Résumés
Résumé
Les années quatre-vingt voient se développer une tendance dans les musées de société : l’exposition d’oeuvres d’art contemporain. Dans ces lieux muséaux qui ne sont pas consacrés à l’art, dont l’objectif est d’amener le visiteur à porter un regard sur l’histoire ou un phénomène social, ces institutions muséales qui possèdent une collection d’artefacts, de vidéos, de témoignages, etc. ressentent malgré tout le besoin d’exposer l’art contemporain. Pourquoi ? Dans quel but ? Qu’est-ce que les oeuvres d’art contemporain au musée de société disent que les objets ethnologiques à côté desquels elles sont exposées ne disent pas ? Un nouvel usage des oeuvres d’art contemporain se fait en ces lieux : non plus uniquement exposées pour leurs qualités artistiques, elles entrent en dialogue avec les objets exposés dans les musées de société pour former un nouveau discours. Dans la mesure où, comme le soulignent Serge Chaumier et Jean Davallon, l’exposition se conçoit comme le fil d’un récit qui se déroule à travers son parcours et via lequel le sens n’est pas dévoilé par la seule présence des objets mais aussi par le contexte, il apparaît essentiel de questionner l’impact des dispositifs de médiation des musées de société sur les oeuvres d’art contemporain. Un questionnement qui sera aiguillé par l’analyse comparative de deux cas de figure régionaux québécois : le centre Boréalis situé à Trois-Rivières et le Musée de la femme à Longueuil.
Abstract
The 1980s saw the development of a trend in museums of social history: the exhibition of contemporary artworks. In these museum spaces that were not devoted to art, whose goal is to bring history or a social phenomenon to the visitor’s attention, these museal institutions which possessed a collection of artefacts, videos, accounts, etc. still felt the need to exhibit contemporary art. Why? What was their goal? What did contemporary artworks in a social museum say that the ethnological works exhibited next to them did not say? Contemporary artworks were put to a new use in these spaces: they were exhibited no longer just for their artistic value but they also entered into a dialogue with the objects exhibited in social history museums, giving birth to a new conversation. Since, as Serge Chaumier and Jean Davallon emphasize, an exhibition is conceived as the thread of a narrative that unwinds along its trajectory and through which meaning is not revealed by the simple presence of the object but also by the context, it is essential to question the impact of the mediation mechanisms of social history museums on works of contemporary art. This investigation will be directed by a comparative analysis of two regional Quebec examples: the Boréalis centre in Trois-Rivières and the Musée de la femme in Longueuil.
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Parties annexes
Note biographique
Doctorante en muséologie à l’Université du Québec à Montréal, Rébéca Lemay-Perreault est détentrice d’une maîtrise en histoire de l’art ; elle a travaillé comme conceptrice d’outils de médiation culturelle en matière de littérature jeunesse. Ses recherches actuelles, codirigées par Maryse Paquin et Dominic Hardy, s’inscrivent dans le champ de la médiation culturelle et de l’éducation muséale, et portent plus particulièrement sur la relation que les musées d’art canadiens entretiennent avec les publics adolescents. Cet article est sa première publication et a fait l’objet d’une communication au dernier congrès de l’Association d’art des universités du Canada.