FR :
Au Québec, environ 430 jeunes par année reçoivent une peine comportant une mise sous garde en centre de réadaptation sous la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Bien qu’elle soit une mesure visant la sécurité du jeune contrevenant et celle de la société, elle est décrite dans la littérature comme étant un facteur de risque du suicide. Malheureusement, les raisons qui font de la mise sous garde une expérience difficile pour les adolescents contrevenants restent inexplorées. La présente recherche est de nature qualitative et s’inscrit dans une approche phénoménologique. L’objectif est d’explorer les représentations personnelles des jeunes contrevenants, leurs expériences rapportées, perceptions et émotions concernant le temps passé en mise sous garde. La parole est donnée à dix jeunes contrevenants, à l’aide d’entretiens semi-structurés. Les résultats de l’analyse interprétative phénoménologique soulèvent que la majorité des participants vit une expérience négative en centre de réadaptation, rapportant avoir vécu des émotions difficiles. C’est surtout le fait de vivre avec des éducateurs, de vivre avec d’autres jeunes, de devoir se soumettre à des règles strictes et d’être coupé du monde qui crée de la détresse chez les jeunes. Les implications pour la recherche et l’intervention sont discutées.
EN :
In the province of Quebec, about 430 young people a year are sentenced to custody in a rehabilitation center under the Youth Criminal Justice Act. Although it is a measure for young offender and societal safety, the custody is described as a risk factor for suicide. Unfortunately, the reasons that make custody a difficult experience for young offenders remain unexplored. This research uses a qualitative method and takes place in a phenomenological approach. The objective is to explore the personal representations of young offenders, their reported experiences, perceptions and emotions about time spent in rehabilitation centers. We give a voice to ten young offenders, using semi-structured interviews. The results of the interpretative phenomenological analysis suggest that majority of participants have a negative experience in rehabilitation center, reporting having experienced difficult emotions. It is mostly living with educators, living with other young people, having to abide by strict rules and being cut off from the world that creates distress among young people. The implications for research and intervention are discussed.