnaire historique du français québécois, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1998, p. 6. Voir aussi Cormier, op.cit., p. 54.
-
[68]
Cormier, loc. cit.; LeBlanc et LeBlanc, loc. cit.; Poirier, loc. cit.; voir aussi Willam F. Ganong, « Notes and Queries », The New Brunswick Magazine, vol. 1, n˚ 4, 1898, p. 225; W. F. Ganong, « More about Aboideau [sic] », The New Brunswick Magazine, vol. 3, n˚ 5, 1899, p. 218–221; Médard Léger, « Les Aboiteaux », CSHA, vol. 1 n˚ 2, 1962, p. 61–67.
-
[69]
Ganong, loc. cit.
-
[70]
ANC, MG 1, C11D, vol. 4, « Mémoire concernant la construction d’une digue ou abboiteau [sic] projetée et proposée à la Cour par Monsieur l’abbé Le Loutre; ensemble, réflexions et dépenses aux déversations [sic] du Ministre et à M. Prévost entre M. de la Martinière commandant de Beauséjour, M. Jacau de Fiedmont et M. Le Loutre », le 13 novembre 1753, fol. 29; Yves Cormier, Les aboiteaux en Acadie – Hier et aujourd’hui, Moncton, Chaire d’études acadiennes, Université de Moncton, « Mouvanges » n˚ 2, 1990, p. 48; LeBlanc et LeBlanc, « La culture matérielle traditionnelle… », p. 625.
-
[71]
Frère Marie-Victorin, Flore laurentienne (2e édition), Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1964, p. 140–145. Les essences de bois ont été identifiées par Coleen Day, conservatrice des laboratoires de Parcs Canada à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse (communication personnelle, le 28 avril 2006). Les identifications sont fondées sur des prélèvements effectués sur des aboiteaux mis au jour par des archéologues.
-
[72]
Marie-Victorin, op.cit., p. 148–150; Jonathan Fowler, « Keeping the Tides at Bay », The Nova Scotian, Sunday Herald, Halifax, le dimanche 27 mai 2007. Au siècle dernier dans les Maritimes, on utilisait aussi d’autres essences de bois franc pour fabriquer des clapets, dont le merisier (probablement Betula alleghaniensis) et l’érable argenté ou l’érable à sucre (soit Acer saccharinum ou Acer saccarum) (Marie-Victorin, op.cit., p. 396–398).
-
[73]
Anonyme, Maritime Dykelands, p. 36, fig. 12. Cormier, op. cit., p. 46.
-
[74]
ANC, C11D, MG 1, Vol. 4, fol. 83, « Mémoire des costes [sic] de lacadie [sic] », par le Sieur de Bonaventure, le 12 octobre 1701.
-
[75]
Morris, op.cit., f. 82; Clark, op. cit., p. 237.
-
[76]
Clark, op. cit., p. 238–242.
-
[77]
Anonyme, Maritime Dykelands, p. 80.
-
[78]
L’archéologue Jonathan Fowler a remarqué ce même phénomène de préservation du sapinage au cours de fouilles effectuées au marais de Grand-Pré (Fowler, loc. cit.).
-
[79]
Le Loutre, « Mémoire concernant la construction d’une digue ou aboitteau [sic] », fol. 29.
-
[80]
Cormier, op.cit., p. 42.
-
[81]
Médard Léger, op. cit., p. 62 et 66.
-
[82]
Régis Brun, Les Acadiens avant 1755, Moncton, à compte d’auteur, 2003, p. 3–8; Lavoie, « Un nouveau regard sur le monde acadien », p. 77 (fig. 2), p. 79.
-
[83]
Clark, op. cit., p. 163.
-
[84]
Lavoie, op. cit., p. 76–82.
-
[85]
Morris, op.cit., f. 85.
-
[86]
Aujourd’hui, les Acadiens de la baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse utilisent encore le terme canal pour désigner tous les fossés, y compris ceux qui longent les routes de la région. En outre, ce terme désignait les fossés d’écoulement dans les marais de la Memramcook au Nouveau-Brunswick (Ronald Labelle, Au Village-du-Bois – Mémoires d’une communauté acadienne, Université de Moncton, Centre d’études acadiennes, 1985, p. 75–83).
-
[87]
Lavoie, « Les Acadiens et les Planters des Maritimes… », p. 178–179; Jean Meuvret, Le problème des subsistances à l’époque de Louis xiv, I : la production des céréales dans la France du xviie et du xviiie siècle, Paris, École pratique des hautes études en sciences sociales, et Mouton, « Civilisations et sociétés », n˚ 50, 1977, tome 2, p. 68–70.
-
[88]
À l’époque de la Déportation, la Nouvelle-Écosse comprenait les provinces appelées aujourd’hui les Maritimes, c’est-à-dire le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse proprement dite.
-
[89]
John B. Brebner, The Neutral Yankees of Nova Scotia : A Marginal Colony During the Revolutionary Years, New York, Columbia University Press, 1937, p. 106–107.
-
[90]
Beamish Murdoch, A History of Nova Scotia or Acadie, Halifax, James Barnes, 1866, vol. 2, p. 407–408, 414–415, 418.
-
[91]
J. S. Martell, « The Second Expulsion of the Acadians », Dalhousie Review, vol. 13, 1933, p. 359–371.
-
[92]
Murdoch, op. cit., p. 415.
-
[93]
Ronald Labelle, La vie acadienne à Chezzetcook, numéro spécial des CSHA, vol. 22, n˚ 2–3, avril–septembre 1991, p. 22.
-
[94]
Ibid.
-
[95]
Robert G. LeBlanc, « The Acadian Migrations », Canadian Geographical Journal, vol. 81, n˚ 1, 1970, p. 10–19.
-
[96]
H. R. Casgrain, Un pèlerinage au pays d’Évangéline, Québec, Imprimerie J. L. Demers, 1887, p. 43–45; Labelle, op. cit., p. 75–83; Patricia Winans Orr (dir.), Entries from the 1795 Diary of Captain John MacDonald Regarding his inspection of the Estates of Lt. Gov. Des Barres, Riverview (N.-B.), à compte d’auteur, p. 5–26.
-
[97]
Yves Cormier, « Nos aboiteaux », CSHA, vol. 19, n˚ 1–2, janvier–juin 1988, p. 5–17; Ronnie-Gilles LeBlanc, « Les Aboiteaux de Barachois », CSHA, vol. 19, n˚ 1–2, janvier–juin 1988, p. 18–38; R.-G. LeBlanc, « Documents acadiens sur les aboiteaux », CSHA, vol. 19, n˚ 1–2 janvier–juin 1988, p. 39–48; R.-G. LeBlanc, « Entrevue sur les aboiteaux », CSHA, vol. 19, n˚ 1–2, janvier–juin 1988, p. 49–67; Sally Ross, Les digues et les aboiteaux – Les Acadiens transforment les marais salés en prés fertiles, Grand-Pré, La Société de Promotion de Grand-Pré, 2002, p. 12–14.
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[98]
L’archéologue du Nova Scotia Museum, Stephen Powell, a effectué des fouilles sur un aboiteau découvert dans la région. Cette buse est exposée au Musée acadien et Archives de Pubnico-Ouest. Voir ‹http://museum.gov.ns.ca/arch/sites/aboiteau/aboitf.htm›.
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[99]
Cf. Cormier, Dictionnaire, p. 82–83.
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[100]
Brebner, op. cit., p. 33, 60; Graeme Wynn, « The Utilisation of the Chignecto Marshalands of Nova Scotia and New Brunswick, 1750–1800 », mémoire de maîtrise, Département de géographie, University of Toronto, 1969, p. 42.
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[101]
En 1868, un officier de la marine britannique, S. M. Saxby, avait calculé que le cycle de Saros aurait un effet dévastateur sur les terres basses des Maritimes. On ignore exactement comment il arriva à un calcul aussi précis, mais le 5 octobre 1869 de très grandes marées accompagnées de vents violents détruisirent de grandes étendues de marais endigués de la baie de Fundy (anonyme, Maritime Dykelands, p. 55–57).
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[102]
Ronald Labelle, ethnologue, Université de Moncton, lettre à l’auteur, le 26 septembre 2007.
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[103]
Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, « Aboiteau : description, fonction, construction », coll. Labelle-McGinity, bobine 8, n˚ 176, le 20 mars 1981. Nous tenons à remercier Ronald Labelle pour la transcription d’une partie des interviews avec Josh Breau.
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[104]
Anonyme, Maritime Dykelands, p. 59–104.
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[105]
Dupont, op.cit., p. 9.
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[106]
Ibid.