Éditorial

TraductionS - « TranslationS ». Problèmes et défis de la traduction dans le champ de l’éducation[Notice]

  • Frédéric Saussez et
  • Danièle Périsset

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  • Frédéric Saussez
    Université de Sherbrooke

  • Danièle Périsset
    Université de Genève

Numéro thématique conjointement construit et publié par la revue en ligne les Nouveaux cahiers de la recherche en éducation (www.usherbrooke.ca/ncre/) et la Revue suisse des sciences de l’éducation (www.rsse.ch)

La revue Nouveaux cahiers de la recherche en éducation (NCRÉ) célèbre cette année son vingtième anniversaire. Pour marquer cet événement, les NCRÉ ont mené différents projets internationaux visant la mise en réseau de revues scientifiques généralistes en éducation. Outre la réalisation de ce numéro conjoint avec la Revue suisse des sciences de l’éducation (RSSE), les NCRÉ ont également amorcé un partenariat avec la revue Estudios Pedagógicos publiée par la Facultad de Filosofia y Humanidades de l’Universidad Austral du Chili. Celui-ci a pour objectif, à partir de l’année 2015-2016, de traduire en espagnol, une fois par an, un article représentatif de l’évolution actuelle de la recherche québécoise en éducation publié dans la revue NCRÉ afin de le diffuser dans la revue Estudios Pedagógicos et, inversement, de traduire en français, une fois par an, un article représentatif de l’évolution actuelle de la recherche chilienne publié dans la revue Estudios Pedagógicos afin de le diffuser dans la revue NCRÉ. De son côté, la Revue suisse des sciences de l’éducation est forte de plus de 20 ans de publication, au sein d’une même revue, de travaux issus des trois courants culturels (francophone, germanophone, italophone) dont la Suisse est faite. L’occasion était belle d’élargir encore ce processus en s’engageant dans cette collaboration internationale (et intercontinentale) sur un objet qui est au coeur même de la nature de son travail éditorial interculturel, à savoir les enjeux de traduction (sur lesquels nous revenons plus loin). La mise en place d’une collaboration rédactionnelle entre ces revues participe aussi d’une volonté d’accroître le rayonnement international de chacune. Elle vise en outre à favoriser une plus grande compréhension des chercheurs à propos des enjeux de la recherche en éducation dans leurs contextes respectifs et à stimuler la mobilité des savoirs produits dans ceux-ci. Ces collaborations rédactionnelles s’inscrivent également dans une perspective plus politique. En effet, dans le champ de l’éducation, tout comme dans les autres champs des sciences humaines et sociales, les revues se sont imposées comme un moyen privilégié de diffuser les résultats de recherche. Néanmoins, depuis une trentaine d’années, le domaine de l’édition scientifique connait de profondes transformations et est dominé par une logique marchande se caractérisant notamment par sa concentration aux mains de quelques éditeurs. Une telle concentration fait courir le risque d’une homogénéisation des thématiques, des cadres de référence et des méthodes de recherche dans le champ de la recherche en éducation. En outre, elle encourage principalement les publications en langue anglaise. Or, la recherche en éducation présente une forte composante politique, culturelle et linguistique. Face à de tels développements, il est de plus en plus difficile pour des éditeurs institutionnels de se développer en proposant tout à la fois un contenu dans une autre langue que l’anglais, une diversification du lectorat et un ancrage fort dans la réalité socio-épistémologique, culturelle et linguistique de leur propre société. L’enjeu de ces projets et notamment de la réalisation de ce numéro conjoint est de mettre en place des conditions propices à la mise en visibilité de problèmes et de manières de faire de la recherche en éducation propres à différents contextes nationaux et internationaux, européens ou nord-américains, ceci dans les langues nationales que sont le français, l’allemand et l’anglais, le français étant langue nationale au Canada comme en Suisse, les deux autres langues étant spécifiques (et dominantes) à l’un ou l’autre pays. Lors d’un premier contact entre les deux comités de rédaction, le thème de la traduction s’est naturellement imposé comme une évidence pour structurer le projet d’un numéro thématique conjoint. Ne sommes-nous pas confrontés dans nos pays respectifs comme chercheurs et comme citoyens à une diversité …

Parties annexes