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Pour faire écho à la nouvelle image de la Grande-Bretagne, multiculturaliste, plurielle et inclusive, le gouvernement de Tony Blair met en place, de 1997 à 2010, une politique de « diversité culturelle ». L’omniprésence de celle-ci dans les débats nationaux va désormais lier définitivement les politiques culturelles du gouvernement à celle des musées nationaux britanniques. Dans cet article, Sophie Orlando prend comme cas d’étude les politiques curatoriales et éducatives du Tate Britain, et plus particulièrement le programme de recherche « Tate Encounters », qui tente de relire les politiques de diversité culturelle et d’intégration sociale, les différentes conceptions de la diaspora et de l’identité nationale, tout en interrogeant le rôle de l’institution muséale dans ces débats. L’auteure analyse ainsi les conditions d’émergence du projet et observe sa progression théorique, abordant les enjeux du programme de recherche et les problématiques qui ont jalonné l’expérience, de 2006 à 2011. Sophie Orlando commente finalement certains des résultats obtenus, notamment méthodologiques, et se questionne sur l’analyse du programme quant aux relations entre politique et culture qui entrent en jeu dans la promotion de la diversité culturelle du Tate Britain.