Avant-propos

Anciennes et nouvelles pratiques[Notice]

  • Michel Parazelli

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  • Michel Parazelli
    École de travail social, Université du Québec à Montréal

Dans le présent numéro, notre lectorat ne sera pas en reste avec un dossier thématique substantiel sur l’intervention sociale territoriale ainsi que deux articles dans les rubriques Perspectives. Cette fois-ci, l’entrevue est menée par Sylvie Jochems (UQÀM) avec Geneviève Bouchard et concerne sa pratique d’intervention sur les problèmes d’intimidation dans les médias sociaux chez les jeunes. Et finalement, dans la rubrique Écho de pratique, des intervenantes de l’organisme communautaire Action Autonomie, Pilar Barbal i Rodoreda et Denise Blais, nous livrent leurs réflexions dans un article décrivant une expérience d’intervention originale auprès des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale, en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts. Dans ce numéro, l’ancienneté et la nouveauté des pratiques se retrouvent confondues en raison des contextes différents dans lesquels elles se manifestent et le moment où elles apparaissent. Le dossier thématique que nous vous offrons dans le présent numéro traite des questions entourant Les enjeux de l’intervention sociale territoriale. Il a été coordonné par Jacques Caillouette (Université de Sherbrooke), Jean-François Roos (Réseau québécois des intervenantes et intervenants en action communautaire) et Jean-François Aubin (Réseau québécois de revitalisation intégrée). Il comporte 11 articles dont le contenu est mis en perspective dans un texte de présentation rédigé par les responsables de ce dossier thématique. Cette thématique met en discussion certains enjeux démocratiques de l’intervention sociale, et ce de façon ambivalente quant aux orientations idéologiques des promoteurs de la territorialisation de l’intervention publique. Rappelons-nous l’expérience marquante du Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ) du début des années 1960, alors que la planification scientifique des technocrates de l’État avait pour but de corriger les inégalités socioéconomiques en mobilisant la participation des populations concernées à l’aménagement du territoire (Mayer, 1994). Il en résulta la fermeture de 96 communautés et la relocalisation de 64 400 personnes. Ceci donna lieu au regroupement de citoyens de 65 villages pour organiser ce que les citoyens mobilisés ont appelé les « Opérations Dignité », au début des années 1970, en opposition à ce type de planification autoritaire, réussissant ainsi à faire reculer le gouvernement quant à son plan de relocalisation. Dans ce sens, l’intervention sociale territoriale n’est pas une nouvelle pratique, mais un enjeu politique dans l’établissement d’un certain type de relations de pouvoir médiatisé par une structuration géographique. L’espace territorial étant utilisé ici comme un contenant de représentations sociales idéologiques. Au-delà des promesses associées aux modèles idéalisés circulant dans ce type d’approche, l’enjeu global qui semblerait se dessiner ici aussi est la possibilité de définir ou de redéfinir les règles normatives de la socialisation à la vie collective. Chacun à leur manière, plusieurs des auteurs d’articles de ce dossier tentent d’examiner comment et en quoi les destinataires de l’intervention sociale, ainsi que les intervenants sociaux eux-mêmes, sont partie prenante de la définition des logiques territoriales de l’intervention sociale étudiées. De quel(s) territoire(s) s’agit-il? Celui vécu et pratiqué par les destinataires de l’intervention, celui contrôlé administrativement par les institutions, la municipalité, ou celui régulé par le marché? Mais, empiriquement, la vie sociale est inégalement traversée par toutes ces représentations différentielles des pratiques territoriales. Il devient donc nécessaire de voir comment les processus de désignation sociale, de responsabilisation et d’activation sociale résultant d’une certaine pratique d’intervention territoriale, peuvent être en tension avec des pratiques spatiales d’appropriation collective d’actes sociaux et d’appartenance impliquant au premier chef les destinataires. L’entrevue de ce numéro a été réalisée par Sylvie Jochems, professeure à l’École de travail social de l’UQÀM. Intitulée PraTIC d’une Maison de Jeunes. L’Escalier et la cyberintimidation chez les jeunes, cette entrevue a été réalisée avec madame Geneviève Bouchard, travailleuse de milieu à cette …

Parties annexes