FR :
Une perception inquiète ou même négative du parcours de nos vies n’est pas sans effet sur sa gestion sociale, de plus en plus inadaptée, coûteuse et stérile pour la société et pour chacun. Il est impératif de trouver les voies de dépassement d’un cycle de vie en trois temps, marqué par de multiples limites d’âge et par des contraintes d’une autre époque. La belle ordonnance à trois temps a fait place à un parcours de vie plus tumultueux et moins prévisible, composé en même temps de travail et de non travail, de formation permanente et de recyclages, de temps de loisir, de retrait ou de création.
Dans ce nouvel « ordre » des temps sociaux de la vie, le vieillissement prend un tout autre sens. Jusque-là confondu avec un risque à prévenir, à retarder ou compenser, il tend à s’imposer, au niveau symbolique, peu à peu comme un parcours agrémenté par divers potentiels de développement jusqu’au terme et quelque soit l’âge. Le vieillissement n’est pas seulement une réalité démographique ou un « problème social » catégoriel, mais bien un enjeu de société. Loin de limiter sa gestion à une politique d’aménagement de la vie après le travail et de son terme, autrement dit à une « politique de la vieillesse » et des retraites, la société doit désormais élaborer une politique des âges et du vieillissement, à partir d’un contrat social et citoyen, délibéré entre toutes les générations. C’est le défi global que relèvent les Rendez-vous des générations initiés par nos réseaux Espaces 50+ et opérés par l’institut du Nouveau Monde.
EN :
A concerned or negative perception of the course of our lives is not without impact on its social management, which is increasingly ill-suited, costly and sterile for society and for each of us. It is imperative to find ways to go beyond a three-phase life cycle marked by various age limits and constraints from another era. That fine prescription for three phases of life has given way to a more tumultuous and less predictable life journey simultaneously made up of work time and non-work time, continuous training and retraining, leisure time, time for retreat and creative time.
In this new “order” of social phases of life, aging takes on a completely different meaning. Heretofor associated with a risk to be prevented, delayed or offset, aging now tends to impose itself at a symbolic level, little by little, like a path adorned by various potentials for development until it reaches the end, whatever the age. Aging is not only a demographic reality or a categorial “social problem” – it is a societal issue. Far from limiting its management to a policy of post-work and end-of-life planning (otherwise termed a “policy on aging“) and retirement, society must henceforth develop a policy on ages and aging, based on a citizens’ social contract considered among all generations. This is the general challenge ensuing from the Rendez-vous des générations initiated by our Espaces 50+ networks and run by the Institut du Nouveau Monde.