FR :
À Montréal, l’agriculture organisée se pratique principalement sous deux formes : le jardin communautaire et le jardin collectif. Ce sont le plus souvent des organisations communautaires qui s’occupent de la gestion du jardin collectif, qu’il est possible de voir comme une forme spatiale propice à l’action collective, en ce sens qu’il peut devenir un espace où se développent des initiatives sociales novatrices. Parmi les modèles de gouvernance existants, celui de l’autogestion semble être pertinent dans un contexte comme celui du jardin collectif institutionnel universitaire, car ce type d’initiative constitue en soi une démarche politique, ainsi qu’une façon de changer soi-même son milieu de vie. Notre recherche met en lumière le processus de gouvernance au sein d’une initiative autogérée, le Collectif de recherche en aménagement paysager et en agriculture urbaine durable (CRAPAUD). Nos résultats montrent avant tout que le mode de gouvernance du CRAPAUD, l’autogestion, favorise l’atteinte des objectifs socioenvironnementaux fixés par le collectif, et ce, au-delà des différentes contraintes inhérentes au modèle autogestionnaire. Enfin, nos résultats font également voir que la gouvernance spécifique au CRAPAUD constitue un processus émancipateur permettant l’autonomisation de ses membres.
EN :
In Montreal, organized agriculture takes mainly two forms: community gardens and collective gardens. It is mostly community-based organizations that manage collective gardens. It is possible to consider the collective garden as a locus for collective action because it is a place where innovative social initiatives are developed. In the context of an institutional collective garden, the self-management model of governance seems to be relevant because this type of initiative is itself a political process and a way of changing one’s own living environment. This paper analyzes the emergence of a self-managed initiative, the Collectif de recherche en aménagement paysager et en agriculture urbaine durable (CRAPAUD). In so doing, we highlight the governance process at work within the CRAPAUD. Our results show that the mode of governance established within the organization promotes the achievement of the socio-environmental objectives of the CRAPAUD and this, beyond the various constraints inherent in the self-management model of governance. Finally, our results also show that the specific mode of governance at work within the CRAPAUD is a liberating process for the empowerment of its members.