Résumés
Résumé
Avec la généralisation de la contraception (principalement féminine) durant la seconde moitié du xxe siècle dans la majorité des pays occidentaux et les avancées scientifiques en matière de procréation médicalement assistée, le concept de famille s’élargit et la dissociation entre conjugalité et parentalité est posée comme une évidence. Or, nous nous interrogerons, dans cet article, au travers d’entretiens sociologiques effectués avec des personnes volontairement sans enfant, sur l’évidence de cette dissociation/conciliation entre vie conjugale et vie parentale. En effet, les personnes volontairement sans enfant mettent en lumière les contradictions entre les conditions normatives du « métier » de parent et celles du « métier » de partenaire amoureux et sexuel.
Mots-clés :
- infécondité volontaire,
- parentalité,
- conjugalité,
- normes sociales,
- genre
Abstract
With the widespread use of contraception (mostly female) in the second half of the 20th century in most Western countries and the substantial scientific advances in assisted reproduction, the concept of “family” is expanding and the dissociation between parenthood and conjugality is increasingly questioning. Here, we assess the significance of the dissociation/conciliation between conjugal life and parenthood through sociological interviews which were conducted with “voluntarily childless people.” “Voluntarily childless people” evidenced the contradictions between the normative conditions of the “work” of being parent and of the “work” of being partner in love and sex.
Keywords:
- voluntary infecundity,
- parenthood,
- conjugality,
- social norms,
- gender
Parties annexes
Bibliographie
- Bajos, N. et M. Ferrand (2006). « L’interruption volontaire de grossesse et la recomposition de la norme procréative », Sociétés contemporaines, no 61, 91-117.
- Beaujouan, E. (2011). « La fécondité des deuxièmes unions en France : âge des conjoints et autres facteurs », Population, vol. 66, no 2, 275-311.
- Beck, U. (2008). La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité, coll. « Champs. Essais », Paris, Flammarion.
- Becker, H. S. (1985). Outsiders. Études de sociologie de la déviance, coll. « Observations », Paris, Métailié.
- Blondel, B. et M. Kermarrec (2011). Enquête nationale périnatale 2010. Les naissances en 2010 et leur évolution depuis 2003, Paris, ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé/Institut national de la santé et de la recherche médicale. En ligne : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Les_naissances_en_2010_et_leur_evolution_depuis_2003.pdf. Consulté le 1er mars 2013.
- Commaille, J. et C. Martin (1998). Les enjeux politiques de la famille, Paris, Bayard.
- d’Addio, A. C. et M. Mira d’Ercole (2005). « Politiques, institutions et taux de fécondité : une analyse sur données de panel appliquées aux pays de l’OCDE », Revue économique de l’OCDE, no 41, 9-51.
- Davie, E. et M. Mazuy (2010). « Fécondité et niveau d’études des femmes en France à partir des enquêtes annuelles de recensement », Population, vol. 65, no 3, 475-508.
- Déchaux, J.-H. (2009). Sociologie de la famille, coll. « Repères. Sociologie », Paris, La Découverte.
- Delaisi de Parseval, G. (2003). « Le désir d’enfant saisi par la médecine et par la loi. Une approche ethno-psychanalytique », Informations sociales, no 107, 34-101.
- De Singly, F. (1996). Le soi, le couple et la famille, coll. « Essais et recherches », Paris, Nathan.
- Dolto, F. (1985).La cause des enfants, Paris, Robert Laffont.
- Donati, P., Cèbe, D. et N. Bajos (2002). « Interrompre ou poursuivre la grossesse? Construction de la décision », dans N. Bajos et M. Ferrand (dir.), De la contraception à l’avortement. Sociologie des grossesses non prévues, Paris, Institut national de la santé et de la recherche médicale, 115-162.
- Garcia, S. (2011). Mères sous influence. De la cause des femmes à la cause des enfants, coll. « Textes à l’appui. Genre & sexualité », Paris, La Découverte.
- Giddens, A. (2007). La transformation de l’intimité. Sexualité, amour et érotisme dans les sociétés modernes, coll. « Pluriel. Sociologie », Paris, Hachette Littératures.
- Heinen, J., Hirata, H. et R. Pfefferkorn (dir.) (2009). « Politiques publiques et articulation vie professionnelle/vie familiale (Introduction) », Cahiers du genre : « État, travail, famille. “Conciliation” ou conflit? », no 46, 5-16.
- INED – Institut national d'études démographiques (2005). Étude des relations familiales et intergénérationnelles. En ligne : https://erfi.web.ined.fr/ Consulté le 1er mars 2013.
- INSERM – Institut national de la santé et de la recherche médicale (2000). Accès à la contraception et à l’IVG en France. Premiers résultats de l’enquête GINE, Paris, Institut national de la santé et de la recherche médicale.
- Leridon, H. (1995). Les enfants du désir. Une révolution démographique, Paris, Julliard.
- Leridon, H. (dir.) (1987). La seconde révolution contraceptive. La régulation des naissances en France de 1950 à 1985, Paris, Presses universitaires de France/Institut national d’études démographiques, coll. « Travaux et documents », no 117.
- Mazuy, M. et C. Debest (2013). « L’infécondité volontaire : définitions et mesures », dans Actes du xveColloque national de démographie.
- Mazuy, M. (2006). Être prêt-e, être prêts ensemble? Entrée en parentalité des hommes et des femmes en France, thèse de doctorat (démographie), Paris, Université Paris I – Panthéon-Sorbonne.
- Rapoport, D. (2010). « De la prévention de la maltraitance à la “bien-traitance” envers l’enfant », Informations sociales, no 160, 114-122.
- Régnier-Loilier, A. et A. Solaz (2010). « La décision d’avoir un enfant : une liberté sous contrainte », Politiques sociales et familiales, no 100, 61-77.
- Robert-Bobée, I. (2006). « Ne pas avoir eu d’enfant : plus fréquent pour les femmes les plus diplômées et les hommes les moins diplômés », France, portrait social, Institut national de la statistique et des études démographiques, 181-196.
- Spiess, M., Chevaleries M.-P. et A. Thévenot (2012). « Les nouvelles normes de la maternité : enjeux et paradoxes », dans Y. Knibielher, F. Arena et R.-M. Cid Lopez, La maternité à l’épreuve du genre, Rennes, École des hautes études en santé publique (EHESP), 77-82.
- Tabet, P. (1985). « Fertilité naturelle, reproduction forcée », dans N.-C. Mathieu (dir.), L’arraisonnement des femmes : essai en anthropologie des sexes, Paris, École des hautes études en santé publique (EHESS), 61-146.
- Théry, I. (2000). « La transformation des années soixante/soixante-dix »,dans M. Chauvière, M. Sassier, B. Bouquet, R. Allard et B. Ribes (dir.), Les implicites de la politique familiale. Approches historiques, juridiques et politiques, Paris, Dunod, coll. « Action sociale », 194-203.
- Thévenon, O. (2008). « Les politiques familiales des pays développés : des modèles contrastés », Population et sociétés, no 448, 1-4.
- Vivas, E. (2009). « 1,2 million d’enfants de moins de 18 ans vivent dans une famille recomposée », INSEE Première, no 1259.