FR :
Dans le film La ferme des humains, le réalisateur Onur Karaman explore la réalité de trois jeunes Québécois des années 2010. À travers les prismes de l’intertextualité et du transnationalisme, cet article explore ce qui semble, de prime abord, comme un paradoxe : contrairement à ce qui se déroule dans le film culte La haine de Mathieu Kassovitz, contrepoint cinématographique au film de Karaman, la colère laisse place au désoeuvrement, le contrôle est remplacé par la surveillance, la dénonciation et le potentiel politique de changement social semblent remplacés par une sorte de résignation, voire même d’aliénation. Or, il apparaît que les éléments contre-culturels du film – le reggae, la marijuana, l’errance – soulèvent aussi des questions de résistance et de pouvoir, les personnages de La ferme des humains refusant ainsi de céder à la pression de (re) production qu’impose la société contemporaine. C’est ainsi que cet article examine les zones de contact entre les immigrants québécois, les rapports de classes et d’ethnicité, ainsi que la tradition du cinéma français et québécois telle que représentée dans le film La ferme des humains, tout en voyant les résistances et les conflits (sociaux, politiques) que soulève le film de manière implicite avec ses références à la contre-culture globale.